P L A G E - Les Sables d'Olonne

ABONNEMENTS
Payables iav&nce
Un mois. . .
Pour la saison
dès bain». . S5
110 centimes le iiuuiéifo.
BUREAUX: Librairie M a veux, r, du Centre, armee
MAREES
HEURES HE PLEINE-MER
Dimanche 20, 3 h. 47 rn. — 4 h. 4 s.
Lundi 21, 4 h 22 m. — 4 h. 40 s.
Mardi 22, 4 h. 57 m. — 5 h. 14 s.
CHRONIQUE
Le grand événement de la semaine, c’est
la représentation donnée mercredi soir au
Casino par Mme Galli-Marié.
Dès la veille, toutes les places étaient
retenues, et à l ’ouverture des bureaux, à
peine restait-il quelques fauteuils pour les
retardataires. G’était une véritable solennité
musicale : les dames avaient mis
fleurs plus élégantes toilettes,comme pour
rendre hommage à la célèbre artiste qui
venait nous visiter.
Dire 'T"'1 Mme Galli-Marié a obtenu un
grand succès nous semble, ici bien inutile et
ce serait faire injure à ceux qui assistaient
à la représentation que de douter un seul
instant qu’ils n’aient été ravis, émerveillés,
en entendant ces accents si pénétrants et
cette voix d’une fraîcheur et d’une justesse
incomparables. En la voyant, nous
nous sommes rappelé la poétique ligure
de Mignon qu’elle fait ressortir dans toute
sa vérité, et nous avons retrouvé cette
note émue qui charme et captive.
Le programme était admirablement
composé et Galli-Marié était secondée par
Mme Irma-Marié, cantatrice des théâtres
de Paris, une étoile qui ne se trouvait
point effacée par tout le talent de la pre­
mière.
Mlle Irma Marié a une physionomie
très-expressive et très-gracieuse ; sa voix
est fraîche, séduisante et d’une grande
légèreté. Son nom n’est point aussi répandu
que celui de sa sœur, Mme Galli-Marié,
mais nous espérons bien un jour la classer
parmi nos étoiles musicales.
Le public a été enthousiasmé, ravi des
artistes et de l’administration qui sait
ménager à ses abonnés d’aussi agréables
surprises.
Nous reviendrons mardi prochain sur
la représentation de Galli-Marié dans la
revue musicale hebdomadaire que notre
ami et collaborateur M. Nicot fait avec
tant d’habileté et de précision.
★
* *
De grandes fêtes se préparent pour di­
manche et lundi.
L a p ro m e n a d e du Remblai est toute pa-
voisée de drapeaux, d’oriflammes ; des tribunes
se montent d’où nous pourrons
suivre tout à notre aise les intéressantes
régates, si appréciées sur tout le littoral et
auxquelles prendront part les embarca
tions de pêche qui couvrent chaque matin
l’Océan.
^ B B S S A B L E S - 3) ’ 0 Ï . O N N E ^
Journal Politique el Littéraire, paraissant le Mardi, le Jeudi et le Dimanche
Les régates commenceront à i heure
et auront lieu dans la rade.
Chaque année, une grande afflue nce de
monde vient assister à ces fêtes qui pro-,
mettent, cette fois, d’être non mains b rillantes
que celles des années précédentes.
La Compagnie ;de la vendee Aa, du reste,
aoAKEsafcS erot. • •
organisé des trains de plaisir |à prix ré­
duits, qui ne manqueront certes point d’amener
une foule de curieux.
’ * M
Lundi, c'est le jo u r des spbrtsmen et
des turfestes qui, comme l’année dernière,
se donneront rendez-vous sur notre plage
pour assister aux courses da chevaux.
Le soir, le Remblai sera illuminé de
verres de couleur, de lanternes vénitiennes
et de girandoles ; nous voyons d’ici le
magnifique spectacle de cette illumination,
se reflétant dans la mer. Une retraite aux
flambeaux clôturera ces deux bonnes jo u r­
nées, parfaitement remplies, et un grand
bal donné au Casino lundi soir, à 10 heures,
après la représentation théâtrale,sera
le couronnement de ces fêtes offertes aux
baigneurs.
