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Regroupement: certains issus d'une base militante,<br />

d'autres mis sur pied par des gens attirés uniquement par<br />

l'enseignement, d'autres encore créés par des commissions<br />

sco<strong>la</strong>ires afin d'assurer leur recrutement. Plusieurs de ces<br />

groupes s'intéressaient plus au volet pédagogique du<br />

Regroupement qu'à son volet politique. Très rapidement,<br />

trois tendances ont émergé : les groupes très politisés, les<br />

groupes très peu politisés et, un peu entre les deux, un<br />

certain nombre de groupes plus pragmatiques, bien<br />

qu'attachés aux valeurs du Regroupement. Évidemment,<br />

avec le temps et les changements de personnel, plusieurs<br />

groupes ont migré de tendance, mais les trois tendances<br />

sont toujours bien présentes au Regroupement.<br />

Cet état de choses a eu des conséquences sur les choix<br />

stratégiques et les possibilités d'action lorsqu'il s'est agi<br />

de mettre des revendications de l'avant. L'action politique<br />

au Regroupement n'a donc pas été menée à coups de<br />

grandes mobilisations (grèves générales, refus de payer les<br />

déductions à <strong>la</strong> source). Ce fut plutôt une suite d'actions<br />

ponctuelles (déjeuner aux céréales Alpha-Bits, lettres aux<br />

ministres, pétitions, etc.) et de longues et constantes<br />

négociations.<br />

Ce furent (et ce sont toujours) de grands débats :<br />

Évidemment, en 20 ans, il y a eu beaucoup de débats au<br />

Regroupement. On ne saurait tous les traiter dans le<br />

présent ouvrage. Toutefois, il serait intéressant de dire<br />

quelques mots sur certains des plus marquants.<br />

Les liens avec les alliés<br />

Ce débat part du principe selon lequel les inégalités<br />

sociales contribuent à perpétuer les inégalités en éduca­<br />

tion. Donc, pour combattre l'analphabétisme, il faut s'at­<br />

taquer aux injustices sociales. Pour certains, cette lutte<br />

doit être obligatoirement menée de front avec l'ensemble<br />

des organismes d'éducation popu<strong>la</strong>ire. Pour d'autres, le<br />

rôle du Regroupement est de mener d'abord sa propre<br />

lutte et ensuite de chercher des alliances avec les autres<br />

regroupements. Ce débat, jamais résolu, a particulière­<br />

ment soulevé les passions lors de <strong>la</strong> lutte pour le pro­<br />

gramme distinct en 1987-1988 et pendant l'é<strong>la</strong>boration<br />

des stratégies de lutte politique en 1992-1993.<br />

Le choix des lieux de formation pour<br />

les personnes analphabètes<br />

Cette question a été très discutée lors du congrès d'orien­<br />

tation de 1986. D'un côté, il y avait ceux qui pensaient<br />

que le Regroupement devait défendre le droit des adultes<br />

analphabètes de s'inscrire soit dans une commission sco­<br />

<strong>la</strong>ire, soit dans un groupe popu<strong>la</strong>ire. De l'autre, il y avait<br />

ceux qui disaient que, comme l'école était en partie<br />

responsable du problème de l'analphabétisme, il était<br />

absurde de croire qu'elle pouvait répondre aux besoins<br />

des adultes. Au congrès, le point de vue des premiers avait<br />

prévalu. Pendant longtemps, ce débat est resté en<br />

veilleuse. Toutefois, avec l'arrivée des années 2000 et <strong>la</strong><br />

politique de formation continue, il refait surface au<br />

Regroupement.<br />

Les liens avec les bailleurs de fonds<br />

Ce débat a toujours été présent au Regroupement et a pris<br />

bien des formes. Que l'on parle d'heures-cours, de<br />

mesures d'employabilité, d'implication sociale, de<br />

mesures de prévention de l'analphabétisme, etc., <strong>la</strong> ques­<br />

tion est toujours <strong>la</strong> même : jusqu'à quel point sommes-<br />

nous prêts à remettre en cause notre autonomie pour<br />

avoir accès à des programmes de financement pour nous-<br />

mêmes ou pour nos participantes et participants ?<br />

Le problème est complexe. En effet, refuser certaines sub­<br />

ventions par principe peut avoir des conséquences graves<br />

dans les organismes: manque d'argent, difficultés de<br />

croissance, pertes de participantes et participants au<br />

profit des commissions sco<strong>la</strong>ires, etc. Par contre, accepter<br />

cet argent oblige à faire des concessions: changer les<br />

durées de formation, fournir des listes de participantes et<br />

participants, recruter et évaluer les gens en fonction de<br />

critères définis par des fonctionnaires, etc. En fait, c'est<br />

l'éternel débat entre les principes et le pragmatisme, avec<br />

toutes les nuances que ce<strong>la</strong> suppose.<br />

(...)<br />

Ce furent des luttes et des victoires importantes :<br />

Au Regroupement, les luttes ont été multiples et inces­<br />

santes. Encore une fois, on ne saurait toutes les nommer.<br />

En voici quand même quelques-unes qui ont <strong>la</strong>issé des<br />

traces.

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