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FAITS DIVERS<br />
* UNE FEMME ENRAGÉE. — Un fait fort<br />
* •<br />
curieux vient de se produire à Paris, fort<br />
curieux et fort triste.<br />
Il y a trois mois à peu près, raconte<br />
Y Événement, une dame Deveny, domiciliée<br />
passage de Clichy, n° 4, était mordue par<br />
un chien épagneul qu’elle avait, et qu’elle<br />
aimait beaucoup. Elle frappa l’animal, qui<br />
s’enfuit en hurlant. Le soir, il ne rentra<br />
pas au logis.<br />
Le lendemain, en voyant qu’il n’était<br />
toujours pas de retour, la pauvre femme<br />
se sentit prise d’une terrible inquiétude.<br />
— Mon Dieu, se dit-elle, s’il était enragé<br />
!<br />
Et sa tête se mit à travailler d’une façon<br />
terrible. Dès ce moment commencèrent<br />
à se produire des phénomènes nerveux<br />
dont l’intensité alla en augmentant.<br />
La malheureuse offrait tous les symptômes<br />
de l’hydrophobie. Le huitième jour,<br />
elle mourait dans des crises affreuses.<br />
On l’enterra, et personne ne pensait plus<br />
à cette triste aventure, et la maison avait<br />
déjà un autre locataire, lorsque hier, à la<br />
profonde surprise de tous les habitants<br />
du quartier, le chien revint gratter à la<br />
porte du logis. On s’empara de lui, on le<br />
conduisit à un vétérinaire qui constata que<br />
le chien n’avait jamais eu le moindresymp<br />
tôme de rage. Il n’avait pu, par conséquent,<br />
l’innoculer à sa maîtresse.<br />
Celle-ci avait donc succombé à des<br />
crises nerveuses déterminées par la peur,<br />
ou, ce qui est plus probable, à un accès<br />
de tétanos.<br />
<strong>Les</strong> effets du tétanos et de la rage se<br />
ressemblent en effet d’une façon extraordinaire<br />
; or, on sait que, par des causes<br />
encore inconnues, la plus simple blessure<br />
peut amener le tétanos. Tel a été probablement<br />
le cas de la malheureuse femme<br />
mordue par son chien.<br />
Un drame mystérieux a jeté l’effroi<br />
parmi les habitants du village de Kerbini-<br />
bin, près Plougastel. ( Finistère. )<br />
Le village se comp*ose, outre les bâtiments<br />
servant à l’exploitation agricole,<br />
d’une maison divisée en deux corps de<br />
logis habités, l’un par le propriétaire, sa<br />
femme et ses quatre enfants, l’autre par<br />
le fermier et sa famille.<br />
Samedi dernier, vers six heures et<br />
demie du matin, le fermier, sortant de sa<br />
demeure, fut très-surpris de voir une<br />
épaisse fumée qui s’échappait par les fentes<br />
de la porte et de la fenêtre de la chambre<br />
occupée par les époux Cornée et leurs<br />
enfants.<br />
Il frappa vigoureusement et plusieurs<br />
fois de suite, à la porte et à la fenêtre ;<br />
puis, n'obtenapt point de réponse, il appela<br />
du secours et se mit en devoir de<br />
pénétrer de vive force dans le logement<br />
des époux Cornée.<br />
Au moment où il brisait la fenêtre, le<br />
feu s’échappa tout à coup au contact de<br />
l’air, et avec une violence extrême, par<br />
l’ouverture qui venait d’être pratiquée.<br />
Le fermier lui-même faillit être griève-<br />
vement blessé.<br />
En vain essaya-t-on à diverses reprises<br />
de s’approcher de la porte, elle était aussi<br />
en feu.<br />
U devint alors évident que tout espoir<br />
était perdu de porter secours aux six victimes<br />
qui se trouvaient au milieu de cette<br />
fournaise ardente.<br />
On n entendait,clu reste, aucune plainte,<br />
aucun gémissement à l’intérieur.<br />
On courut immédiatement prévenir les<br />
autorités et la gendarmerie, et l’on dut<br />
attendre que le feu achevée son œuvre<br />
terrible avant de pénétrer dans la maison.<br />
Dimanche seulement on put commen<br />
cer les travaux de déblaiement, et en<br />
présence de MM. les membres du parquet<br />
