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LA SCIENCE OCCULTE - Archives anthroposophiques

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<strong>LA</strong> <strong>SCIENCE</strong> <strong>OCCULTE</strong> 116avec la réalité, beaucoup mieux que si l’on médite sur la descendance de l’homme, ou sur l’essencede la vie. On apprend à se reconnaître dans les évolutions saturnienne, solaire et lunaire, beaucoupplus par des exercices de pensées élémentaires que par des idées savantes et compliquées. Car lapremière chose qu’il faut apprendre n’est pas de réfléchir sur tel ou tel sujet, mais biend’accommoder sa pensée à la réalité par sa vertu interne. En s’assimilant l’objectivité par l’étuded’un phénomène physique aisé à embrasser, on habitue la pensée à conserver cette objectivitélorsqu’elle n’est plus régie par le monde physique et par ses lois. Et l’on se déshabitue de laissererrer sa pensée au gré d’une fantaisie subjective.Mais l’âme doit devenir maîtresse non seulement dans le domaine de la pensée, mais encoredans le domaine de la volonté. Dans le monde physique, c’est encore la vie qui est la grandedominatrice. Elle, crée en l’homme différents besoins, et la volonté se sent sollicitée de lessatisfaire. Pour la discipline occulte, l’homme doit s’habituer à obéir strictement à ses propresordres. En prenant cette habitude, il trouvera de moins en moins de plaisir à désirer des choses sansconsistance. Ce qu’il y a d’instable et d’inassouvi dans nos volitions vient du désir qui nous entraînevers des objets dont la possession n’éveille en nous aucun concept défini. Cet état met le désordredans nos sentiments, lorsque le Moi supérieur naît de l’âme. Un bon exercice consiste à se donner àsoi-même, durant des mois, un ordre précis à un moment précis de la journée : un ordre d’exécuter àcet instant déterminé telle ou telle action. On arrive à fixer le moment de l’exécution et la manièred’exécuter l’action, de telle sorte que l’exécution soit rendue strictement possible. Ainsi on s’élèveau dessus de la néfaste habitude qui consiste à dire sans cesse : je voudrais faire ceci ou cela, sanssonger aucunement à la réalisation possible de ce souhait. Un grand homme a fait dire à uneprophétesse : « Celui qui veut l’impossible, je l’aime. » (Gœthe, Faust, II.) Et le même homme a ditlui-même : « Vivre dans l’idéal, c’est traiter l’impossible comme s’il était possible. » (Gœthe,Maximes en prose.) Ces pensées ne doivent pas être considérées comme des objections à ce quenous disons. Ce que demandent Gœthe et sa prophétesse Manto, celui-là seul peut y satisfaire qui,en sachant désirer ce qui est possible, s’est développé au point de pouvoir, par sa volonté forte,transformer l’impossible en possible.En ce qui concerne les sentiments, il faut que l’âme de l’étudiant conquière un certain calme.Elle doit maîtriser l’expression du plaisir et de la peine, de la joie et de la douleur. C’est justementcontre cet effort que s’élève mainte objection. On pense que l’on deviendra sourd et insensible aumonde extérieur, si l’on s’interdit de se réjouir du bonheur et de s’affliger de la douleur. Or il nes’agit pas de cela. Il faut que l’âme se réjouisse des choses heureuses : il faut qu’elle s’attriste deschoses pénibles. Mais il faut aussi qu’elle apprenne à dominer l’expression de ses sentiments. Sil’on poursuit cette maîtrise, on s’apercevra qu’au lieu de devenir insensible, on vibrera tout aucontraire plus profondément par l’effet des peines ou des joies environnantes. À vrai dire,l’acquisition de cette qualité exige un long effort. On doit arriver à sympathiser pleinement à la joieet à la douleur, sans s’oublier soi-même au point de les manifester involontairement. Ce n’est pas ladouleur légitime qu’il faut dominer, ce sont les larmes involontaires ; ce n’est pas l’horreur d’uneaction mauvaise, mais l’aveugle irruption de la colère ; ce n’est pas l’attention au danger qu’il fautextirper, mais la frayeur stérile. C’est par ces exercices que l’étudiant parvient à acquérir le calmedes sentiments qui est indispensable pour éviter qu’après la naissance du Moi supérieur l’âme,devenue une sorte de double de ce Moi, ne mène à ses côtés une existence déréglée. Dans cedomaine, il faut se garder des illusions personnelles. D’aucuns pourront estimer qu’ils possèdentdéjà dans la vie une dose d’équilibre qui rend superflus ces exercices ; Ce sont justement les gensqui en ont le plus besoin. Ils peuvent rester calmes en face des choses de la vie ordinaire : mais enprésence du monde supérieur, leur agitation, qui n’était que refoulée, se donnera libre carrière. Ilfaut savoir qu’en occultisme l’essentiel n’est pas ce qu’on croit déjà posséder, mais bien ce que l’on

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