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P L A G E - Les Sables d'Olonne

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1 O oentim ot<br />

BUREAUX . ! /ibrAii<br />

ABONNEMENTS , .<br />

Payable s d'avance «a»-»—<br />

Un moi». . . •_> fr_<br />

Pour la i-ai-oi)<br />

(ifw bain . . n fi<br />

(Voir la Liste des Etrangers à<br />

la 3c page).<br />

•MARÉES<br />

HEURES DE PLEINE-M ER<br />

Dimanche 9, 4 h. 49 m. — 5 h. 4 s.<br />

Lundi 10, 5 h. 21 m. — 5. h 39 s.<br />

Mardi 11, 5 h. 56 m. (i h. 16 s.<br />

CHRONIQUE<br />

Hirondelles et Baiguenrs<br />

« Ne trouvez-vous pas qu’il est<br />

» pénible de parler toilette<br />

» par cette chaleur qui fe-<br />

» rait envier presque le sim-<br />

» pie appareil des Tritons et<br />

» des Naïades d’autrefois ;<br />

» bien h-ureux ceux qui<br />

» peuvent aller aux bains<br />

» chercher la fraîcheur A<br />

» Paris on commence A étouf-<br />

» fer et nous n’en sommes<br />

» qu’au début. »<br />

Ainsi s’exprimait tout dernièrement le<br />

Figaro célébrant dans un langage méta­<br />

phorique les plaisirs des bains de mer.<br />

Aussi, dès que les chaleurs se font sen­<br />

tir et que les vacances approchent, le cita­<br />

din s’éloigne de cette atmosphère tiède et<br />

malsaine de la ville pour aller s’abattre<br />

sur une plage quelconque et respirer l’air<br />

pur et fortifiant de la mer. Alors les gares<br />

sont encombrées de familles, de voya­<br />

geurs, de touristes se dirigeant vers une<br />

ville d’eau.<br />

Ce spectacle, chères lectrices, ne vous<br />

rappelle-t-il pas celui qui s’offre à vos<br />

regards au début du printemps quand re­<br />

viennent les hirondelles, ces joyeuses<br />

messagères,dontvoussaluez le retour avec<br />

tant de joie?<br />

Ne vous est-il jamais arrivé de prendre<br />

un de ces charmants volatils qui s’est in~<br />

discrètementintroduit dans votre chambre,<br />

de lui attacher au cou un pelit ruban bleu<br />

ou rose et de le lâcher ensuite après avoir<br />

posé vos lèvres sur sa petite tête ? Avec<br />

quelle impatience vous avez attendue<br />

l'année suivante pour voir si elle se sou­<br />

viendrait du nid qu’elle avait construit<br />

sous vos fenêtres. Elle est revenue, n’est-<br />

ce pas? Et vous avez veillé sur elle. Et<br />

elle reviendra encore si elle ne meurt pas<br />

daus les régions plus chaudes où elle<br />

passera l’hiver.<br />

Tels les baigneurs se plaisent à rega­<br />

gner chaque été la plage qu’ils ont quittée<br />

l’année précédente. Pourquoi ? Et, mon<br />

Dieu, que de raisons militent en faveur<br />

de cette monomanie du touriste, du<br />

voyageur ou du baigneur. D’abord, il s’y<br />

est hien trouvé et pendant son séjour<br />

d’un mois ou deux il s’est habitué au<br />

pays, à ses mœurs, à ses habitants ; il<br />

n’y sera plus neuf à son retour. D’un<br />

autre côte il retrouvera d’anciennes rela­<br />

tions, de nombreux amis qui semblent<br />

g’être fait le mot pour se réunir encore<br />

une fois au bord de cette plage et renou­<br />

veler ces bonnes parties d’autrefois et<br />

numéro<br />

Sx. !'. ilu ( li'ilire<br />

P L A G E<br />

B B S S A B L E S - » m O N N £<br />

Journal Politique ci Littéraire, paraissant lé Mardi, Se Jeudi et Se Dimanche.<br />