P. B.
l.es Bégates et les Courses
Nos lecteurs ne taxeront certainement
pas d’exagération les mille choses affriolantes
que nous avons fait briller à leurs
yeux au début de la saison. Nous annoncions
des fêtes, des plaisirs de toutes sortes
ayant pour but de rompre la monotonie
qui règne parfois dans les villes d’eau.
Tout cela s’est jusqu’à présent réalisé et,
si nous osions, nous dirions que notre attente
a été en partie dépassée.
De nouvelles fêtes se préparent encore
pour dimanche et lundi.
Dimanche auront lieu les régates si appréciées
sur tout le littoral et qui offrent
aux étrangers habitués à ne voir (et encore
fort rarement) que les régates faites sur
les fleuves ou les rivières, une distraction
pleine de charme et d’intérêt.
Les embarcations de pêche prendront
seules part aux diverses courses à la voile
et ees embarcations devront appartenir au
port des Sables
Des jeux de toutes sortes, établis sur
la plage, agrémenteront cette fête, et le
soir, à 9 heures, un brillant feu d’artifice
sera tiré sur la cité Jenty par M.Kerveila.
Lundi, ce sera le tour des courses de
chevaux, qui promettent d’être fort intéressantes.
Nos lecteurs voudront bien ne
pas les confondre avec celles que nous
avons vues, il y a un mois environ, et qui
n’avaient des courses que le nom. Cette
fois, elles seront très-sérieuses, et les
sportsmen seront amplement satisfaits.
Le soir, la promenade du Remblai sera
totalement illuminée. Nous voyons d’ici
l’aspect féerique que présentera la mer
éclairée par tous ces verres de couleur et
ces girandoles.
Une retraite aux flambeaux clôturera
ces deux fêtes, qui précéderont de quel­
ques jours le grand concours des Sables.
A en juger par ce programme, on voit
que l’administration a tenu à affirmer une
fois de plus l’ère nouvelle qui s’ouvre
pour les Sables à raison des nombreux
avantages offerts aux baigneurs.
REVUE MUSICALE
i
W’ Un bon commencement est le milieu de
tout,"a dit Lucien ; cette maxime est aussi
piquante que vraie, et nous nous félicitons
d’avoir à commencer le compterendu
de nos concerts par l’éloge de quelque
œuvre de Mozart ou de W eber. Le
public que ces concerts attirent, a quelque
chose de spécial par son goût artistique
et le ton de bonne compagnie qui le distingue.
Quelques rares bavards exceptés,
tous les auditeurs confondent, dans une
mutuelle admiration, les sensations que
leur font éprouver les chefs-d’œuvre qui
paraissent toujours nouveaux plus on les
entend. Là, point de ces applaudissements
exagérés des amis du soliste, point de
ces exclamations de nos dilettanti maniérés,
mais une approbation vraie et profondément
sentie des beautés musicales
qui se manifeste par un frémissement et
des murmures approbateurs.
Si nous signalons ici ce genre d’apprécier
le plus émouvant de tous les arts,
celui qui donne le plus de commotions
électriques et sympathiques aux hommes
assemblés, c’est qu’on aime quelquefois à
retrouver exprimées avçc exactitude ces
impressions vagues et fugitives. Ces sensations,
ces murmures ne manquent ja ­
mais à l’audition des principaux morceaux
qui font partie du répertoire de l ’orchestre.
C e répertoire, dont nous constations
dans cette feuille l’étendue et la beauté,
s’enrichit tous les jours de plus en plus :
tantôt c’est une polka de M. Varenne, une
mazurka de M. Bara, une valse de M.Ber-
nier,j’en passe et des meilleures,qui viennent
trancher par la franchise et la grâce
de leur mélodie avec la science allemande.
Après le drame instrumental à proportions
larges, ayant pour éléments constitutifs
des fragments d’opéra de magnifiques
ouvertures vient et doit venir la
comédie instrumentale composée de quadrilles
ou de valses aux rhythmes capricieux,
brisés, bizarres , mais fort gracieux
et pleins d’originalité.
