26.06.2013 Views

P L A G E - Les Sables d'Olonne

P L A G E - Les Sables d'Olonne

P L A G E - Les Sables d'Olonne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

. / f l O centimes l e n u m é r o .<br />

BUREAUX: Librairie Mi yeux, r, du Centre.<br />

A B O N N £M E N T S<br />

Payables d ’avance<br />

Un mois. . . £2 fr.<br />

Pour la saison<br />

des bains. . £5 fr.<br />

MAREES<br />

HEURES DE PLEINE-MER<br />

Mercredi 16, » h. 37 m. — 1 h. 9 s.<br />

Jeudi 17, 1 h. 38 m. — 2 h. 5 s.<br />

REVUE MUSICALE<br />

Un écrivain morose a défini la musique:<br />

« un art d’une noble inutilité. » Serait-il<br />

donc vrai qu’il ne faut prendre cet art divin<br />

que comme un délassement propre à<br />

rafraîchir l’esprit fatigué des préoccupations<br />

d’un autre ordre, et doit-on faire<br />

bon marché de la partie morale de la musique<br />

? Loin de nous cette triste pensée:<br />

les hommes les plus sérieux s’accordent<br />

aujourd’hui à reconnaître que tout ce qui<br />

sert à développer les forces de l’intelligence<br />

et à répandre le goût du beau, tend<br />

au perfectionnement et au bonheur de<br />

l’humanité. Ennoblir les instincts des<br />

masses, pu'ir leurs mœurs, substituer<br />

aux habitudes grossières et funestes qui<br />

abrutissent et ruinent le peuple des distractions<br />

qui ouvrent l’âme à des sentiments<br />

plus délicats, n’est--ce pas une tâche<br />

digne d es législateurs et des philosophes?<br />

On considère assez généralement les<br />

sensations produitesparla musique comme<br />

plus matérielles, si je puis parler ainsi,<br />

que celles que nous recevons des autres<br />

arts. 11 y a dans cette opinion du vrai et<br />

du faux : on ne saurait contester que les<br />

sons frappent notre système nerveux d’impressions<br />

tellement indépendantes du travail<br />

de l’esprit qu’elles se font sentir aux<br />

enfants dans leurs premières années, mais<br />

on ne saurait voir dans ce fait une preuve<br />

de l’infériorité de la musique, qui est au<br />

contraire l’art qui transporte l’âme dans<br />

les sphères les plus élevées. Pour justifier<br />

cette opinion,que je n’aipas du reste la prétention<br />

d’émettre le premier, je recourrai<br />

à l’autorité des souverains maîtres en matière<br />

de jugement, et de goût.<br />

<strong>Les</strong> Grecs joignaient à une profonde<br />

connaissance du cœur humain une grande<br />

finesse d’organisation et un vif amour de<br />

la beauté. Aussi ont-ils revêtu de formes<br />

séduisantes les enseignements qu’ils étaient<br />

appelés à donner aux âges à venir : leurs<br />

instincts étaient élevés et droits, et ils les<br />

ont empreints d’un caractère sacré en les<br />

personnifiant dans leurs divinités, et les<br />

ont animés d’une sorte d’existence par<br />

leurs fables.<br />

On peut donc considérer leurs invent<br />

i o n s poétiques comme un résumé deleur<br />

ingénieuse philosophie, qui, sous le manteau<br />

brillant de la fiction, fait entrevoir la<br />

vérité.<br />

A u milieu de leur Olympe, le dieu de la<br />

lumière et de l’intelligence tient à la main<br />

une lyre et les muses qui l’entourent ont<br />

donné leur nom à l’art de charmer par les<br />

sons. L’histoire touchante d’Orphée, les<br />

d a n g e r e u s e s séductions des sirènes témoignent<br />

du pouvoir surnaturel que les<br />

anciens attribuaient à la musique.<br />

Si le peuple auquel nous devons lesmo-<br />

ÎO centimes le numéro.<br />

I er année. — N° 20 — 15 août 1876<br />

PLAGIE<br />

BBS SABI>£S-B'0L0NN£<br />

Journal Politique et Littéraire, paraissant le Mardi, le Jeudi et le Dimanche.<br />

