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Les circuits de distribution des produits alimentaires

2016_03_circuit_produits_alimentaires

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Rapport<br />

<strong>Les</strong> résultats sont divers. Dans le secteur laitier, la contractualisation s’est développée<br />

dans l’objectif <strong>de</strong> garantir un approvisionnement aux entreprises et un débouché aux<br />

producteurs. Elle n’a pour autant pas réglé totalement les difficultés soulevées par la fin<br />

<strong>de</strong>s quotas - les questions du prix et du poids <strong>de</strong>s parties dans la négociation, restant,<br />

dans un contexte <strong>de</strong> marché libéralisé, ouvertes -. Dans la filière <strong>de</strong>s fruits et légumes,<br />

la contractualisation tar<strong>de</strong> en revanche à se concrétiser. <strong>Les</strong> instruments incitatifs<br />

spécifiques à ce secteur, tel que mécanisme <strong>de</strong> modération <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> <strong>distribution</strong><br />

<strong>de</strong>s fruits et légumes frais mis en place par la LMAP (qui repose sur l’instauration d’une<br />

taxe sur les surfaces commerciales dont sont exonérées les distributeurs parties à <strong>de</strong>s<br />

accords <strong>de</strong> modération <strong>de</strong>s marges passées avec l’État), n’ont pas produit les effets<br />

escomptés. Des facteurs tels que la durée limitée <strong>de</strong> commercialisation <strong>de</strong>s fruits et<br />

légumes, le caractère très hétérogène <strong>de</strong> l’offre et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sur ce marché,<br />

le nombre élevé d’intervenants ont pu, en pratique, rendre plus compliquée la<br />

formalisation d’une relation commerciale stable (pour une durée minimale d’un an)<br />

entre les producteurs et leurs acheteurs.<br />

Le droit <strong>de</strong> la concurrence national et européen<br />

Le secteur <strong>de</strong> la <strong>distribution</strong> alimentaire est soumis, en plus <strong>de</strong> la législation décrite<br />

ci-<strong>de</strong>ssus qui lui est pour partie spécifique et dont la DGCCRF contrôle l’application, au<br />

« droit commun » <strong>de</strong> la concurrence, en particulier aux dispositions nationales et<br />

européennes garantissant la liberté <strong>de</strong>s prix et <strong>de</strong> la concurrence. Ainsi les pratiques qui,<br />

quelles que soient leur formes, révèlent l’existence d’ententes anticoncurrentielles (échanges<br />

d’informations sur les prix et les marges, répartition <strong>de</strong>s marchés, entraves à l’accès au<br />

marché…) sont interdites et sanctionnées, <strong>de</strong> même que les abus <strong>de</strong> position dominante ou<br />

<strong>de</strong> dépendance économique.<br />

En France, la DGCCRF et l’autorité <strong>de</strong> la concurrence sont en charge du respect <strong>de</strong> cette<br />

législation (nationale comme européenne). La LME et l’ordonnance du 13 novembre 2008<br />

ont réorganisés le partage <strong>de</strong>s compétences et l’articulation <strong>de</strong> leurs interventions.<br />

Schématiquement, la DGCCRF, qui peut s’appuyer sur la répartition territoriale <strong>de</strong> ses<br />

enquêteurs, est chargée, via les DIRECCTE, <strong>de</strong> la détection <strong>de</strong>s pratiques anticoncurrentielles<br />

sur le terrain et <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong>s enquêtes auprès <strong>de</strong>s entreprises suspectes <strong>de</strong> pratiques<br />

anticoncurrentielles. Quand elle juge indispensable l’approfondissement d’une enquête,<br />

elle en informe l’Autorité <strong>de</strong> la concurrence qui, à son tour, pourra lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r assistance<br />

pour réaliser <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> visites et <strong>de</strong> saisies. La DGCCRF dispose néanmoins d’un<br />

pouvoir d’injonction et <strong>de</strong> transaction qui la met en mesure <strong>de</strong> régler elle-même les<br />

dysfonctionnements <strong>de</strong> dimension locale. L’Autorité <strong>de</strong> la concurrence se prononce sur les<br />

dossiers les plus significatifs en termes d’enjeux économiques.<br />

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