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LA SCIENCE OCCULTE - Archives anthroposophiques

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<strong>LA</strong> <strong>SCIENCE</strong> <strong>OCCULTE</strong> 32trouve du plaisir à cette vie même, indépendamment des éléments spirituels qui s’y reflètent.Les jouissances les plus basses peuvent renfermer quelque part de spiritualité : on enrencontre même dans le plaisir que goûte l’homme affamé, à se nourrir. Car l’absorption denourriture maintient en vie un organisme sans lequel l’être spirituel se trouverait en quelque mesureentravé dans son évolution normale. Mais le Moi peut aller au delà de la jouissance qui résultenécessairement de ce fait. Il peut convoiter les mets savoureux, abstraction faite des services rendusà l’être spirituel par la nutrition. Et il en est de même pour d’autres fonctions du monde sensible. Etainsi surgissent dans l’être humain des désirs qui n’y seraient jamais apparus si le Moi n’en étaitl’habitant. Le Moi est contraint d’avoir des désirs sensuels, tant qu’il vit dans le corps, malgré sonessence spirituelle : car l’esprit se révèle dans le sensible : et c’est l’esprit que le Moi goûte quand ils’adonne à ces objets sensibles où transparaît la lumière spirituelle. Cette lumière spirituelle, ilcontinuera à en jouir, même lorsque le monde sensible ne lui servira plus de véhicule. Maiscomment des désirs étrangers à l’essence spirituelle présente dans le physique pourraient-ils trouverleur satisfaction dans l’autre monde ? La mort retranche à ces désirs toute possibilité de jouissance.La jouissance d’un mets savoureux ne peut exister que si les organes physiques sont là pour assurerl’absorption de la nourriture : le palais, la langue, etc.. Or après s’être dévêtu de son corps physique,l’homme ne possède plus ces organes. Et si le Moi éprouve le besoin de telles jouissances, ce besoindemeure par la force des choses insatisfait. Si ce besoin correspond à un besoin spirituel, il n’existequ’autant que les organes physiques existent. Mais si le Moi lui a donné naissance sans tenir comptede l’esprit, il demeure après la mort comme un désir vainement assoiffé de satisfaction. Ce qui sepasse alors dans l’homme est semblable à la soif ardente qui posséderait un voyageur dans unecontrée où il n’y aurait d’eau nulle part sur une vaste étendue. Il en va de même pour le Moilorsque, après la mort, il conserve des convoitises inassouvies de jouissances sensuelles, alors qu’iln’a plus les organes nécessaires à les satisfaire. Il faut naturellement se représenter la soif ardentedont nous parlons comme exaspérée sans mesure, et songer qu’elle s’étend à toutes les passionsencore actives dont l’assouvissement n’est plus possible.L’état suivant du Moi consiste à se libérer de cette attache avec le monde extérieur.Purification et libération, telle est la double tâche qu’il doit accomplir à cet égard. Il lui fautexpulser par voie d’extinction tous les désirs qu’il a engendrés dans le corps et qui n’ont plus droitde cité dans le monde spirituel. Comme un objet est envahi et consumé par le feu, ainsi ce monde depassion doit après la mort être dissout et détruit de fond en comble. Nous entrons ainsi dans cetunivers que l’occultisme appelle « le feu dévorant de l’esprit ». C’est ce feu qui s’attaque à toutepassion, si elle recherche les objets sensibles sans y voir l’esprit qui les anime. On trouverapeut-être ces descriptions que nous donne l’occultisme décourageantes et terrifiantes. On peuts’effrayer à la pensée qu’une espérance qui ne peut se réaliser que par les organes physiques, setransforme après la mort en désespérance, qu’un désir, que seul le monde physique peut accomplir,devient une torturante privation. On pensera différemment si l’on songe que les désirs et passionsqui sont après la mort la proie du feu dévorant, représentent dans la vie, pour une compréhensionsupérieure, non des énergies bienfaisantes, mais bien des forces destructives. C’est grâce à cesforces que le Moi s’unit au monde des sens par un lien plus étroit qu’il ne lui serait utile, pourrecueillir dans ce monde des sens tout ce qui lui convient. Ce monde des sens n’est qu’unemanifestation du spirituel qui se cache derrière lui. Le Moi ne pourrait jamais participer à l’espritdans la forme où il s’exprime aux sens physiques, s’il se refusait à utiliser ces sens pour jouir duspirituel à travers le sensible. Mais d’autre part le Moi se retranche la possibilité de connaître lavraie vérité spirituelle dans la mesure même où il convoite le sensible sans y percevoir la parole del’esprit. La jouissance sensuelle, en tant que l’esprit s’y exprime, signifie l’exaltation, l’évolution duMoi. En tant que l’esprit ne s’y exprime pas, elle signifie l’appauvrissement, le dessèchement du

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