dèles éternels de la grande poésie, de la<br />

philosophie, de l’histoire et des arts,plaçait<br />

si haut la musique, c’est qu’il avait<br />

senti quelle était sa portée morale, quelle<br />

influence elle avait sur l’homme, quelle<br />

part elle prenait dans sa vie. C’est, en<br />

effet, le seul des arts libéraux qui soit absolument<br />

nécessaire ; les autres procurent<br />

de vives jouissances,celui-là satisfait<br />

u n besoin de cœur.<br />

N’est-ce pas la musique qui calme les<br />

premières douleurs de l’enfant et appelle<br />

le sommeil sur son berceau par la chanson<br />

de la mère ou la complainte de la<br />

nourrice ? N'est-ce pas elle qui soutient<br />

l’homme fait dans ses travaux ?<br />

Le laboureur chante en traçant son sillon<br />

et le berger en guidant son troupeau.<br />

Le matelot règle ses efforts en les accompagnant<br />

de sa voix. La musique s’associe<br />

aux joies comme aux peines, elle s’assied<br />

à la table du banquet comme au chevet<br />

du lit de douleur. Dans le sentier qui<br />

conduit à l’église, on entend une noce<br />

joyeuse célébrer en refrains rustiques les<br />

espérances du mariage, tandis que la voix<br />

du pauvre aveugle implore la compassion<br />

et que, dans la chaumière du montagnard,<br />

un chœur funèbre jette les derniers adieux<br />

sur un cercueil qui vient de se fermer.<br />

Le rôle de la musique grandit encore<br />

quand l’homme est je é hors de la vie de<br />

tou s les jours par ses passions ou par la<br />

force des événements. Tout ce qui fermente<br />

et bouillonne dans le cerveau et dans le<br />

cœur a besoin de s’épancher en élans extérieurs.<br />

Aux jours de fêtes nationales,<br />

les souvenirs glorieux sont rappelés par<br />

de pompeuses cantates. La haine, le désespoir<br />

des vaincus ou des opprimés<br />

s’exhalent en strophes menaçantes. <strong>Les</strong><br />

peuples primitifs chantent en allant au<br />

combat, pour défier leurs ennemis ; après<br />

la victoire, ppur célébrer leur triomphe,<br />

et les troupes disciplinées sont animées<br />

et soutenues par le rhythme guerrier des<br />

instruments.<br />

Dans les forêts du nouveau monde, où<br />

la solitude et la vie nomade au milieu des<br />

merveilles de la nature donnent a tout un<br />

caractère poétique,les actes solennels sont<br />

accompagnés d’une bizarre mélodie, et<br />

l’indien attaché au poteau du supplice,<br />

brave les tortures par son chant de mort.<br />

Mais il est un sentiment universel qui<br />

plane sur le monde et devant lequel s’effacent<br />

tous les mouvements humains; c’est<br />

cet instinct impérieux qui pousse l’homme<br />

vers son créateur. La partie immortelle de<br />

notre être aspire au ciel et la parole ne<br />

suffit plus pour adresser à Dieu les élans<br />

de la prière. Un langage universel, un<br />

langage magnifique et passionné est alors<br />

parlé par toute la terre et un concert d’actions<br />

de grâces s’élève de toutes parts jusqu’à<br />

l’Eternel. Cette expression des sentiments<br />

religieux est si touchante et si naturelle<br />

que les sectes les plus austères qui<br />

ont produit toutes les recherches mondaines<br />

n’ont pas pensé à la bannir de<br />

l’exercice de leur culte. Personne n’ignore<br />

que Luther a composé lui-même quelques-<br />

uns de ces beaux chorals qu’entonnaient<br />

les protestants aux temps de la lutte et de<br />

la persécution.<br />

L’église catholique, qui fait la part la<br />

plus grande aux impressions extérieures, a<br />

donné à cette manifestation enthousiaste<br />

de l’amour divin toute sa puissance par<br />

la richesse de l’harmonie et le contraste<br />

des voix. <strong>Les</strong> grandes cérémonies empruntent<br />

à la musiqueleur plus beau prestige<br />

et au moment de confier à la terre un<br />

de ses enfants, elle appelle sur lui la miséricorde<br />

céleste par le funèbre De Pro-<br />

fundis.<br />

Choisi avec des formes différentes, depuis<br />

les onomatopées gutturales des sauvages<br />

jusqu’aux admirables mélodies de<br />

l’art européen, la musique est la compagne<br />

assidue de l’humanité. Elle est née<br />

avec elle au commencement des siècles et<br />

la suit par toute la terre. <strong>Les</strong> plus grossières<br />

organisations ont un trésor de sentiments<br />

qui s’échappent parfois à leur insu.<br />

Dans les moments où un travail machinal<br />

emploie les forces matérielles, sans mettre<br />

en œuvre l’intelligence, l’étincelle divine<br />

qui anime tous les êtres humains, même<br />

ceux qui sont placés le plus bas sur l’échelle<br />

morale, perce les ténèbres dont elle<br />

est enveloppée et se fait jour un instant.<br />

Un besoin d’expansion, une sorte de<br />

tendresse sans objet, pressent ces natures<br />

engourdies, et alors la musique les satisfait<br />

en exprimant ces sensations vagues<br />

que la parole ne pourrait rendre, par<br />

quelque vieille chanson ou même par des<br />

modulations irrégulières et presque involontaires.<br />

F. N icot.<br />

{La suite au prochain numéro.)<br />

L’abondance des matières ne nous permet<br />

pas de donner les saines appréciations<br />

qui suivent cette préface musicale : nos<br />

lecteurs nous sauront gré de l’avoir insérée<br />

in extenso à cause de son importance,<br />

disons mieux de sa haute valeur.<br />

P. B.<br />

C A S IN O<br />

Le grand bal de samedi dernier donné<br />

dans la salle des fêtes du Casino a été des<br />

plus brillants. Comme toujours, nos charmantes<br />

baigneuses avaient rivalisé de bon<br />

goût et d’élégaace pour leurs fraîches et<br />

ravissantes toilettes.<br />

Le cotillon conduit par M. et Mme Paul<br />

a été très-animé. A l’heure indiquée, les<br />

danseurs qui désiraient prendre part à ce<br />

grand divertissement chorégraphique se<br />

plaçaient sur le premier rang de fauteuils<br />

du salon. Rien n’est plus amusant que cette<br />

danse où le cavalier se trouve parfois soumis<br />

aux caprices de sa dame, comme dans<br />

les figures du coussin et du mât de cocagne.<br />

En somme, danseurs et danseuses ont<br />

été complètement saiisfaits ; à cinq heures<br />

du matin on dansait encore, puis chacun<br />

se retirait trouvant la nuit trop coûte, tant<br />

les heures avaient été bien employées.<br />

* *<br />

Salle comble dimanche soir au theâtre<br />

du Casino pour la Ire représentation du<br />

Toréador, dont nous donnerons le compte-rendu<br />

dans la revue musicale de jeudi<br />

prochain.<br />

TARJF DES INSERTIONS<br />

Payables d'avance<br />

$11 A nnonces, 20e la ligne t\M

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!