puis... et puis, comme dans la romance de<br />

Joconde:<br />

On revient toujours<br />

A ses premiers amours<br />

Et vous, adorables lectrices, vous reve­<br />

nez parce que la saison dernière a été<br />

trop courte, quelle a laissé quelque chose<br />

d’inachevé dans votre vie, parce qu’enfin<br />

ce que les yeux seuls ont dit, les lèvres<br />

cette fois le diront peut-être.<br />

Oh ! ne vous effarouchez pas, chères<br />

lectrices, si j’ai deviné votre pensée ;<br />

ne l’oubliez pas, nous sommes aux bains<br />

de mer, où tant de choses sont permises.<br />

Et quand le ciel est pur, que la mer est<br />

calme et que rêveuse, vous contemplez<br />

l’Océan et cet horizon sans bornes, vous<br />

est-il défendu de prêter l’oreiile à un pro­<br />

pos flatteur à une déclaration peut-être...<br />

mais... vous rougissez, lectrices, et pour­<br />

tant nous sommes en pleine liberté et l’on<br />

peut bien dire que ce qui se commence<br />

quelquefois au bord de Ja mer se dénoue<br />

souvent à la ville.<br />

Vous voilà donc revenus vers cette dé­<br />

licieuse plage ; vous avez retrouvé votre<br />

chambre d’autrefois, repris votre place à<br />

la table, embrassé vos anciennes compa­<br />

gnes. Vous avez rencontré beaucoup de<br />

figures nouvelles et vous en verrez bien<br />

d’autres encore, car cette ville qui vous<br />

paraissait triste et monotone ne laissera<br />

plus rien à envier désormais comme com­<br />

modités, comme plaisirs, aux autres pla­<br />

ges du littoral, par suite de la construc­<br />

tion de son Casino. En effet, n’avez-vous<br />

pas cru rêver en apercevant pour la pre­<br />

mière fois ce magnifique établissement<br />

élevé comme par enchantement sur cette<br />

grève sabloneuse qui semblait rebelle à<br />

toute construction ? Et n’avez-vous pas<br />

cru un instant à la réalisation des contes<br />

merveilleux des Milles et une Nuit?<br />

Quel changement vous avez trouvé en<br />

arrivant aux <strong>Sables</strong> ! Jadis la vie y était<br />

bien calme, bien paisible ; c’est tout au<br />

plus si parfois elle était égayée par quel­<br />

ques petits bals de société, quelques soi­<br />

rées chantantes et des petits jeux inno­<br />

cents, tandis que maintenant vous dansez<br />

tous les soirs aux sons d’une musique à la<br />

fois harmonieuse et entraînante, dans les<br />

salons magnifiquement décorés du Casino.<br />

<strong>Les</strong> cavaliers ne manquent pas et les dan­<br />

seuses ne se font certes point attendre.<br />

Dans la journée à 3 h. 1/2, le concert<br />

donné par l’orchestre du Casino, sous la<br />

direction de son excellent chef M. Brunet,<br />

réunit sous la verandah [baigneurs et bai­<br />

gneuses écoutant les chefs-d’œuvres des<br />

grands maîtres, tout en contemplant le<br />

spectacle grandiose de la mer. L ’ouie et<br />

la vue, ces deux sens si délicats, sont à<br />

la foi flattés. Que désirer de plus ?<br />

Donc tout est pour le mieux et chacun<br />

rit et s’amuse et s’en donne à cœur joie.<br />

La satisfaction est générale et nous pou­<br />

vons, dès à présent, bien augurer de la<br />

saison.<br />

Regretterez-vous maintenant, chères<br />

lectrices, d’être revenue aux <strong>Sables</strong> ? Non,<br />

n’est-ce pas. Nul doute par conséquent<br />

que vous n’y reveniez encore.<br />

P aul B usson.<br />

Un i»ftu de lotit<br />

Nous sommes heureux de compter dans<br />

notre rédaction une plume sabiaise pleine<br />

d’humour. Sur ce nous souhaitons la<br />

bienvenue à notre cher confrère Jean h<br />

Chaume en lui donnant la parole.<br />

1 ecntimes le numéro.<br />

1 r année. -i- N" i — 9 juillet 1876<br />

P aul B uisson.<br />

* *<br />

L’établissement d’un Casino aux <strong>Sables</strong><br />

est décidément le grand événement du<br />

jour. A l’occasion de son ouverture la<br />

presse parisienne et ce'le çle la province<br />

ont embouché la trompette de la renommée<br />

; et c’est ainsi que dans son dernier<br />

numéro le Journal Illustré donne à ses<br />

lecteurs un fort beau et très-exact dessin<br />

de M. H. Meyer, représentant le Casino<br />

des <strong>Sables</strong>. Tout cela prouve l’importance<br />

de la création de ce Casino : pour une<br />

grande partie des régions du Centre et<br />

de l’Ouest de la France ; c’est répondre à<br />

un véritable besoin, c’est faire de la plage<br />

des <strong>Sables</strong> la station balnéaire naturellement<br />

indiquée de ces régions; pour la<br />

ville des <strong>Sables</strong> en particulier c’est une<br />

source de richesses. Inutile donc d’ajouter<br />

que tous les efforts de la population sabiaise<br />

et de sa municipalité doivent tendre<br />