Le génie musical allemand a créé la
valse et semble s’en être.réservé le monopole.
Depuis que Mozart dramatisa de sa
science et de sa voix ce génie qui vous
inspire la gaieté ou vous berce de toutes
les voluptés de l ’art, on compterait plutôt
toutes les étoiles qui scintillent dans le
ciel que l’on ne pourrait énumérer les valses
issues de la plume de nos féconds
compositeurs. Weber fut l ’héritier direct
de Mozart et il a écrit les plus charmants
morceaux de musique de ce genre : VInvitation
à la valse, entr autres, est une de
ces inspirations pleines d’élégance et de
fougue qui égalent, au moins, les belles
valses de l’auteur de Don Juan.
T A R DES INSERTIONS
j f f Psyab'les d'avance
I Armoneeâ,,20'lalignê
I Réclames; 50^ ___
il Faits j 1* OQ' . „
Le grand maître actuel en fait de valses,
Strauss, a conquis aujourd’hui le premier
rang. Dans les innombrables compositions
de ce genre on rencontre toujours le
même rhythme original, brisé en contradiction
avec l’allure trop dédaignée des
trois temps réguliers. Nous nous rappelons
avoir entendu à Vichy, il y a près de
vingt-cinq ans, une ravissante valse de
cet auteur ; elle portait pour titre : Valser,
c’est vivre !
Que dites-vous de ce titre inspirateur ?
Il serait donc vrai que se lancer dans le
tourbillon des choses de la vie ou de la
valse, s’agiter, s’étourdir et comme s’enivrer
de mutuels regards en oubliant tout,
ce qui vous entoure, c’est, l ’hygiène de
l’âme et du corps pour beaucoup de jeunes
gens qui ont beaucoup plus de corps
que d’âme.
Olivier Métra marche aujourd’hui, mais
de très-loin, sur les traces deStrauss ;mais
il serait injuste de contester la valeur de
ses compositions qui sont toujours saluées
par les applaudissements du meilleur aloi.’
Parmi les morceaux récemment exécutés
au Casino on a remarqué une fantaisie
pour clarinette, par M. Fabre, qui a
valu à son interprète, M. Parme, le plus
éclatant succès. Notre excellent clarinet-
tiste-solo est un très-habile instrumentiste
et c’est autant par la mélodie, par la
grâce, qu’il se distingue, que par l’art de
triompher de toutes les difficultés d’exécution.
La justesse est parfaite, le chant
large, le son bien nourri est d’une pureté
et d’une rondeur remarquables dans le
grave sans jamais affliger l’oreille dans
les notes aiguës, qui n’ont rien de maigre
et de criard, mais se recommandent par
un velouté parfait.
M. Chézallet, violoncelliste solo, est
aussi, comme son collègue, en possession
de la faveur du public, et cette faveur est
bien méritée ; il est rare que M. Chézallet
exécute, même dans un morceau d’ea-
semble, un passage à découvert, saris
qu’un bruyant hommage soit rendu à la
délicatesse de son jeu, au son exquis des
nuances qui le caractérise, à sa large et
belle manière puisée à la meilleure des
écoles. Rien n’est masséré dans l’exécution,on
ne voit jamais l’archet, de l’instrumentiste
remonter vers la touche pour la
caresser d’une façon mignarde, à I instar
de violoncellistes trop nombreux.au grand
détriment de la beauté et del éclat du son.
M. Chézallet a le jeu large, ferme, sage
des Franchomme, et nous devons l’en féliciter
hautement.
Dans un prochain article, nous parlerons
de notre remarquable premier violon
M. Bénistant et nous trouverons aussi une
place pour les autres solistes de notre orchestre.
Aujourd’hui, nous devons clore
ici notre revue et tailler demain notre
plume pour parler de la représentation de
Vîmes Galli-Marié et Irma Marié.
F. N ic o t.
CHRONfQUE LOCALE
Une attraction de plus pour les fêtés :
Lundi les bateaux prenant part aux ré­