P L A G E - Les Sables d'Olonne

L’escadre cuirassée de la Manche que
nous avions annoncée dans notre dernier
numéro est en rade.
Elle se compose du Suffren,de la Valeureuse,
de la Surveillante, et de Y Hirondelle.
Il paraît que la ville des Sables se dispose
à offrir un punch aux officiers del’es-
eadre. Nous ne pouvons que féliciter nos
administrateurs de cette bonne inspiration.
*
♦ ¥
Tout est prêt pour le grand festival. On
n’attend plus que les soc'étés musicales
qui ont bien voulu nrêter leur concours à
cette fête qui promet d’être très-brillante
et surtout d’attirer de nombreux visiteurs
CRHONIQUE LOCALE
Les rues des Sables sont arrosées quotidiennement,
mais les ouvriers chargés
de se service ont pris le parti de jamais
arroser la petite place qui se trouve de-
r«nt le casino et qui est constamment
couverte de poussière. Pourquoi cela ?
Cette place ne fait-elle point partie de la
ville ?
Nous somme» convaincus qu’il suffira
d’appeler l’attention de nos édiles sur ce
fait pour l’empêcher de se renouveler.
R é s e r v is te s .
Le ministre de la guerre vient de décider
définitivement qu’à l’avenir, chaque
année; deux classes de réservistes seront
appelées sous les drapeaux pour prendre
part aux grandes manœuvres d’automne.
De la sorte, les compagnies et bataillons
atteindront à peu près à la moitié de
l’effectif au pied de guerre, ce qui permettra
de rendre les exercices réellement
instructifs.
L’inauguration du monument de Coul-
miers a été fixée au dimanche 30 juillet,
à midi précis. Le général d’Aurelle de
Paladines et un grand nombre d’officiers
et soldats de la première armée de la
Loire assisteront à cette cérémonie, l’une
des dernières auxquelles auront donné
lieu les nombreux combats qui ont marqué
la guerre de 1870.
Ce monument, dont la bénédiction sera
faite par Mgr l’évêque d’Orléans, est aujourd’hui
terminé. On grave en ce moment
le nom des victimes de Coulmiers, travail
qui sera d’ailleurs achevé pour le
jour de l’inauguration.
L’escadre cuirassée l’Océan,commandée
par l’amiral Bonie, a mouillé en rade des
Sables-d’Olonne, hier à 2 heures.
FEUILLETON
UNE ROUSSE(1)
PAR
ANDRÉ TREILLE.
— Certainement, répliqua celui-ci d’un
ton brusque quand faut-il faire les démarches
nécessaires ?
— Voudriez-vous les faire aujourd’hui
même ?
— Aujourd’hui môme ? — Tu es bien
pressé. Qu'est-ce qui te talonne ainsi ?
— Mon cher tuteur, je souffre trop de
n’arriver à aucun résultat voyez-vous. Il
est dur de rester toujours dans l’incertitude,
sans avoir rien de certain, rien de précis.
On se surmène l’imagination au souvenir
d’un serrement de main, d’une parole
indécise ; — on croit être aimé ; on ne
l’est pas. — Eh bien ! je ne puis supporter
plus longtemps cette incertitude. Bonne
(1) Reproduction interdite.
11
Bains de mer des Sables
d’Olonne
Le dimanche 30 juillet.
EN RADE DES SABLES
GRANDES ÉVOLUTIONS
DE
L’escadre cuirassée
DE LA MANCHE
Composée des vaisseaux : Le Suffren,
la Valeureuse, la Surveillante et l'Hirondelle,
sous le commandement de M. le contre-amiral
Bonnie.
Grand festival : 600 exécutants.
Illuminations, spectacles, bals, jeux
divers, etc; trains de plaisirs de 3e classe
le samedi 29 juillet, pour les Sables
d’Olonne.
Le prix des places est de 10 francs au
départ de Tours, Poitiers, Saumur. Réductions
proportionnelles pour les stations intermédiaires.
Ville des Sables-d’Olonne.
Dimanche 30 juillet 1876
GRAND FESTIVAL
6 0 0 Exécutants :
NOMS DES SOCIÉTÉS
FAN FAR ES
Fontenay-le-Comte, Joué-Ies-Tours,
Châteaurenault, Saumur.
H A R M O N IE S
Ile-d’Elbe, Bressuire,Amboise, Poitiers,
Thouars, Saumur, Tours, Nantes, les
Sables-d’Olonne.
A 1 heure très-précise : ‘
Réunion des Sociétés dans la cour de
l’École normale des garçons et répétition
des morceaux d’ensemble.
A 2 heures :
Défilé des Sociétés avec bannières et
insignes, par la place de la Barre, rue de
l’Hôtel-de-Ville, rue Bisson, place de
l’Église, rue des Halles, place d’Armes,
place du Commerce, quai du Commerce,
boulevard de l’Ouest, Remblai, rue du
Grand-Canton, place du Grand-Canton,
rue Nationale, place de la Liberté.
