23.05.2016 Views

Les circuits de distribution des produits alimentaires

2016_03_circuit_produits_alimentaires

2016_03_circuit_produits_alimentaires

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Rapport<br />

Dans la réalité, le partage <strong>de</strong>s rôles entre les différents maillons se révèle souvent<br />

beaucoup moins clair puisqu’on constate <strong>de</strong>s formes d’intégration totales ou partielles dans<br />

toutes les filières et à tous leurs niveaux. Elles se traduisent par le fait qu’un acteur d’un<br />

échelon donné assure <strong>de</strong>s fonctions qui relèvent normalement <strong>de</strong> l’amont ou <strong>de</strong> l’aval. Ainsi,<br />

<strong>de</strong> nombreux agriculteurs ven<strong>de</strong>nt directement tout ou partie <strong>de</strong> leur production après<br />

l’avoir ou non transformée. De même, à l’autre bout <strong>de</strong> la chaîne, on observe un mouvement<br />

croissant <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> <strong>distribution</strong> pour contrôler l’ensemble du process <strong>de</strong> l’amont<br />

à l’aval. Le choix fait par l’enseigne Intermarché <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r sa propre flotte <strong>de</strong> bateaux <strong>de</strong><br />

pêche ou 60 sites industriels en France, notamment dans la boulangerie industrielle, s’inscrit<br />

par exemple dans cette logique.<br />

À ce premier élément <strong>de</strong> complexité liée à une certaine confusion <strong>de</strong>s activités qui peut<br />

être constatée entre les différents maillons d’une filière, vient s’en ajouter un autre, d’une<br />

tout autre ampleur, qui repose sur les spécificités inhérentes aux formes sous lesquelles<br />

les <strong>produits</strong> sont commercialisés : bruts ou transformés, frais ou surgelés, en conserve…<br />

À chacune <strong>de</strong> ces catégories correspond en effet, un ou plusieurs mo<strong>de</strong>s d’organisation<br />

possibles comprenant <strong>de</strong>s intervenants variables tant dans leur nature que dans leur<br />

nombre. <strong>Les</strong> mo<strong>de</strong>s d’organisation très hétérogènes qui en résultent ont <strong>de</strong>s répercussions<br />

multiples qui peuvent aller <strong>de</strong> la logistique à mettre en œuvre à la constitution <strong>de</strong> la chaîne<br />

<strong>de</strong> valeur. Ainsi, dans le cas d’un légume, quel qu’il soit, le consommateur peut l’acheter frais,<br />

ou cru et congelé, ou encore cuit en conserve ou en bocal, mais aussi incorporé dans un plat<br />

cuisiné contenant également <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong>, ce <strong>de</strong>rnier pouvant lui aussi relever <strong>de</strong>s différents<br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conservation.<br />

Il apparaît par conséquent irréaliste <strong>de</strong> chercher à présenter et à analyser <strong>de</strong> manière<br />

exhaustive toutes les filières ainsi constituées et les particularités qui se rattachent à chacune<br />

d’entre elles. <strong>Les</strong> éléments <strong>de</strong> contexte qui suivent ne viseront donc qu’à éclairer les aspects<br />

qui apparaissent primordiaux pour comprendre les problématiques et les enjeux abordés<br />

dans la secon<strong>de</strong> partie du rapport. À titre d’illustration, en reprenant l’exemple <strong>de</strong>s légumes,<br />

il convient <strong>de</strong> souligner que les nouveaux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>distribution</strong>, <strong>de</strong> type <strong>circuits</strong> courts<br />

largement évoqués plus loin, concernent essentiellement les <strong>produits</strong> frais alors que la<br />

transformation puis la commercialisation, selon un modèle « classique », c’est-à-dire via <strong>de</strong>s<br />

entreprises industrielles puis la gran<strong>de</strong> <strong>distribution</strong>, représente une part très significative<br />

<strong>de</strong>s ventes et n’est à ce jour pas concurrencé par <strong>de</strong>s acteurs émergents.<br />

<strong>Les</strong> producteurs<br />

<strong>Les</strong> agriculteurs<br />

Compte tenu <strong>de</strong> sa gran<strong>de</strong> diversité géographique et climatique, la France se caractérise<br />

par une palette extrêmement large <strong>de</strong> productions tant végétales qu’animales.<br />

Selon les données du <strong>de</strong>rnier recensement agricole, la France comptait en 2010,<br />

515 000 exploitations dont 490 000 en métropole. Elles étaient 1 600 000 en 1970 et<br />

leur nombre s’est réduit <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> la moitié durant les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières décennies même<br />

si ce rythme a tendance à ralentir (- 3 % par an pour la pério<strong>de</strong> récente contre - 3,5 %<br />

précé<strong>de</strong>mment). Cette chute concerne exclusivement les exploitations petites (moins <strong>de</strong><br />

25 000 euros <strong>de</strong> production brute standard annuelle - PBS -) et moyennes (entre 25 000 et<br />

76

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!