de Quimper, qui venaient d’arriver accompa<br />
gnés de M. le docteur Bonté, on parvint-<br />
à découvrir six cadavres entièrement<br />
carbonisés enfouis dans la couche épaisse<br />
des cendres.<br />
C’étaient ceux de Cornée père, de Mme<br />
Cornée, et de quatre enfants, âgés de<br />
onze ans, de neuf ans, de cinq ans et le<br />
dernier de dix huit mois.<br />
On suppose que l’incendie a été allumé<br />
par Cornée lui-même qui, depuis longtemps<br />
déjà, ne jouissait plus de la plénitude<br />
de ses facultés intellectuelles.<br />
l e c o r r é z i e n raconte que, dimanche<br />
dernier, il s’est passé, au chef-lieu du<br />
canton de Meyssac, des faits très-graves.<br />
Deux gendarmes de la brigade s’étaient<br />
rendus, vers quatre heures du matin, dans<br />
la commune de Collonge, où ils soupçonnaient<br />
que des braconniers de profession<br />
devaient profiter de la fête de Meyssac,<br />
qui retient d’habitude toute la force publique,<br />
pour devancer l’ouverture de la<br />
chasse ; en effet, tandis qu’ils s’avan-<br />
çaient sur une hauteur pour mieux observer<br />
la campagne, ilssurprirent en flagrant<br />
délit de chasse deux individus qui prirent<br />
aussitôt la fuite et qu’ils s’efforcèrent l’un<br />
et l’autre d’atteindre dans des directions<br />
opposées.<br />
Tout à coup, l’un des braconniers, se<br />
sentant serré de près, fit volte-face et mit<br />
en joue le gendarme qui le poursuivait ;<br />
ceîui-ci n’eut que le temps de se jeter derrière<br />
un arbre, et, devant la menace du<br />
délinquant, arma son revolver.<br />
Le braconnier reprit alors la fuite, et le<br />
gendarme n’hésita point à se remettre à sa<br />
poursuite.<br />
Le chasseur se jeta à son tour derrière<br />
un gros arbre,et, quand le gendarme voulut<br />
l’arrêter, il chercha de nouveau à tirer<br />
sur lui en faisant le tour du châtaignier qui<br />
l’abritait ; le gendarme, atnsi menacé, fit<br />
feu une première fois sans l’atteindre.<br />
Le braconnier, n’ayant pas voulu baisser<br />
son arme et se rendre, fut atteint par<br />
un coup de feu du gendarme qui le blessa<br />
à la hanche.<br />
L’autre gendarme accourut au secours<br />
de son camarade et, le trouva occupé à<br />
donner les premiers soins au blessé qu’ils<br />
transportèrent ensemble au château de<br />
Friac en faisant prévenir le maire, le juge<br />
de paix et un médecin.<br />
A Meyssac, cette nouvelle fut bientôt<br />
connue des gens qui arrivaient de tous<br />
côtés à la fête votive, et, quand les gendarmes<br />
rentrèrent à leur caserne, un attroupement<br />
menaçant se forma ; le sous-<br />
préfet et le substitut du procureur de Bri-<br />
ve, prévenus de cette situation , firent venir<br />
des hommes des brigades voisines et<br />
se rendirent eux-mêmes sur les lieux où<br />
l’émotion n’avait fait que s’accroître.<br />
L’arrivée des gendarmes et la présence<br />
des magistrats furent utilement secondées<br />
par une forte averse qui dispersa la foule,<br />
et tout rentra dans l’ordre.<br />
Le lendemain matia, le commandant de<br />
la compagnie de la Corrèze était à Meyssac<br />
et s’y livrait à une enquête dont les<br />
résultats seront soumis au général en chef<br />
de la division militaire.<br />
U n v o l e u r d e m o n t r e s . — A r r e s t a <br />
t io n . — On vient d’arrêter un pick-pocket<br />
nommé William P..., qui se livrait spécialement<br />
à l’escamotage des montres en<br />
or, et avait acquis, dans cette partie, une<br />
merveilleuse dextérité.<br />
Au premier coup d’œil, il devinait le<br />
provincial ou l’étranger de passage à Paris<br />
dont il pouvait faire sa dupe, et il le<br />
suivait à distance, certain de le voir s’arrêter<br />
devant le moindre objet curieux.<br />
Souvent il prenait les devants en s’arrêtant<br />
