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foëne ou leu < ;er les reins avec un sabre<br />
ou une bande de fer.<br />
Après pareille pêche, messieurs, ne vous<br />
présentez pas au Casino, car vous seriez<br />
rais sans merci à la porte; avant de rentrer<br />
au port, prenez un instant de repos et<br />
livrez-vous paisiblement aux plaisirs du<br />
bain et de la natation.<br />
Bêches et bains sont les plus grands<br />
plaisirs des eaux.<br />
F r a n c is d’A za y.<br />
L e m e ille u r c o s tu m e d e b a i n s<br />
D’après M. Duverney, « le meilleur costume<br />
de bains de mer, au point de vue de<br />
l'effet de la lame et de l’eau salée sur le<br />
corps humain, ce serait celui qu’on appelait<br />
spirituellement, dit-on, aux petits soupers<br />
du Régent « costume en peau. »<br />
L’homme a été créé pour se baigner sans<br />
atours quelconques ; mais... mais il paraît<br />
qu’on a reconnu des inconvénients à<br />
cette simplicité des premiers âges et alors<br />
on s’est habillé pour se baigner ! »<br />
Toutefois la ruse s’en est mêlée, et certaines<br />
personnes ont borné ce costume<br />
aux frontières naturelles ; d’autres ont<br />
trouvé moyen de le rendre trompeur et<br />
d’y faire ajouter toutes les courbes qui<br />
manquaient à leur corps. En vérité le<br />
mensonge, qui ne devrait pas être là,<br />
vient souvent remplacer la vérité. Ce n’est<br />
étonnant, le costume de la vérité serait<br />
trop shocking.<br />
Le costume le plus ordinaire est un large<br />
pantalon, une blouse de laine serrée à la<br />
taille ei des espadrilles.<br />
« Mais pour l’amour de Dieu, mesdames,<br />
ne veus coiffez donc pas d’un bonnet<br />
de toile cirée ! C’est affreux, et cela a<br />
l’inconvénient d’empêcher la transpiration<br />
de la tête, ce qui n’est pas sain. Prenez-<br />
moi un foulard léger, une résille à mailles<br />
larges ou un bonnet de percale fermant à<br />
pattes sur les oreilles et fixé sous le menton.<br />
N ’ayez pas peur de vous mouiller les<br />
cheveux, allez ! Est-ce que Vénus Astarté,<br />
« fille de l’onde amère », ne tordit pas<br />
son opulente chevelure, toute dégouttante<br />
« des larmes de sa mère. »<br />
Très-bien, mais il y un hic : Oui, j ’en"<br />
tends, je comprends, comme oa chante<br />
dans la Dame Blanche ; pour aller se baigner<br />
les cheveux libres ou simplement<br />
protégés par une résille, il faut avoir des<br />
cheveux. Or, combien de dames n’ont plus<br />
qu’un chignon, qui, une fois retiré laisse<br />
la tête dans l’état de la vérité sans voiles.<br />
Toutefois on m’assure qu’il y a encore<br />
une demi douzaine de baigneuses possédant<br />
de vrais cheveux sans surcharge. A<br />
celles-là je recommanderai, au sortir du<br />
bain « sous peine de maux de tête et autres<br />
inconvénients, de les faire sécher<br />
promptement, soit avec une flanelle, soit<br />
avec un linge, et de les laisser épars au<br />
grand air.<br />
M. Duverney recommande aux personnes<br />
qui craignent l’eau dans les oreilles<br />
d’y placer un petit tampon imbibé d’huile<br />
d’amandes douces. Il préconise également<br />
l’application d’un peu d’huile ou de cérat<br />
au creux de l’estomac avant d’entrer à<br />
l’eau, afin de prévenir cette sorte d’oppression<br />
qu’on éprouve quand la mer<br />
arrive vers le haut de la poitrine.»<br />
Il me vient une idée que vous avez eue<br />
peut-être, c’est que le mythe de Vénus,<br />
fille de la mer, doit provenir de l’extase<br />
d’un poëte témoin autrefois du bain d’une<br />
jolie personne. Je songeais à cela l’un de<br />
ces derniers jours en voyant revenir vers<br />
sa voiture une péruvienne ou chilenne à<br />
taille de guêpe, gracieuse même au sortir<br />
de l’onde, ce qui n’arrive pas je vous<br />
l’assure, à toutes ses sœurs... physiquement<br />
parlant.