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P L A G E - Les Sables d'Olonne

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ABONNEMENTS<br />

Payable, s Æàvànce<br />

10 centimes Je numéro.<br />

BUREAUX: Librairie Mi yeux, r.du Centre.<br />

Un mois. . . fr<br />

Pour la saison<br />

des bains. . £5 fr<br />

MARÉES<br />

HEURES DE PLEINE-MER<br />

Jeudi 20, 2 h. 30 m. — 2 h. 52 s.<br />

Vendredi 21, 3 h. 15 m. - 3 h. 36 s.<br />

Samedi 22, 3 h. 57 m. — Uh. 17 s.<br />

Dimanche 23, 4 h. 38 m. — 4 h. 59 s.<br />

LES HOMMES DU PAYS<br />

M. Charles Jenty<br />

Si vous entrez dans les couloirs de la<br />

Ghamhre des députés, à Versailles, au<br />

moment où la séance va commencer, vous<br />

verrez dans la foule des honorables un<br />

homme d’ua» quaraataine d’années, au<br />

ieint coloré, aux cheveux bruns, à la<br />

barbe noire à peine marquée de quelque<br />

lils blases, grand, actif, laissant apparaître<br />

sur sa physionomie, fréquemment<br />

éclairée d’un sourire, la satisfaction des<br />

travailleurs infatigables et des joueurs<br />

heureux, qui méritent leur bonheur par<br />

leur travail, et qui vivent double l’on peut<br />

ainsi parler, parce qu'ils accumulent dans<br />

leur vie assez d’oceupatious pour remplir<br />

celle de deux hommes.<br />

En examinant cette démarche active, en<br />

suivant ces regards vifs, en écoutant cette<br />

parole assaisonnée de bon sens à la fois<br />

et de finesse, empreinte d’un accent un peu<br />

traînant,mais relevé par une simplicité rigoureuse,on<br />

se prend à penser à ces hommes<br />

politiques, d’une classe particulière,si<br />

nombreux dans un autre pays de Parlement,<br />

et qui tendent enfin è prendre pied<br />

chez nous, — à C3S hommes utiles,grands<br />

remuenrs d’idées et d’argent, toujours à<br />

la tête des entreprises d’intérêts public,<br />

pour lesquellts ils luttent sans relâche,<br />

fondant leur réputation, non sur des discours<br />

prononces, mais sur des services<br />

rendus, ouvrant des routes, créant des<br />

chemins de fer, activant le commerce,<br />

poursuivant de tout leur pouvoir et de<br />

toute leur persévérance des œuvres où le<br />

vulgaire ne veut voir que des spéculations<br />

lucratives, mais où le penseur découvre<br />

le progrès cache sous le voile des<br />

affaires.<br />

Pour peu que vous suiviez M. Jenty,<br />

ainsi entrevu au début d’une séance de la<br />

Chambre, vous le verrez, salue, abordé,<br />

complimenté par tout ce Mue Versailles<br />

compte de notabilités, gagner son banc<br />

situé au centre gauche, dans le voisinage<br />

de M. Thiers, qui appuya si heureusement<br />

son élection de la légiti me autorité de sonpa-<br />

ironage.Pourpeuque vous le suiviez encore,<br />

la séance commencée, vous le verrez, esprit<br />

droit, modéré, juste et politique,s associer<br />

par son vote à toutes les mesures<br />

qui visent vraiment le bien général, refuser<br />

son approbation aux violences, de<br />

quelque côté qu’elles viennent, applaudir<br />

à tous les actes, de quelque parti qu’ils<br />

ém anent, qui lui semblent de nature à<br />

profiter au pays,— éclectique, en un mol,<br />

de la bonne manière, — répugnant aux<br />

excès et grand ami de la marche en avant.<br />

Peut-être, une séanee de commission -<br />

S A B L E S<br />

Littéraire<br />

a-t-elle précédé pour lui celle de ia Chambre;<br />

soyez sûr qu’il s’y est montré ce que<br />

vous le voyez être maintenant, avec cette<br />

différence qu’en petit comité, il a plus volontiers<br />

exposé ses idées, toujours assurées<br />

de l’assentiment général, tant elles<br />

sont frappées au coin du bon sens.<br />

Peut-être aussi, avant de venir à Versailles,<br />

a-t-il travaillé toute la matinée;<br />

peut-être a-t-il présidé quelque séance<br />

d ’une compagnie financière, examiné des<br />

plans de constructions nouvelles, jugé,<br />

modifié, approuvé le tracé d’une voie ferrée;<br />

peut-être a-t-il vu, à l’heure où les<br />

