P L A G E - Les Sables d'Olonne

y .10 centimes le numéro
ABONNEMENTS
Payables d'âvànce
Un mois.
Pour la saison
des bains.
BUREAUX: LibrairieMiyeux, r.du Centre.
MAREES
HEDRES DE PLEINE-MER
Août Mardi 1, 1 h. 9 m. — 1 h. 35 s.
Mercredi 2, 1 h( 58 m. — 2 h. 19 s.
Jeudi 3, 2 h. 37 m. — 2 h. 54 s.
CHRONIQUE
L’escadre cuirassée du nord a mouillé
samedi, en rade des Sables-d’Olonne. Elle
s’était faite annoncer la veille par l’aviso
Y Hirondelle qui lui servait, en quelque
sorte d’avant-garde.
Le Sémaphore l’avait signalée le matin.
Aussi,dès hier, la jetée était couverte de
monde interrogeant l’horizon avec des
des longue-vues et des jumelles.
A deux heures: on aperçoit la mâture du
Suiïren, qui entre majestueusement en
rade suivi de la Valeureuse et de la Surveillante.
Une flottille de petits bâteaux
de pêche entoure l’escadre. Les pêcheurs
des Sables ont voulu faire une sorte ovation
à la Frégate qui venait baigner dans
leurs eaux et sont allés au-devant d’elle.
Le Suiïren hisse son pavillon rouge,signal
de l’arrêt, et jette l’ancre à un mille
environ du phare situé à l’extrémité de la
jetée. La Valeureuse se place à sa droite
et la Surveillante à sa gauche. Un peu à
l’ouest se trouve l’Hirondelle.
Rien n’est important comme l'arrivée
d’une escadre ; c’est un spectacle grandiose
et plein d’intérêt et qui n’est donné
de voir que fort rarement. Nos baigneurs
doivent donc se féliciter de la bonne fortune
qui leur procure le rare plaisir de
visiter une frégate cuirassée.
L’arrivée a été favorisée par un temps
splendide et une fraîche brise qui permettait
aux curieux d’affronter impunément
les ardeurs du soleil
Aussitôt, le maire se rendait à bord da
Suiïren accompagné des autorités des
Sables , rendre visite à l’amiral.
Le soir, la municipalité offrait un punch
aux officiers de l’escadre dans les salons
du Casino.
A neuf heures, l’amiral Bonie arrivait,
escorté de l’état-major du bord, au Casino
où l’attendaient les autorités des Sables
qui toutes avaient été conviées à cette
réception.
On remarquait entre autres M. le préfet
de la Vendée, M. de Maulde, sous-préfet
des Sables, M. Barreau, maire des
Sables, M. Mercier, adjoint, M. Cartier,
procureur de la République, M. Petiteau,
administrateur de la Cie de la Vendée.
Le Casino est des plus animés. Pendant
que l’on se promène dans les salons, que
l’on cause sur les terrasses, la plus religieuse
attention règne au théâtre où l’on
joue les Noces de Jeannette.
La salle était littéralement pleine. Mme
B rm et et M. Diepdalle, chantent d’une
Journal
10 centimes le’nnméro.
E'li,r année. — N° 14 — 1er août 1876
P L A G E
BES SABÏ.ES-B’0LONNE
Littéraire, paraissant le- Mamli, le Jeudi et le Dimanche.
façon ravissante la charmante partition de
Victor Massé et sont chaleureusement applaudis.
Le spectacle terminé,l’orchestre se range
dans un des salons adjacents à la Véran-
dah et joue les plus beaux morceaux de
son répertoire. L’amiral Bonie a vivement
félicité notre excellent chef d’orchestre,
M. B rm et, en même temps que les exécutants.
M. Belleville, le piston solo qui fait
l’admiration de tous ceux qui l’entendent
a été particulièrement l’objet des félicitations
de l’amiral.
Puis M. le maire se lève et porte un
toast à l’amiral Bonie, à l’escadre, au président
de la République et à l’armée.