Sur le Remblai, près le Châlet, réception
des Sociétés par la municipalité
et les membres de la Commission.
A 3 heures, place de la Liberté :
CONCERT POPULAIRE
PROGRAMME DES MORCEAUX
X • Société philharmonique
des Sables-d’Olonne
D ir e c t e u r , M. HUBIN
Marche Triomphale (B lanckmann)
Fanfare de Fontenay-le-
Comte
D irecteur, M. MÉNABDEAU
L ’Abeille, ouverture (T iliiard).
Harmonie de N.*D. des
Dunes de P’oitiérss
D ir e c t e u r , M. SEGHERS
Grand air du Chalet (A dam)
LA PLAGE
ou mauvaise, je veux avoir une réponse
décisive ; bonne, elle comblera tous mes
vœux ; mauvaise, je la sapporterat comme
je pourrai. — C’est dit n’est-ce pas ?
“ Pauvre fou ! Pourquoi chercher le
bonheur si loin quand tu l’as près de
toi ?
— Que voulez-vous dire ?
On arrivait dans la cour de la Buisse ;
Finot courait en frétillant autour de son
maitre. — En caressant son chien, le marquis
se pencha à l’ordre d’André et lui dit
à mi-voix.
— Ne vois-tu donc pas que Jane t’aime?
— Comment, mademoiselle, pouvez -
vous avoir une telle pensée ? Mon pupille
vous aimer, à cause de votre immense
richesse ?
— Que voulez-vous, monsieur le marquis?
Je voudrais ne pas le croire que je
ne le pourrais pas, et à votre étonnement,
je répondrai que j ’ai été assez payée pour
me tenir sur mes gardes. Ce n’est, pas la
première fois qu’on m’a dit « je vous
aime. » Ce ne sera pas la dernière fois
qu’on me le dira, ajouta-t-elle en jetant
un rapide coup vers sa psyché, aussi me
suis-je fait à ce sujet une philosophie.
Vous êtes surpris de me trouver si sceptique
à cet endroit, monsieur le marquis ;
4- Société philharmonique
de Thouars
D irecteur, M. IIERMANN
Haydée, fantaisie (A uber).
£»• Fanfare de Joué-lès-Tours
D ir ec t eu r, M.
Varsovie (T il l ia r d).
0' Union harmonique
d’Ainhoise
D ir ec teu r, M. MARGUERITAT
Folle nuit, grande valse (F l a m in io ).
7' Société philharmonique
de l’Ile-d’Elle
D ir e c t e u r, M. GUÈRY
Hector a lle g ro (C o u tu r ier).
S* Fanfare de Châteaurenault
D ire c te u r, M. DUVEAU
!>• Musique municipale
de Saumur
D ire c te u r, M. MEYER
La Muette de Portici, fa n ta is ie (A tjber)
I O- Société philharmonique
de Bressuire
D ir e c t e u r, M. AUDEBAUD
Rére d’Amour, valse (B eatjcourt) -
1 X • Fanfare des sapeurs-
pompiers de Saumur
Directeur, M. HALBERT
Valse (Schuller).
X 2 ' Musique municipale
de Tours
D ir ec t eu r, M. CORTEQUISSE
Si j ’étais roi, fa n ta is ie (A dam).
I : î- IKusiqne municipale
de IVantes
D ir e c t e u r , M. BERNIER
Ouverture de Fra Diavolo (S c h iller).
A 8 heures, sur la Place de la Liberté :
RÉUNION DE TOUTES LES SOCIÉTÉS
A 8 heures 1 très-précises :
F E S T I V A L
Première partie
1° Châteaubriant, a lle g ro (B l a n c h e t e a u ),
p a r to u te s le s s o c i é t é s .
2° Si j ’étais Roi. fantaisie (A dam), par la
société des Sables.
3° Le Rameau d’Or, andante (T il l ia r d ),
par la fanfare de Fontenay.
4° Fra Diavolo, fantaisie (A u b e r), par No-
tre-Dame-des-Dunes.
5° La Muette de Portici. fantaisie (Axjber),
par la société de Thouars.[
6° Pérègrina, (T il l ia r d ), par la société de
Joué-lès-Tours.
T Au Printemps, fantaisie (B la n c h et ea u ),
par l’Union, d’Amboise.
8° Yvonne, polka (J. V a r e n n e s),. par la
société de l’Ile-d’Elle.
9° Massèna, cantate ( P oursain), par toutes
les sociétés.
Deuxième partie
1° Salvator, marche (B lancheteau), p ar
toutes les sociétés.
2° Fantaisie, par la société de Ghâteaure-
nault.
3° Génie des Roses, valse (M ey e r), par la
société municipale de Saumur.
4° La Sultans des Indes, fantaisie (B ï .é 'î E h),
par la Société de Bressuire.
5° Faust, fantaisie (Counod), par le& pompiers
de Saumur.