ouvriers se rendent à leur travail, les représentants<br />

des industries les plus diverses<br />

se succéder dans son cabinet, lui soumettant<br />

leurs idées, réclamant son appui;<br />

peut-être enfin ce député, ce financier, ce<br />

millionnaire, est-il l’homme le plus occu-<br />

pé de France... Quoi d’élonnant à cela ?<br />

Ne sait-on pas aujourd’hui que le travail<br />

appelle le travail ? N’a-t-on pas fait justice<br />

depuis longtemps des lieux communs<br />

sur la wchesse et sur l’oisiveté qu’elle permet?<br />

M. Jenty, qui possède une des plus<br />

grandes fortunés du Parlement, travaille<br />

plus qu’un manœuvre. Loin de se reposer,<br />

loin d’y songer même, il est en quelque<br />

sorte le prisonnier de sa fortune, et, sentant<br />

qu’elle peut, entre ses mains, devenir<br />

un instrument de bien-être général, il ne<br />

la laisse pas reposer. Elle est comme un<br />

champ vaste et fertile dans lequel il sème<br />

ses idées, et qui rend des bienfaits. Artisan<br />

scrupuleux de son élévation, dépourvu<br />

d’orgueil, mais justement fier de la position<br />

qu’il a conquise, il voit s’asseoir à sa<br />

table des ministres et des ambassadeurs ;<br />

i! reçoit, lui que son intelligence a successivement<br />

élevé, en le tirant de ia foule,<br />

au rang où nous le voyons, il reçoit et il<br />

traite chez lui tout ce que la France compte<br />

d’hommes illustres assez amis de leur<br />

g; ..->o et assez dévoués à leur pays pour<br />

respecter les institutions nouvelles, même<br />

alors qu’ils ne peuvent les servir.<br />

La Vendée connaît bien M. Jenty. Elle<br />

l’a choisi pour la représenter à Versailles.<br />

C’est la Vendée nouvelle, non plus confite<br />

en royauté, mais ardente au progrès,<br />

ayant conscience de ce qu’eile vaut, sachant<br />

quelles richesses encore inexploitées<br />

elle cache dans son sein, et désireuse de<br />

remettre leur administration aux mains<br />

d’un homme éclairé, prudent, habile. Elle<br />

ne pouvait mieux choisir.<br />

Déjà, grâce à la volonté persistante de<br />

celui qui est maintenant son député, une<br />

voie nouvelle, assurée de la prospérité,<br />

s’est ouverte pour relier notre pays au<br />

vaste réseau ferré qui couvre la France.<br />

Quelle grande part aussi M. Jenly n’a-t-il<br />

pas dans la rénovation, que dis-je, dans la<br />

créaiion de ces <strong>Sables</strong>, où j ’écris.<br />

Et après cela, quelques feuilles grincheuses,<br />

quelques jaloux viendront rappeler<br />

avec amertume qu’il n’est pas enfant du<br />

pays ?...<br />

— Parbleu non ! Il en est l’homme.<br />

Saint-G illes.<br />

O L O N N E<br />

Aimez qu’on vous critique et jamais<br />

qu’on vous loue, a dit Boileau. C’est aussi<br />

notre avis. Pourtant, faut-il encore que la<br />

critique soit juste. C’est ce dont se préoccupe<br />

le moins du monde notre confrère des<br />

<strong>Sables</strong>, qui, sous le pseudonyme d’un<br />

vieux baigneur, nous fait la guerre au su­<br />

jet, dit-il, de notre exclusivisme. D’après<br />

lui, nous ne parlons que du Casino et du<br />

Chàlet et nous laissons de côlé les autres<br />

établissements tels que l'hôtel des Bains<br />

(vieux casi.no), le Cheval-Blanc, Vhôtel de<br />

France, le pâtissier Aider, etc.; bref notre<br />

confrère en profite pour faire la nomenclature<br />

de tous les hôtels et de tous les<br />

cafés des <strong>Sables</strong>. « Le Journal des <strong>Sables</strong><br />

n nous accuse également de faire enten-<br />

« dre qu’antérieurement à la construction<br />

« du Casino, cette localité était une station<br />

« balnéaire complètement déshéritée. »<br />

Nous soupçonnons le vieux baigneur en<br />

question d’être grincheux ou de n’y point-<br />

voir clair. Prenez donc vos lunettes, ô<br />

vertueux vieux baigneur, prenez-les et<br />

voyez notamment notre numéro du 13,dans<br />

lequel nous disions « que l’histoire des<br />

« <strong>Sables</strong> <strong>d'Olonne</strong> comme station ba'néaire<br />