L’amiral répond en remerciant la municipalité
de son gracieux aecueil, dont il
conservera longtemps le souvenir. « J’espère,
dit en terminant l’amiral, que la
rade sera aussi hospitalière que la ville et
me perme ttra de prolonger mon séj our parmi
vous. »
C’est un vœu que nous formons tous et
que tous nous désirons voir se réaliser.
A onze heures i|2 l'amiral Bonie se retire
pour retourner à son bord. Les officiers
que les exigences du service n’appellent
point à bord restent avec nous et ce
n’est que fort avant dans la nuit que l’on
songe à se séparer pour aller prendre
quelques forces afin de profiter de la grande
fête de dimanche.
La plus franche intimité n’a cessé de'ré-
gner pendant tout le cours de cette soirée
et qui restera gravée dans le souvenir de
la municipalité des Sables et des officiers
de l’escadre.
Nous nous rendrons à l’invitation qui
nous a été faite par MM. les officiers de
l’escadre nous donnerons à nos lecteurs
les détails de notre visite à bord du S u ffren.
Paul B u isso n .
Encore une belle journée pour les Sables,
et le dimanche, 30 juillet, aura certainement,
lui aussi, sa place dans les fastes
olonaises.
Dès le matin, toute la ville était sur
pied, faisant les honneurs aux nombreux
étrangers arrivés du jour ou de la veille.
Le festival promettait déjà d’être ce qu’il
a été réellement.
Chaque société musicale était reçue à
son arrivée par les membres de la commission
qui accompagnaient leurs hôtes
jusqu’aux logements retenus à l’avance
pour les recevoir.
Le temps était magnifique, un brillant
soleil d’été, dont les rayons se jouaient
amoureusement dans les vagues avait tenu
à éclairer ce superbe tableau sur le fond
duquel se détachait, attrait irrésistible,
l’escadre cuirassée mouillée juste en face
la plage .
Il fallait voir aussi comme l’animation
était grande, non-seulement sur le Remblai,
mais encore dans toutes les rues.
A 11 heures,une messe solennelle était
chantée à l’église dss Sables où l’harmonie
de D.-N.-des-Dunes de Poitiers et la
musique des Sables alternaient avec les
chants sacrés.
A 1 heure,les sociétés se réunissaient
à l’Ecole communale pour répéter sous la
direction de M. Brunet, chef d’orchestre
du Casino les grands morceaux d’ensemble.
Il est 2 heures. Le défilé commence en
partant de l’école communale.
En tête marche ia musique des Sables.
Les sociétés avec bannières et insignes
passent place de la Barre, rue de
l’Hôtel de Ville, rue Bisson, place de l’Église,
rue des Halles, place d’Armes, place
du Commerce, quai du Gommèrce,Boulevard
de l’Ouest.
La municipalité, les membres de la commission
les reçoivent sur le Remblai. Les
bannières saluent au passage.
Le cortège après avoir défilé devant le
Casino revient à son point de départ par la
rue du Grand-Canton, la place du Grand-
Canton, la rue Nationale et la place de la
Liberté.
1Sur tout le parcours, les pas redoublés
se sont succédés avec un entrain admirable,
chaque société jouant à son tour.
Le défilé terminé, nos musiciens viennent
sur la place de la Liberté, où, par les
soins de la municipalité une estrade est
préparée pour les exécutants, et tout autour
des gradins pour les auditeurs.
.L’endroit est admirablement choisi. Les
gradins sont installés sous ces arbres,
tempérant agréablement les ardeurs du
soleil.
Chaque musique se fait entendre à son
tour ; les curieux se pressent de tous côtés,
le Remblai disparaît tout entier sous
un océan de têtes. On remarque parmi les
assistants l’amiral Bonie et plusieurs officiers
de l’escadre.
Parmi les musiques qui nous ont prêté
leur concours et qui, par leur présence,
sont venues rehausser l’éclat de cette fête
musicale, nous citerons la musique municipale
de Nantes, la musique municipale
de Tours, la musique des pompiers de
Saumur, l’harmonie de N.-D. des Dunes
de Poitiers, l’harmonie d’Amboise et la
fanfare de Châtellerault.
