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P L A G E - Les Sables d'Olonne

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ABONNEMEJWS<br />

Bntôles â&vïiiçe<br />

Un mois.<br />

Pour la saison<br />

des bains.<br />

10 centim es 1 e numéro ÎO centim es le numéro.<br />

BUREAUX: Librairie Ma yeux, r.du Centre<br />

1er année. — N° 24 — 24 août 1876<br />

CHRONIQUE<br />

LES FÊTES DES SABLES-D’OLONNE<br />

(Suite).— 2e journée.,<br />

LES COUKSES DE CHEVAUX.<br />

<strong>Les</strong> fêtes se continuent dimanche toujours<br />

plus belles, toujours plus brillantes.<br />

<strong>Les</strong> courses avaient cette année un éclat<br />

tout-à-fait exceptionnel. Tout d’abord le<br />

nombre des coureurs était plus considérable<br />

que les années précédentes et la fête<br />

était favorisée par un temps splendide et<br />

un soleil radieux.<br />

<strong>Les</strong> courses avaient été fixées à neuf<br />

heures, heure bien matinale, mais qui<br />

était imposée par la marée.<br />

L’hippodrome était trace immense<br />

plage où se trouvaiei: ne<br />

du jury et l’enceinte du pesage.<br />

<strong>Les</strong> tribunes étaient remplies de monde<br />

et le Remblai couvert de curieux.<br />

La musique Je s <strong>Sables</strong> prêtait son gracieux<br />

concours à la fête et faisait entendre<br />

les plus jolis morceaux de son répertoire.<br />

A dix heures commence la petite<br />

course. Deux chevaux seulement sont engagés<br />

pour cette course au trot monté ;<br />

Indiscrète appartenant à M. de Tinguy et<br />

Aigrette à M.Guiet. Indiscrète arrive première.<br />

Dans la deuxième course dite course au<br />

galop, trois chevaux doivent concourir,<br />

Nagent à M. Hennessy, Francœur II I à M.<br />

Sordan, la Déchirée à M. de Baracé :<br />

Deux seulement partent, Francœur III et<br />

la Déchirée. La Déchirée arrive première.<br />

La course de haies a été des plus intéressantes.<br />

Trois chevaux sont partis.<br />

Chicot à M. Marin de St-André est arrivé<br />

premier et second Nogent à M. Hennessy .<br />

La course au galot a été gagnée par Francœur<br />

et Nogent dont nous venons de parler.<br />

Trois chevaux étaient engagés pour le<br />

steeple-chase. No-good à M. Hennessy<br />

est arrivé premier et Sylvio à M. La-<br />

crampe, second.<br />

A midi les courses étaient terminées<br />

sans qu’on ait eu à déplorer la moindre<br />

chute, le moindre accident.<br />

L’élite de la colonie sablaise désertait<br />

alors les tribunes pour se réunir ensuite<br />

au grand concert donné sur la terrasse du<br />

Casino.<br />

* *<br />

<strong>Les</strong> plaisirs, les fêtes n’empêchent point<br />

les baigneurs et les baigneuses de se livrer<br />

à leurs ébats quotidiens dans la mer.<br />

Aussi à 4 heures, malgré la forte marée<br />

et la grande affluence de monde réunie sur<br />

le Remblai,les baigneurs ne craignaier.t-<br />

ils pas d’affronter dans le plus simple<br />

appareil les regards des curieux pour<br />

se plonger dans le sein d’Amphy-<br />

trite.<br />

La soirée de lundi a clôturé les fêtes<br />

des <strong>Sables</strong> d’une façon 011 peut dire brillante.<br />

Des milliers de lanternes vénitiennes<br />

artistement disposées en travers du<br />

remblai formaient une longué voûte de lumière<br />

aux scintillantes couleurs.<br />

P Y Æ r i<br />

jLi ribjL<br />

J) ES SABLES D’OLONNE<br />

Journal Politique el Littéraire, paraissant le Mardi, le Jeudi et le Dimanche<br />