« ditait de 1840 et que, dès cette époque,<br />

« les baigneurs s’y rendaient attirés par<br />

« la plage si riche et si séduisante. » Il<br />

suffit de lire pour ne point s’exposer à<br />

commettre de pareilles inexactitudes.<br />

Que notre confrère soit bien persuadé<br />

que ses observations ne nous choquent<br />

point. Du reste, nous croyons avoir deviné<br />

le dessous des cartes et nous ne pouvons<br />

mieux comparer l’article de notre<br />

confrère qu’à ceux que nous voyons fréquemment<br />

dans les journaux de Paris ,<br />

et qui sont le résultat d’une monomanie<br />

passée dans la classe industrielle. Un<br />

vol, un crime ont été commis à Bordeaux<br />

par exemple; le nom du coupable est dan s<br />

toutes les bouches. Aussitôt tous les commerçants<br />

homonymes du prévenu em­<br />

bouchent la trompette de la renommée<br />

pour faire connaître aux populations leurs<br />

domiciles et leurs produits et un beau<br />

jour vous lisez à la 3e page d’un grand<br />

journal de Paris l’entrefilet suivant : « M.<br />

« X..., pâtissier, rue aux Ours, n°..., si<br />

« réputé pour ses fours et ses choux à la<br />

« crème, a l’honneur d’informer le public<br />

« qu’il n’a rien de commun avec le nom-<br />

t mé X... » l’auteur de l assassinat com­<br />

mis à Bordeaux, et ainsi de suite jusqu’à<br />

la gauche, comme on dit dans la théorie.<br />

Que voyez-vous dans tout cela? Des petits<br />

fours et des choux à la crème délicieux,<br />

fabriqués, par l’homonyme du cou­<br />

pable. C’est de la réclame d’un autre<br />

genre, et pas autre chose. Et dire que<br />

cette monomanie est venue jusqu’aux<br />

<strong>Sables</strong> ! C'est à ne pas y croire.<br />

Cependant faire de la réclame à nos<br />

dépens, vraiment ce n’est pas gentil, con­<br />

frère ! P. B.<br />

ÎO centimes le numéro.<br />

1er année. — N° 9 — 20 juillet 1876<br />

Il TARJF OES INSERTIONS 'W<br />

'( Payables d'avance<br />

XI Annonces, 20e la liqne |<br />

tll Réclames, 50e<br />

F a i t s l f 00e<br />

CAU SERIE.<br />

Dans l’innombrable collection des dieux<br />

du paganisme, j ’ignore s’il fut une divinité<br />

chargée spécialement de présider aux<br />

bains de mer ; mais ce que l’on est tenté<br />

de supposer c’est que cette année parti-<br />

culièrment il y a une providence des baigneurs.<br />

Tout le monde vient à la mer de bon<br />

gré ou de force. Bientôt il ne restera plus<br />

en France, dans l’intérieur des terres, que<br />

quelques naturels présentant le plus lamentable<br />

spectacle.<br />

Pendant que les heureux, les protégés de<br />

cette providence dont nous venons de parler,<br />

s’ébaltront joyeusement et surtout<br />

fraîchement sur le littoral, les déshérités<br />

resleront à fondre, à se morfondre,<br />

tirant démesurément la langue, semblable<br />

à des caniches hydrophohes.<br />

Chacun, par ce temps de chaleur torride<br />

accourt don: se plonger dans la<br />

grande baignoire de l’Océan.<br />

Dans ce sauve-qui-peut général, constatons<br />

avec plaisir que notre station balnéaire<br />

des <strong>Sables</strong> devient un lieu de refuge<br />

très-suivi. Pouvait-il en être autrement T<br />

les baigneurs n’y rencontrent-ils pas des<br />

avantages incontestables ? Grandes facilités<br />

de transport avec la compagnie de la<br />

Venàée; plage splendide, pour ainsi dire,<br />

unique; délassements variés au Casino et<br />

fêtes de toutes sortes; enfin joignez à tout<br />

cela un milieu sans-façon où l’on est parfaitement<br />

à l’aise, où, disons le mot vrai,<br />

l’on peut tranquillement jouir de la vie de<br />

famille au bord de la mer.<br />

A en juger seulement par la liste des<br />

étrangers, chaque jour arrivent de nouveaux<br />

baigneurs. Et nous ne sommes encore<br />

qu’au début de la saison. Viennent<br />

les vacances ; oh, alors Arnphytrite disparaîtra<br />

complètement sous les embrassements<br />

de Tritons plus ou moins ventrus<br />

et de 'Vaïades que, pour moi, je rêve toujours<br />

ravissantes.<br />

* *<br />

Pour en revenir à la liste des étrangers,<br />

il me semble que maîtres d’hôtels et maîtres<br />

de garnis ont tenu compte de nos observations.<br />

<strong>Les</strong> indications par eux fournies<br />

laissent maintenant peu à désirer. Prenant<br />

en main la cause des baigneurs, nous<br />

les remercions vivement de cette amélioration.<br />

En effet,n’est-cepasavecun véritable inté<br />

rêt,qu’aussitôt une nouve le liste parue,on<br />

la parcourt cherchant à y trouver les noms<br />

de personnes de connaissance et d’amis.<br />

Quand les renseignements sont erronés,<br />

qui sait jusqu’où peuvent aller les conséquences<br />

?<br />

En voici la preuve. A l’ouverture du<br />

Casino se rend un jeune célibataire, officier<br />

ministériel : tenue irréprochable,<br />

physique plein de distinction, beaucoup<br />

d’entrain et dans-mt à ravir. Toute la galerie<br />

en raffole, les héritières à marier le<br />

proclament charmant cavalier et les mamans,<br />

in petto, trouvent en lui l’étoffe d’un<br />

gendre accompli. Tout à coup,le bruit se

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