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Les circuits de distribution des produits alimentaires

2016_03_circuit_produits_alimentaires

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pour réduire les frais d’exploitation et accroître les ventes. C’est également à cette époque<br />

que sont nées la plupart <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s enseignes qui existent encore, outre Leclerc et Carrefour<br />

déjà mentionnés : Auchan en 1961 et un peu plus tard Intermarché en 1970. Celles-ci sont<br />

organisées selon <strong>de</strong>ux modèles :<br />

––<br />

les « coopératifs » (Leclerc, Intermarché, Système U…) : les magasins appartiennent<br />

à <strong>de</strong>s propriétaires indépendants mais fonctionnent en réseau avec <strong>de</strong>s<br />

« valeurs philosophiques », une politique commerciale et une centrale d’achats<br />

communes ;<br />

––<br />

les « succursalistes » (Carrefour, Auchan…) : les magasins appartiennent au<br />

groupe, souvent à l’origine familial (Geoffroy-Guichard pour Casino, Mulliez pour<br />

Auchan…), qui les gère <strong>de</strong> manière centralisée.<br />

Elles ont successivement développé leurs réseaux d’hypermarchés (magasins d’une<br />

superficie au moins égale à 2 500 m 2 ) qui se sont multipliés à partir du début <strong>de</strong>s années 1970.<br />

Leur progression a été exponentielle : 2 en 1966, près <strong>de</strong> 300 en 1975, 400 en 1980, plus <strong>de</strong><br />

750 en 1990, plus <strong>de</strong> 1 200 en 2000, et environ 2 000 actuellement.<br />

Ces différents mouvements ont été initialement rendus possibles puis amplifiés par<br />

l’augmentation constante du pouvoir d’achat et donc <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong>s ménages<br />

durant les décennies considérées, le taux <strong>de</strong> croissance annuel moyen s’étant élevé d’après<br />

l’INSEE à 4,1 % durant la pério<strong>de</strong> 1949-1979. Au cours <strong>de</strong> ces trois décennies, l’inflation a<br />

connu <strong>de</strong>s phases d’évolution très contrastées. Ainsi, après s’être élevée à environ 50 %<br />

durant les quelques années <strong>de</strong> l’immédiat après-guerre, elle a fortement fluctué lors <strong>de</strong>s<br />

années 1950 (+ 12 % en 1952, - 1,7 % en 1953, + 0,9 % en 1955, + 15 % en 1958…) avant <strong>de</strong><br />

se stabiliser à un niveau compris entre 2,5 et 6 %, dès le début <strong>de</strong>s années 1960 et jusqu’au<br />

premier choc pétrolier <strong>de</strong> 1973 (+ 9,2 %). Ces importantes ruptures en termes <strong>de</strong> hausse <strong>de</strong>s<br />

prix ont inévitablement eu <strong>de</strong>s impacts sur les choix <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s ménages et sur<br />

les stratégies déployées par les opérateurs <strong>de</strong> la <strong>distribution</strong>, en incitant par exemple ces<br />

<strong>de</strong>rniers à optimiser leur gestion <strong>de</strong>s stocks.<br />

Plus précisément, <strong>de</strong> 1960 à 1974, le revenu disponible <strong>de</strong>s ménages (RDB) a progressé<br />

<strong>de</strong> façon continue, <strong>de</strong> 11,2 % en moyenne par an ; l’augmentation significative du taux<br />

d’emploi <strong>de</strong>s femmes <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> + 25 % durant cette pério<strong>de</strong> y a d’ailleurs notamment<br />

contribué grâce à l’apport d’un second salaire dans <strong>de</strong> nombreuses familles. <strong>Les</strong> prix à<br />

la consommation ayant augmenté <strong>de</strong> 5,2 % en moyenne, le pouvoir d’achat du revenu<br />

disponible <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s ménages a donc progressé sur la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> + 5,8 % par an.<br />

Compte tenu <strong>de</strong> l’évolution du nombre <strong>de</strong> ménages et <strong>de</strong> leur composition, cette croissance<br />

correspond à une progression moyenne du pouvoir d’achat au niveau individuel <strong>de</strong> 4,6 %. La<br />

consommation <strong>de</strong> masse s’est traduite dans le même temps par une augmentation annuelle<br />

au niveau individuel <strong>de</strong>s dépenses en volume <strong>de</strong> 4,1 % par an 5 .<br />

<strong>Les</strong> chocs pétroliers <strong>de</strong>s années 1970 ont eu un fort impact sur la croissance <strong>de</strong> l’économie ;<br />

pour les Français, la crise s’est alors installée. Le pouvoir d’achat <strong>de</strong>s ménages a <strong>de</strong>puis lors<br />

progressé moins vite : + 2,1 % par an en moyenne entre 1975 et 2008, soit, compte tenu<br />

ANNEXES<br />

RAPPORT<br />

DÉCLARATIONS/SCRUTIN<br />

AVIS<br />

5 <strong>Les</strong> différents éléments chiffrés mentionnés dans cette partie sont extraits <strong>de</strong> La consommation <strong>de</strong>s ménages<br />

<strong>de</strong>puis cinquante ans (Maryse Fesseau, Georges Consales et Vladimir Passeron <strong>de</strong> l’INSEE).<br />

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