lui-même devant la vitrine d’un marchand<br />
d’estampes, et en faisant des gestes<br />
admiratifs qui attiraient, non-seulement<br />
le provincial, mais un certafn nombre<br />
d’autres passants.<br />
Feignant d’être poussé, le pick-pocket<br />
se retenait après sa victime, saisissait des<br />
deux premiers doigts de la main droite la<br />
chaîne de gilet qui le guidait dans la poche<br />
dont il faisait sortir prestement la<br />
montre. Il enlevait ordinairement celle-ci<br />
en tordant, à l’aide du pouce et de l’index,<br />
l’anneau qui la fixait à la chaîne.<br />
Quand il jugeait ne pouvoir procéder<br />
ainsi, il se servait de petites cisailles en<br />
LA PLAGE<br />
acier anglais finement trempé, dites<br />
pliers, assez courtes pour être dissimulées<br />
dans la main, mais dont les branches sont<br />
tellement fortes qu’elles coupent comme<br />
du fil l’anneau d’or et même la chaîne,<br />
lorsqu’elle n’est pas trop épaisse.<br />
En dernier lieu, avant-hier, W . P ...<br />
s’était adressé, boulevard de Sébastopol,<br />
à un provincial plus avisé qu’il n’avait<br />
cru. Sa montre était retenuepar uneagrafe |<br />
à l’intérieur de la poche, en sorte que,<br />
lorsque le pick-pocket voulut l’extraire, il<br />
éprouva une résistance inattendue et donna<br />
une secousse qui le trahit.<br />
Le provincial lui saisit le bras en criant<br />
au voleur, et l’opérateur déconfit se laissa<br />
arrêter par un gardien de la paix, Loin de<br />
nier, il sembla se complaire à raconter<br />
ses prouesses et donner lui-même des détails<br />
sur sa manière de travailler, en exprimant<br />
son dépit d’avoir vu un simple<br />
crochet arrêter le cours de ses succès.<br />
A la suite des constatations, ce tireur<br />
émérite a été envoyé au dépôt.<br />
On écrit du canton des Grisons à la j-<br />
Nouvelle Gazette de Zurich :<br />
« Vendredi dernier, la voiture princi- j<br />
pale de la poste attelée de quatre chevaux {<br />
qui, partie dans l’après-midi de Land- I<br />
quart, remontait la vallée, a rencontré ;<br />
près des bains de Zerneus un charriot :<br />
chargé de planches qui ne lui laissait sur !<br />
la route qu’un étroit passage.<br />
« Le conducteur descendit et se mit à la ;<br />
hauteur des chevaux de tête, afin de les ?<br />
conduire par la bride si cela était nécessaire<br />
; il arrêta même la voiture pour laisser<br />
passer le char de planches qui tenant<br />
sa droite, était du côté du talus, tandis<br />
que la voiture était au bord du précipice,<br />
dont elle était séparée par la barrière de<br />
la route ; malheureusement une des roues<br />
de derrière du char ayant rencontré un<br />
petit tas de gravier, il en résulte une rupture<br />
d’équilibre du chargement qui tomba<br />
sur les chevaux de la diligence ; chevaux<br />
et voiture furent jetés du choc par dessus<br />
la barrière et roulèrent dans le précipice.<br />
« <strong>Les</strong> chevaux ont été tués sur le coup<br />
et la voiture, qui en tombant avait fait<br />
deux tours sur elle-même, a été à peu près<br />
démolie et gisait encore le lendemain au<br />
fond de l’abîme ; un jeune homme a été<br />
tué, trois autres passagers ont été plus<br />
ou moins grièvement blessés ; un enfant<br />
s’est tiré à peu près sain et sauf de sa<br />
ÉTRANGERS<br />
ABRIVÉS AUX SABLES<br />
25e L iste<br />
terrible chute. Le jeune bomme était un<br />
étudiant en médeeine allemand, qui venait<br />
de faire avec distinction ses examens de<br />
docteur à Heidelberg et qui se rendait,<br />
avec son père, en Italie pour faire un<br />
voyage destiné à compenser les fatigues<br />
intellectuelles par lesquelles il venait de<br />
passer.<br />
Le père, médecin lui-même, avait mis<br />
pied à terre, avec le conducteuretaéchap-<br />