üBi
c'est vrai, je n’ai plus rien des naïvetés
d’une jeune fille. J ’ai été aimée bien des
fois ; j ’ai aimé une seule fois ; c’était la
première, et j ’en ai tant souffert, que j ’ai
juré de ne plus aimer jamais, et de me
marier, par caprice, comme je fais toute
chose.
Un silence se fit, pendant lequel Blanche
avec art et à dessein releva l’une de
ses belles boucles noires qui s’était détachée
de sa coiffure, le marquis ne disant
rien, elle reprit avec violence :
— Il était beau et spirituel ! il m’avait
dit qu’il m’aimait et moi je l’adorais ! Un
jour, il en trouva une qui avait quelques
millions de plus que moi, il me quitta
pour elle. Ah ! les nuits d’insomnie ! les
larmes de rage et de désespoir. Brisée
par l’amour, brisée par la jalousie, le cœur
en lambeaux, vous ne savez pas ce que
j ’ai pu souffrir. Depuis ce temps, bien des
fois on m’a recherchée. Beaucoup m’ont
convoitée, ou plutôt ont convoité mes richesses
; j ’ai toujours refusé, et, mon Dieu,
ils s’en sont consolés en trouvant de
l’amour et de l’or ailleurs. Que M. André
de Villours, à qui je vous prie de donner
l’assurance de toute mon estime, passe
comme eux.
— Je connais assez bien une pupille,
mademoiselle, pour vous affirmer qu’il
6° Poète et Paysan, ouverture (SuppÉs),par
les pompiers de Tours.
7° Les Hugnenots, grande fantaisie (Meyer,-
b e e r ) , par les pompiers de Nantes.
8e Le Matinal, alh'gnj ^ymon), par toutes
les sociétés.
PRIX DES PLACES :
CONCERT DU JOUR
Premières » fr. 50 c.
Secondes » fr. 25 c.
f e s t it a l
Premières 1 fr. nO c.
Secondes » fr. 50 c.
On peut se procurer des cartes à la librairie
MAYEUX, 3, rue du Centre, au
Casino et dans tous les bureaux de tabacs.
Des bureaux de distribution seront établis
sur le Remblai, et place de la Liberté.
THÉÂTRE DU CASINO
Lundi 31 juillet
2e représentation redemandée de :
Ire représentation de :
Lischen et Fritzchen
Opérette en 1 acte, paroles de Paul
BAISSELOT, musique d’OFFENBACH.
Lischen, Mlle Massue.
Fritzchen, M. Borès.
Les Rêves du jeune âge
(Valse), BEAUCOURT.
exécutée par l’orchestre.
Ordre : 2° LES RÊVES. — 2° LES
FEMMES. — 3° LISCHEN.
Bureaux à 8 h. Rideau à 8 h. 1/2.
Les femmes terribles
Comédie en trois actes, du théâtre du
Vaudeville, par M. Dumanoir.
d is t r ib u t io n
Gustave Chatelard, MM. Mergy.
Pommerol Kuntz.
Le comte d’Aranda Livry.
M. Bonassieux Borès.
Max Fauvel Alfred Brûlé.
Rouget Brussel.
Delphine Mmes Monnet.
Mme de Ris Meyer.
Mme Bonassieux Victor.
Germain M. Louis.
ABONNEMENTS POUR LE THÉÂTRE
Tarif spécial pour MM. les abonnés
Pour la saison, 35 fr.; un mois 18 fr.,
quinze jours, 10 fr.; la semaine, 6 fr.
Les abonnements au théâtre doivent
être pris pour la durée de l’abonnement
aux salons.
AVIS. — Tous les jours Concert de 3 à
4 h. et soirée dansante — Le samedi à
8 h., bal à grand orchestre.
Les grands bals gala avec cotillon, dirigés
par M. et Mme Paul, seront annoncés
par voie d’affiches. — Un cours
de danse est ouvert tous les jours sous la
direction de M. et Mme PAUL.
Le direceur du Casino
E. Légua y
On peut retenir ses places au bureau de
location du Casino de 11 h. à 4 h.
n’est pas de ceux-là, et qu’il ne se mariera
jamais que par amour.
— Et bien, monsieur le marquis, pourquoi
n'aime-t-il pas ailleurs ? On m’a dit,
à moi, dit-elle en fixant son interlocuteur,
on m’a dit qu’il était aimé.
Le marquis eut bien un instant la pensée
de faire vibrer en Blanche la corde de
la jalousie, mais il se souvient de la parole
donnée à Jane, et repartit avec bonhomie
:
— Je ne sais, mademoiselle, s’il est
aimé d’une autre que vous.Ce que je peux
vous dire, c’est que lui vous aime d’un
amour difficile à détruire.
— Pourquoi pas impossible, monsieur
le marquis? Enfin, vous avez ma réponse,
et je ne pense pas que rien puisse la changer,
sa fidélité fût-elle digne d’un amadis?
— C’est bien, mademoiselle, je vous
souhaite le bonsoir et vous assure que
v o tre réponse sera portée à son destinataire.
—■ Au revoir, monsieur.
Le marquis sortit en faisant un grand
salut.
(La suite au prochain n°)