à satisfaire les baigneurs et à leur rendre<br />

encore plus agréable et plus charmant le<br />

séjour dans leur ville. N’insistons pas aujourd'hui<br />

davantage sur ce point ; nous<br />

aurons d’autres occasions d’y revenir ici<br />

plus longuement.<br />

*<br />

* *<br />

La jeunesse et la société sabiaise qui<br />

avaient semblé se tenir à l’écart- au moment<br />

de l’ouverture du Casino entrent<br />

aujourd hui dans le mouvement joyeux<br />

imprimé par les invités étrangers. Chaque<br />

soir des notabilités des <strong>Sables</strong> et une<br />

charmante jeunesse viennent se mêler à<br />

la colonie étrangère. Merci donc de cette<br />

bonne et louable attention, à laquelle,<br />

n’en doutez pas, sont très-sensibles les<br />

baigneurs qui fréquentent le Casino.<br />

*<br />

♦ *<br />

On se lord encore de rire sur la plage<br />

d’une aventure arrivée l’auire soir à un<br />

baigneur.<br />

Un jeune Adonis sort dé sa cabine vêtu<br />

d’un costume des plus voyants, il vole<br />

vers l’onde amère avec la gravité et la<br />

protubérance d’un poussah chinois. Là,<br />

gai, follichon, il se tourne, se retourne,<br />

prend des poses charmantes ; il ose même<br />

s’essayer dans le rôle d’Apollon Formose<br />

cherchant à séduire Amphytrite.<br />

Maishélas !pas d’heur sans malheur! au<br />

milieu de telles folâtreries un déchirement<br />

sinistre se fait entendre et l’Adonis en se<br />

mirant dans l’onde, se voit privé de son<br />

TARJ-F DES INSERTIONS<br />

. Payables d'avance<br />

A nnonces, 20e la ligne<br />

Réclames, 50e ____<br />

!mu Faits, lf 00e ___<br />

.-S^Âiiivï I ' - ; -<br />

indispensable, que la vague perfide ravit<br />

au loin vers des rivages inconnus. Que<br />

faire, pas de vêtement de rechange sous<br />

la main, pas même la moindre feuille de<br />

vigne pour voiler son infortune ; et cependant<br />

six heures sonnent, il faut rentrer<br />

dîner. Ainsi donc, réduit au simple<br />

costume d*Adam, avant la pomme, mais<br />

qui pis est d’Adam privé d’une Eve consolatrice,<br />

il jette vers la plage des regards<br />

suppliants et gesticule avec ses<br />

bras un télégramme de détresse.<br />

Un quart d’heure, une demi-heure se<br />

passe, rien, toujours rien que des badauds<br />

qui considèrent avec curiosité ce baigneur<br />

d’un nouveau genre, le corps à moitié<br />

caché dans l’eau et qui, les bra levés au<br />

ciel, semble vouloir prendre son essor<br />

vers l’empirée. Cependant le maître des<br />

bains pensant qu’il est quelque chose<br />

d’anormal dans cette situation va constate<br />

de visu de quoi il s’agit et rapporte<br />

pour la régulariser Vineocpressible tant<br />

désiré.<br />

Apollon-Formore délaisse aussitôt son<br />

Amphytrite et traverseen courant la plage<br />

pour échapper aux regards curieux. La<br />

tête à moitié perdue, il ouvre précipitamment<br />

la première cabine venue pour s’y<br />

refugier.<br />

— Schoking !..,, crie tout effrayée une<br />

douce voix britannique.<br />

Nouvelle honte! il va alors rentrer<br />

dans la cabine suivante.<br />

— Y a du monde..., hurle en colère<br />

une organe de stentor.<br />

— Une autre cabine allait enfin être son<br />

refuge, lersque tout à coup en sortit un<br />

baigneur lançant à l’extérieur le résidu<br />

d’un bain de pied.<br />

Notre Adonis atteint en plein visage<br />

tombe à la renverse, terminant ainsi sa<br />

série de grotesque scènes dignes des<br />

Clowns des Champs-Elysées.<br />

JEAN LA CHAUME.<br />

CHRONIQUE LOCALE<br />

Dans notre première chronique nous<br />

écrivions la phrase suivante :<br />

« Allons à l’hôtel : dites-vous; oui,<br />

« mais lequel? Il faut bien choisir; et dans<br />

« une ville de dix mille âmes, il n’y a point<br />

« beaucoup d’hôtels où la table soit suffi-<br />

« samment servie, les appartements conte<br />

venables, le service bien fait. C’est tout<br />

« au plus si l’on en trouve deux ou trois<br />

« où les places ont été prises d’assaut. »<br />

On nous rapporte que certains indus­<br />

triels de la ville ont cru remarquer dans<br />

ces quelques lignes, une insinuation mal­<br />

veillante à leur encontre. Il n’en est rien,<br />

cependant, et pour peu qu’on veuille bien<br />

relire l’article dans son entier, on se con­<br />

vaincra de suite que dans tout cela il n’y a<br />

pas de quoi fouetter un chat. Et pour être<br />

fidèle au programme que nous nous som­<br />

mes tracé, à savoir que ce journal est<br />

l’organe de tout le monde, des Sablais<br />

comme des étrangers, l’écho de toutes les<br />

réclam ations, nous commencerons par

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