pé aussi à la catastrophe, mais pour voir<br />
périr son fils sous ses yeux. <strong>Les</strong> blessés<br />
ont aussitôt reçu tous les soins nécessaires<br />
aux bains de Zerneus. Il ne peut être<br />
imputé aucune faute en cette affaire au<br />
personnel postal, i<br />
UNE LETTRE COMPROMETTANTE. — Une<br />
bande de voleurs à l’aide de fausses-clefs,<br />
opérant sur la rive gauche, notamment<br />
dans le quartier latin, était activement recherchée.<br />
Elle se composait de cinq individus,<br />
dont deux seulement opéraient,<br />
t$Ȏis que les autres sՎchelonnaient<br />
pour faire le guet, de manière à pouvoir<br />
toujours à l’aide d’un signal convenu,<br />
avertir leurs complices des contre-temps<br />
qui pouvaient survenir.<br />
En dernier lieu, ils dévalisaient le logement<br />
particulier d’un marchand chapelier<br />
de la rue Saint-Jacques, tandis que<br />
cet industriel se trouvait aurez-de-chaus-<br />
sée, dans sa boutique, occupé à servir<br />
des chalands.<br />
On avait éventé leurs projets, et ils furent<br />
pris en flagrant délit avant qu’on<br />
eût pu les avertir ; mais les trois complices<br />
chargés de donner le signal d’alarme<br />
parvinrent à s’entendre et ne purent<br />
être rejoints.<br />
L un des individus arrêtés, nommé C..«,<br />
subissait, en présence du juge d’instruction<br />
une confrontation avec sa maîtresse»<br />
Se fiant à son adresse, il essaya de lui<br />
glisser inostensiblement une lettre ; mais<br />
on l’aperçut et le billet fut saisi.<br />
C... lui écrivait de dire à ses complices<br />
d’être sans inquiétude, attendu qu’il ne<br />
les dénoncerait jamais. Prise à part et<br />
pressée de questions, la maîtresse du voleur<br />
finit par céder et par donner l’adresse<br />
des trois complices. Ceux-ci vien-<br />
vent d’être arrêtés, et, à la suite de leur<br />
interrogatoire, ils ont été rejoindre leurs<br />
camarades au Dépôt.<br />
Mme et MM. Hamel, propriétaires, Blois et Paris , chez M. Fèbvre, place du Minage.<br />
Mme Jillivuyt, propriétaire, Blois et Paris, chez M. Fèbvre, place du Minage.<br />
M. Lhôpital, négociant à Nantes, au Casino.<br />
M. Bécheux, négociant à Nantes, au Casino.<br />
M. Poubault, négociant à Nantes, au Casino.<br />
M. Ladmirault, Marcel, négociant à Nantes, au Casino.<br />
M. Ernest Dupins, propriétaire à St-Foi, au Casino.<br />
M. Jacques Moreau, propriétaire à Bordeaux, au Casino.<br />
Mlle et MM. Menard, fabricant à Botz, chez Mme Bouliier, rue des Ecoliers.<br />
Mme etM. Piton, fabricant à Botz, chez Mme Bouhier, rue des Ecoliers.<br />
Mme et M. Bagay, propriétaires à Libourne, chez Mme Bouhier, rue des Ecoliers.<br />
M. Crayan, journaliste à Poitiers, chez Mme Bouhier, rue des Ecoliers.<br />
M. Scholler, propriétaire à Strasbourg, hôtel du Cheval Blanc.<br />
Mme Sarcey, propriétaire à Paris, chezM. Babin-Bedor, place Belle-Vue.<br />
Mlle et Mme Deulin, propriétaires à Paris, chez M. Babin-Redor, place Belle-Vue.<br />
THÉÂTRE DU CA SIN 0<br />
Jeudi 31 août 1876<br />
Clôture des Représentations Théâtrales.<br />
Adieux de la troupe.<br />
Ire Représentation de<br />
La p lu ie et le b ea u tem p s<br />
Comédie en 1 acte, du Théâtre Français,<br />
par M. Léon Gozlan.<br />
DISTRIBUTION.<br />
L’inconnu, MM. Mergy.<br />
Anselme, Brussel.<br />
La comtesse, Mlles Alice Farnat.<br />
Victoriae, Berthe.<br />
CONCERT<br />
1. <strong>Les</strong> Roses (valse), exécutée<br />
par l’orchestre. 0. Metra.<br />
2- Couplets du voyage en Chine,<br />
chantés par M. Diepdalle. Bazin.<br />
3- Air de Guillaume Tell, ehanté<br />
par Mme Brunet. Rossîni.<br />
4‘ Mathilde (polka), exécutée<br />
par l’orchestre. Reichenstein<br />
5’ La Première feuille, romancé<br />
chantée par Mlle Massue.<br />
Lefort.<br />
6- Le Pays natal, romance