Le festival est terminé à 5 h. 1/2 par
l’ouverture de Fra Diavolo brillamment
exécutés par l’excellente musique municipale
de Nantes, dirigée par M. Berniez
Puis, la cloche de l’hôtel se fait entendre
annonçant l’heure du dîner et chacun s’empresse
de répondre à son appel.
A huit heures et demie toules les so-
ciété se réunissent de nouveau sur la
place de la Liberté. La foule se porte en
masse de ce côté et les rues des Sables
sont trop étroites pour contenir tout le
monde qui se presse et se heurte pour ne
pas manquer l’heure du festival.
La place, éclairée à giorno et au moyen
de girandoles et de verres de couleurs,
présente un coup d’œil féerique. De lon­
TARJf DES INSERTIONS
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SSl Annonces , 20c la ligne
Mil Réclames, 5ftc
FaitSi.....lf 00e
gues guirlandes de lanternes vénitiennes
entourent les estrades destinées au public
et aux autorités. Enfin l’illumination ne
laisse rien à désirer.
Toutes les sociétés sont rangées autour
de l’estrade attendant le signal du chef.
M. le maire, MM. les conseillers municipaux
et les autorités locales des Sables
viennent se placer sur l’estrade réservée ;
bientôt après, arrive l’amiral Bonie.
Lebyton du chef se lève et les sociétés
exécutent avec un ensemble parfait un
allégro de Blancheteau. Puis les sociétés se
succèdent jouant chacune un morceau de
leur répertoire.
A dix heures, entre la première et la
deuxième partie du festival, M. le maire
des Sables se lève et remercie les sociétés
de l’empressement mis par elles à se rendre
à l’appel qui leur était fait par la ville
des Sables. M. le maire s'exprime en ces
termes :
« Messieurs,
» Au concours de l’année dernire, où
beaucoup d’entre vous étaient présents,
je vous disais : « Au revoir, à bientôt. »
« J’étais frappé comme tant d’autres de
la nécessité de ces belles et grandes manifestations
qui développent non seulement
le goût et rassérènènt l’esprit, mais encore
occupent utilement les loisirs.
» J’aurais été téméraire de projeter,
pour cette année, un nouveau concours',
mais je songeais à un grand concert auquel
je désirais vous voir, de nouveau,
réunis.
» Cette idée, messieurs, a été acceptée
par le conseil municipal, par la population
sablaise et avec l’aide de la compagnie des
chemins de fer de la Vendée, nous avons
organisé cette fête qui, favorisée par le
temps, grâce à votre complet et dévoué
concours et à l’intelligence des membres
de la commission des fêtes, brille, on peut
le dire, du plus bel éclat.
» Recevez donc, messieurs, nos remerciements
les plus sincères, je vous les
adresse en mon nom, au nom du conseil
municipal, au nom de tous les habitants.
» Messieurs, nous serions heureux que
vous, puissiez dire, en retournant chez
vous, que la ville des Sables-d’Olonne a
tenu l’engagement pris en son nom, par
son maire, l’année passée, à savoir qu’elle
a offert à ses hôtes une franche et cordiale
hospitalité. C’est, en effet, messieurs,
ce que nous nous sommes efforcés de
faire. »
De nombreux applaudissements accueillent
ces paroles d’une affabilité exquise.
On procède ensuite à la distribution
des médailles commémoratives du festival
que la ville des Sables offre à chaque
société, comme témoignage reconnaissant
de son bienveillant concours à la fête.
M. Mayeux, libraire aux Sables, membre
de la commission, fait l’appel des
noms. Chacun se présente et reçoit des
mains de M. le maire, aux applaudissements
de la foule, la médaille commémorative
du festival, et les applaudissements
deviennent des plus chaleureux et vraiment
frénétiques lorsque M. le maire remet
une médaille en vermeil à M. Brunet,
chef d’orchestre du Casino, qui a dirigé
les morceaux d’ensemble du festival.
C’est un nouvel hommage rendu au mérite
de M. Brunet, qui par l’excellente