Comme fond de cette éclatante et magique<br />

avenue de feu apparaissait la façade<br />

du Casino, dont les salons resplendissaient<br />

de lumière. Un cordon de gaz<br />

dessinait d’une façon fort originale la façade<br />

de l’édifice.<br />

A huit heures, sous un élégant kiosque<br />

illuminé à giorno, la musique de la ville<br />

donna un concert. Puis elle se rendit au<br />

Casino, d’où partit à 9 heures et demie la<br />

retraite aux flambeaux. La musique, entourée<br />

de torches et de torchères formées<br />

de lanternes vénitiennes, parcourut toute<br />

la plage en faisant entendre des marches<br />

militaires.<br />

De temps en temps des fusées volantes<br />

lancées de la plage sillonnaient le ciel et<br />

des feux de Bengale disposés au bord de<br />

la mer jetaient une clarté du plus pittoresque<br />

effet.<br />

A voir de loin toutes ces lumières aux<br />

couleurs variées et le cortège de la retraite,<br />

on se croyait transporté au pays des<br />

adorateurs du dieu Fo; c’était d’un effet<br />

tcut-à-fait oriental.<br />

A huit heures, une soirée théâtrale des<br />

mieux composées réunissait comme la<br />

veille de nombreux spectateurs dans la<br />

salle du Casino. Le Camp des Bourgeoises,<br />

comédie en 1 acte, servait de prélude au<br />

Maître de Chapelle, ce ravissant opéra-<br />

comique donné pour la troisième fois<br />

sur la scène du Casino.<br />

M. Diepdalle et Mme Brunet ont chanté<br />

d’une façon ravissante la charmante partition<br />

de Paer et soulevé les bravos de<br />

toute la salle.<br />

Mme M eyer dans la petite comédie de<br />

Dumanoir, le camp des Bourgeoises, nous<br />

a une fois de plus prouvé cet axiome<br />

théâtrale, qu’un véritable artiste se reconnaît<br />

même dans les plus petits rôles.<br />

Le rôle de Fernande devait être tenu<br />

par Mile Mathilde Farnat : une indisposition<br />

subite a empêché cette artiste de paraître<br />

en scène. Mlle Monnet, quoique prévenue<br />

à la dernière heure, a joué sans<br />

hésitation et comme après plusieurs répétitions.<br />

Nos compliments à MM. Kunlz, qui a<br />

été encore spirituellement amusant, et<br />

Faure, un jeune premier d’un véritable<br />

mérite, d’un brillant avenir et que nous<br />

apprécions plus loin dans notre chronique<br />

théâtrale.<br />

Le grand bal donné dans les salons du<br />

Casino, commencé à 10 heures 4/2, s’est<br />

terminé à 5 heures du matin. <strong>Les</strong> plus<br />

fraîches et les plus exquises toilettes s’y<br />

étaient donné rendez-vous.<br />

Le brillant orchestre, dirigé par M.<br />

Brunet, rehaussait encore l’éclat du bal et<br />

jouait ses plus beaux quadrilles et ses<br />

valses les plus entraînantes.<br />

Le cotillon a été des plus animés et a<br />

duré fort longtemps. M. Paul avait cette<br />

fois encore introduit des figures nouvelles<br />

qui égayaient fortement les' danseurs.<br />

Bref, la plus grande animation n’a<br />

cessé de régner jusqu’à cinq heures du<br />

matin, heure à laquelle le lever de l’au­<br />

rore a dispersé danseurs et danseuses,<br />

qui reprendront samedi prochain leurs<br />

ébats chorégraphiques.<br />

* •<br />

Quelques jours de repos, et dimanche<br />

prochain les fêtes recommenceront avec<br />

le Comice agricole des Sablés, que nous<br />

avons annoncé dans 'nos précédents numéros.<br />

Encore des fêtes, splendides et de<br />

bonnes journées pour les baigneurs.<br />

P. B.<br />

Représentation donnée par Mme Galli-Mar ié<br />

et Mlle Irma Marié.<br />

Il y eut de tout temps, dans notre langue,<br />

une phraséologie plus ou moins prétentieuse,<br />

plus ou moins faussse, qui montre<br />

plutôt notre goût pour le nouveau<br />

qu’un amour, un besoin d’exprimer d'utiles<br />

vérités. La langue musicale, én effet,<br />

a ses formules, ses néologismes, comme<br />

celle de la politique, des sciences, de la<br />

littérature, comme les autres parties des<br />

connaissances humaines.<br />

Faire de l’art pour l’art est une de ces<br />

formules, un de ces axiomes à la mode ;<br />

il ne sign'fie pas grand’chose,par le temps<br />

qui court d’idées positives et matérielles,<br />

mais cela sonne bien et sert aux faiseurs<br />

d’esthétique bourgeoise et aux virtuoses<br />

donnant concerts qui se soucient fort peu<br />

que l’on fasse de l’art pour l’art, pourvu<br />

qu’ils fassent, eux, de l’effet pour de l’argent.<br />

Ces artistes, enfants de la sensation,<br />

voient leur importance naître et mourir<br />

avec elle ; ils pensent donc peu à faire de<br />

l’art pour l’art. Habitués qu’ils sont à la<br />

louange banale d’une critique complaisante<br />

ou endormie, ils ue songent plus qu’elle<br />

peut se réveiller de son bienfaisant sommeil<br />

et dire aux flots toujours croissants<br />

