Les circuits de distribution des produits alimentaires
2016_03_circuit_produits_alimentaires
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Rapport<br />
<strong>de</strong> la hausse tendancielle <strong>de</strong> la population, + 1,3 % au niveau individuel. La consommation<br />
est <strong>de</strong>meurée un peu plus dynamique (+ 2,2 % par an, soit + 1,5 % au niveau individuel)<br />
car les ménages ont diminué sur la même pério<strong>de</strong> leur taux d’épargne (<strong>de</strong> 21 % à 15 %).<br />
Sur la pério<strong>de</strong> 2000-2007, les dépenses <strong>de</strong> consommation ont progressé à un rythme assez<br />
régulier, <strong>de</strong> 1,8 % par an au niveau individuel, quasi indépendant <strong>de</strong>s fluctuations du pouvoir<br />
d’achat. Toutefois, en 2008, sous le coup du fort ralentissement <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier (0,0 % après<br />
+ 2,4 % en 2007), elles ont nettement marqué le pas (+ 0,3 % après + 1,8 %).<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’évolution en valeur absolue du pouvoir d’achat et <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong>s<br />
ménages, il convient aussi d’examiner les différentes composantes <strong>de</strong> celles-ci et leurs<br />
modifications dans le temps. À cet égard, on constate qu’avec l’élévation <strong>de</strong> leur niveau <strong>de</strong><br />
vie, l’alimentation qui, après la fin <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong> guerre mondiale a continué à constituer<br />
une préoccupation majeure <strong>de</strong>s Français - les tickets <strong>de</strong> rationnement n’ayant été supprimés<br />
qu’à la fin <strong>de</strong> l’année 1949 - a progressivement perdu son caractère prioritaire. Ainsi, on<br />
observe une diminution régulière <strong>de</strong> la part relative du budget <strong>de</strong>s ménages consacrée à<br />
l’alimentation au domicile. Elle a pratiquement été divisée par <strong>de</strong>ux en 50 ans en passant, en<br />
moyenne toutes catégories sociales confondues, <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 30 % au début <strong>de</strong>s années 1960,<br />
à environ 16 % aujourd’hui. Ce pourcentage est dans certaines étu<strong>de</strong>s ramené à 12,5 % en<br />
excluant les boissons ou porté à 20 % en intégrant la restauration hors domicile.<br />
Cette tendance s’explique en gran<strong>de</strong> partie par plusieurs facteurs en interaction. Tout<br />
d’abord, cette pério<strong>de</strong> a été marquée par une baisse significative du prix <strong>de</strong>s matières<br />
premières agricoles, grâce à la mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l’agriculture et aux orientations <strong>de</strong> la PAC,<br />
principalement après 1992. Dans le même temps, on a assisté à un fort développement<br />
<strong>de</strong> l’industrie agroalimentaire qui a proposé <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> <strong>produits</strong> transformés sous<br />
différentes formes (conserves, sous-vi<strong>de</strong>, surgelés…), standardisés et prêts à consommer.<br />
Cette industrialisation <strong>de</strong> l’alimentation s’est fondée sur <strong>de</strong>ux évolutions intimement liées :<br />
l’internationalisation <strong>de</strong>s échanges <strong>de</strong>s <strong>produits</strong> agricoles et la création <strong>de</strong> grands groupes,<br />
nationaux puis mondiaux, qui ont progressivement élargi leurs aires d’approvisionnement.<br />
<strong>Les</strong> comportements <strong>alimentaires</strong> <strong>de</strong>s consommateurs ont dans le même temps changé.<br />
Dans les foyers français, on a ainsi <strong>de</strong> moins en moins préparé <strong>de</strong>s repas à base <strong>de</strong> <strong>produits</strong><br />
bruts, pour privilégier les plats tout prêts évoqués plus haut, dont les ingrédients sont<br />
<strong>de</strong> plus en plus importés pour <strong>de</strong>s raisons notamment <strong>de</strong> coûts. Il est ainsi observé que<br />
l’utilisation <strong>de</strong>s plats préparés a presque quadruplé en 50 ans, accompagnant la réduction<br />
importante du temps passé à cuisiner, d’environ 25 % entre 1986 et 2010. Plusieurs facteurs<br />
concourent à cette importante évolution : l’augmentation du taux d’activité <strong>de</strong>s femmes,<br />
<strong>de</strong>s modifications dans l’organisation du travail, l’allongement <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> transport<br />
pour se rendre à celui-ci, la généralisation <strong>de</strong>s nouveaux équipements électroménagers<br />
(réfrigérateurs, congélateurs puis fours à micro-on<strong>de</strong>s). L’acquisition <strong>de</strong> ces matériels, mais<br />
surtout la progression d’autres types <strong>de</strong> dépenses (logement, chauffage, transports, santé et<br />
loisirs) ont par conséquent largement contribué à relativiser la part <strong>de</strong> l’alimentation dans les<br />
budgets <strong>de</strong>s ménages. À cet égard, certains économistes expliquent qu’une fois les besoins<br />
vitaux satisfaits, il est logique que les dépenses <strong>alimentaires</strong> au domicile ne progressent<br />
plus que <strong>de</strong> manière marginale. <strong>Les</strong> hausses alors constatées correspon<strong>de</strong>nt à l’achat, d’une<br />
part, <strong>de</strong> <strong>produits</strong> <strong>de</strong> meilleure qualité et surtout, d’autre part, plus transformés donc plus<br />
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