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Les circuits de distribution des produits alimentaires

2016_03_circuit_produits_alimentaires

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Rapport<br />

––<br />

les « éclectiques » qui fréquentent soit les enseignes <strong>de</strong> proximité pour les urbains<br />

aisés, soit les <strong>circuits</strong> indépendants <strong>de</strong> proximité, sont sensibles au contact <strong>de</strong><br />

l’artisan-commerçant et peu « connectés » ;<br />

––<br />

les « papillonneurs », plutôt séniors, s’approvisionnent régulièrement auprès <strong>de</strong><br />

tous les <strong>circuits</strong>.<br />

Cette segmentation révèle que le pouvoir d’achat, le niveau d’étu<strong>de</strong>s, l’âge et le lieu<br />

<strong>de</strong> vie façonnent les <strong>circuits</strong> <strong>de</strong> <strong>distribution</strong> <strong>alimentaires</strong>. Elle participe, sur le plan socioéconomique,<br />

d’une forme <strong>de</strong> ségrégation sociale et ne favorise pas le vivre-ensemble. Citons<br />

également la situation <strong>de</strong>s personnes âgées en zone rurale ou périurbaine, qui utilisent<br />

notamment les <strong>circuits</strong> <strong>de</strong> vente à domicile d’épicerie ou <strong>de</strong> <strong>produits</strong> surgelés. Ces <strong>circuits</strong><br />

concerneraient plus <strong>de</strong> 4 millions <strong>de</strong> foyers selon le numéro 1 du surgelé à domicile. Ils se<br />

sont initialement développés avec succès grâce au démarchage chez l’habitant et la vente<br />

par téléphone, mais leur part <strong>de</strong> marché tend à se réduire sous cette forme traditionnelle,<br />

au profit du e-commerce.<br />

L’empreinte environnementale <strong>de</strong>s <strong>circuits</strong> <strong>de</strong> <strong>distribution</strong><br />

Mesurer l’empreinte environnementale <strong>de</strong>s <strong>circuits</strong> <strong>de</strong> <strong>distribution</strong> s’avère un exercice<br />

extrêmement délicat au regard <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s <strong>produits</strong> considérés (frais,<br />

transformés, congelés…) et <strong>de</strong> la multiplicité <strong>de</strong>s process susceptibles d’être mis en œuvre à<br />

tous les échelons <strong>de</strong>s filières. En effet, pour un produit donné, même peu ou pas élaboré, un<br />

steak ou un légume par exemple, les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production agricole, <strong>de</strong> conditionnement, <strong>de</strong><br />

transport… peuvent conduire à <strong>de</strong>s résultats sans commune mesure.<br />

L’ADEME a réalisé une étu<strong>de</strong> publiée en décembre 2014, intitulée Alléger l’empreinte<br />

environnementale <strong>de</strong> la consommation, avec une annexe consacrée à l’alimentation et à<br />

ses <strong>circuits</strong> <strong>de</strong> <strong>distribution</strong>. La consommation moyenne en France est estimée à 140 % <strong>de</strong>s<br />

besoins nutritionnels estimés par la FAO. <strong>Les</strong> impacts environnementaux <strong>de</strong> l’alimentation<br />

sont complexes à mesurer si l’on intègre la logique « analyse <strong>de</strong> cycle <strong>de</strong> vie ». Pour un régime<br />

alimentaire moyen qui a un impact <strong>de</strong> 3,5 kg d’équivalent CO 2<br />

par jour, 17 % concernent<br />

la vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> ruminants, 15 % les <strong>produits</strong> laitiers, 14 % les plats préparés carnés, 10 % les<br />

fruits et légumes. Suivent à 9 ou 8 % les volailles et œufs, les graisses et sucres, la vian<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

porc, les féculents. <strong>Les</strong> poissons pèsent pour 5 %, les plats végétariens 4 % et les matières<br />

grasses végétales 1 %.<br />

La part prépondérante <strong>de</strong> l’impact (gaz à effet <strong>de</strong> serre, consommation <strong>de</strong>s terres, eau<br />

et biodiversité) revient à la phase <strong>de</strong> production agricole pour plus <strong>de</strong> 70 % du circuit, mais<br />

avec <strong>de</strong> fortes différences selon les <strong>produits</strong> et les filières. <strong>Les</strong> phases <strong>de</strong> transformation, <strong>de</strong><br />

transport et d’emballage prennent logiquement une part relative d’autant plus importante<br />

que l’impact <strong>de</strong> la production agricole, par kilogramme produit, est faible.<br />

<strong>Les</strong> impacts <strong>de</strong> la production agricole<br />

Le programme Agribalyse développé par l’ADEME permet d’intégrer plusieurs éléments<br />

comme les effets sur le changement climatique, l’eutrophisation et l’utilisation <strong>de</strong>s terres. Il<br />

repose sur une base <strong>de</strong> données d’inventaires <strong>de</strong>s cycles <strong>de</strong> vie : <strong>de</strong>s itinéraires techniques<br />

représentatifs <strong>de</strong>s productions françaises ont été i<strong>de</strong>ntifiés, convertis en flux <strong>de</strong> polluants et<br />

<strong>de</strong> consommation <strong>de</strong> ressources puis en impacts potentiels sur les milieux. La constitution<br />

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