de leurs mélodies sans mélodies : Quos<br />

ego ...<br />

Heureusement, il nous arrive parfois,<br />

grâce à quelques artistes d’élite, d’être<br />

débarrassé de nos fonctions, peu habituelles,<br />

hélas ! du sacerdoce de la critique,<br />

de faire de la justice distributive,<br />

sévèrement, impitoyablement : nous éprouvons<br />

aujourd’hui ce sentiment dans toute<br />

sa plénitude, au moins en ce qui touche<br />

les sœurs Marié.<br />

<strong>Les</strong> formules d’éloges sans restriction<br />

donnés à ces cantatrices par tous les organes<br />

de la publicité ne nous laissent, en<br />

quelque sorte, d’autre parti à prendre que<br />

de faire chorus avec tous les admirateurs<br />

à la suite. Sous l’empire de l’émotion si<br />

profonde que nous avons éprouvée, nous<br />

nous sentons à peine le droit et le courage<br />

de juger des artistes placés au premier<br />

rang; on ne discute pas le plaisir,<br />

on le ressent ; aussi, nous bornerons-nous<br />

à une rapide analyse du talent de Mme<br />

Galli-Marié et de sa sœur.<br />

Comme nous voulons toujours parler<br />

musique, nous devons nous taire en ce<br />

qui touche l’exécution du Piano de Berthe,<br />

qui a ouvert la soirée ; tout, dans cette<br />

pièce, étant étranger à l’art musical.<br />

W TARIF DES INSERTIONS<br />

Payables-d'avance<br />

Annonces,.20c la ligne<br />

Réclames; 50<br />

F a i t s l f 00e<br />

Un grand prix de Rome, M. Paladilhe,<br />

a voulu transporter dans le domaine lyrique<br />

le charmant bijou littéraire rie Coppée,<br />

Le Passant. A-t-il réussi à faire une œuvre<br />

viable?nous ne le pensonsjpas: tous les<br />

efforts de Mme Galli-Marié et de Mlle Irma<br />

sont venus se briser contre un insipide<br />

enchaînement de lieux communs, de mélodies<br />

sans couleur et sans dessin, se déroulant<br />

d’un bout à l’autre de la pièce,<br />

de modulations étranges et bizarres jetées<br />

entre de plats roucoulements ; somme<br />

toute, si M. Paladilhe a voulu entrer dans<br />

la voie ouverte par les compositeurs incompris,<br />

il a pleinement réussi ; nous<br />

avouons humblement n’avoir rien compris<br />

à sa musique. En général, la dureté me<br />

répugne et je n’aime point à dire des vérités<br />

brutales; mais quand la médiocrité<br />

s’affiche avec cette hardiesse, il faut,—<br />

comme l’esclave antique qui frappait le<br />

triomphateur au visage pour lui rappeler<br />

qu’il était homme,— il faut en faire justice<br />

et crever le ballon gonflé de vent.<br />

Faisons donc justice de la pièce, mais<br />

rendons justice à ses interprètes.<br />

Mme Galli-Marié a parfaitement détaillé<br />

l’air de son entrée, le seul, du reste, musicalement<br />

saisissable dans ce faux semblant<br />

d’opéra-comique. La voix de Mme<br />

Galli-Marié est ferme, incisive, elle a ce je<br />

ne sais quoi de pénétrant qui fait vibrer à<br />

l’unissoH toutes les fibres de l’âme; on<br />

voit que chez elle le chant part du cœur,<br />

aussi arrive-t-il droit au cœur. Mlle Irma<br />

Marié, sa sœur, a beaucoup de charme et<br />

de distinction ; sa voix manque de puissance,<br />

dans les régions élevées surtout,<br />

mais elle est juste et flexible; on voit l’art<br />

perpétuellement lutter, chez Mlle Marié,<br />

contre la fatigue, mais c’est toujours l’art<br />

qui triomphe.<br />

Le concert qui a terminé cette délicieuse<br />

soirée a été uniquement rempli par les<br />

sœurs Marié, qui se sont fait applaudir et<br />

couronner, à tour de rôle, dans plusieurs<br />

morceaux. Nous mentionnerons surtout<br />

les charmants couplets de Mignon, admirablement<br />

rendus par Mme Galli : il serait<br />

difficile d’être plus touchante, plus suave,<br />

que la célèbre cantatrice ne s’est montrée<br />

dans cet air qui résume en quelque sorte<br />

le rôle dans lequel elle semble s’être incarnée,<br />

d’apporter dans le chant cette rectitude,<br />

cette correction, cette vérité qui<br />

sont l’apanage et la force d’une artiste<br />

consommée, sans que jamais une note<br />

choquante soit venue déparer cette ravissante<br />

exécution.<br />

Une chanson espagnole, dite et redite<br />

avec la plus grande verve par Mme Galli-<br />

Marié, a clos ce concert qui aura sa place<br />

éternellement marquée dans les souvenirs<br />

de nos dilettanti.<br />

N’oublions pas deux ouvertures exécutées<br />

par notre orchestre et qui ont valu à<br />

son excellent chef, M. Brunet, les vives<br />

félicitations de Mme Galli-Marié ; il était<br />

en effet impossible de diriger plus chau-<br />

den.entla triomphale préface de Guillaume-<br />

Tell. Rarement nous avons entendu la<br />

musique de Rossini enlevée avec cette<br />

audace et ce bonheur; l’orchestre a fonctionné<br />

comme un seul homme. La mé-

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