Les circuits de distribution des produits alimentaires
2016_03_circuit_produits_alimentaires
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suspicion quant à la qualité <strong>de</strong>s <strong>produits</strong> considérés et à leur prix. De la même manière, la<br />
multiplication <strong>de</strong>s promotions proposées par les gran<strong>de</strong>s surfaces incitent le consommateur<br />
à penser qu’il s’agit alors du « juste prix » et que les tarifs pratiqués habituellement sont<br />
sources <strong>de</strong> marges trop importantes pour le distributeur. Ces pratiques sont sources d’une<br />
dévalorisation préjudiciable <strong>de</strong>s <strong>produits</strong> <strong>alimentaires</strong>, aux yeux <strong>de</strong>s consommateurs.<br />
Paradoxalement, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> croissante <strong>de</strong> transparence et <strong>de</strong> proximité s’exprime alors<br />
qu’ont disparu, en raison <strong>de</strong> la domination <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> <strong>distribution</strong>, <strong>de</strong> très nombreux artisans<br />
et commerçants, notamment dans le secteur <strong>de</strong> la boucherie, le secteur <strong>de</strong> la boulangerie<br />
ayant mieux résisté. Cette situation a également favorisé l’uniformisation <strong>de</strong>s périphéries<br />
<strong>de</strong>s agglomérations, la spécialisation <strong>de</strong>s espaces, <strong>de</strong>s difficultés d’approvisionnement en<br />
zone rurale ainsi que la dévitalisation <strong>de</strong>s centres villes.<br />
Alors que, <strong>de</strong>puis cinquante ans, la part <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> logement et d’énergie dans<br />
le budget <strong>de</strong>s ménages a doublé, celle <strong>de</strong>s <strong>produits</strong> <strong>alimentaires</strong> s’est réduite <strong>de</strong> moitié.<br />
Toutefois, <strong>de</strong>puis 10 ans, cette <strong>de</strong>rnière tend à se stabiliser. Une analyse récente menée<br />
par le Credoc propose une distinction générationnelle dans le rapport à l’alimentation,<br />
considérant que les habitu<strong>de</strong>s <strong>alimentaires</strong> établies lors <strong>de</strong> l’entrée dans le marché du travail<br />
déterminent une tendance qui perdure tout au long <strong>de</strong> la vie. Or, les plus jeunes consacrent<br />
aujourd’hui moins <strong>de</strong> 10 % <strong>de</strong> leur budget à l’alimentation au domicile, alors que, pour<br />
les plus <strong>de</strong> soixante ans, ce pourcentage s’élève en moyenne à 25 %. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce critère<br />
générationnel, les facteurs sociaux, culturels et géographiques déterminent une typologie<br />
complexe <strong>de</strong>s consommateurs, notamment en termes <strong>de</strong> « nomadisme » plus ou moins<br />
affirmé quant à leurs mo<strong>de</strong>s d’achat <strong>de</strong> <strong>produits</strong> <strong>alimentaires</strong>. Globalement, on observe ainsi<br />
un léger recul <strong>de</strong> la fréquentation <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s et moyennes surfaces qui ne constituent plus,<br />
pour la quasi-totalité <strong>de</strong> nos concitoyens, la source exclusive d’approvisionnement.<br />
Par ailleurs, les informations fournies sur l’alimentation, bien qu’encore incomplètes,<br />
ont été enrichies pour répondre aux attentes grandissantes <strong>de</strong>s consommateurs en<br />
termes <strong>de</strong> transparence, afin <strong>de</strong> regagner la confiance <strong>de</strong> ceux-ci. En effet, la relation entre<br />
alimentation et santé est dorénavant établie : <strong>de</strong> récentes étu<strong>de</strong>s sur les effets <strong>de</strong> certaines<br />
substances utilisées en agriculture ou par les industriels ont mis en évi<strong>de</strong>nce les dangers<br />
qu’elles présentent, pour les consommateurs (cancers, perturbations endocriniennes…) et<br />
davantage encore pour ceux qui les utilisent ou les manipulent. Au-<strong>de</strong>là, les consommateurs<br />
se montrent attentifs aux conséquences environnementales <strong>de</strong>s productions agricoles<br />
Cette prise <strong>de</strong> conscience renforce les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s consommateurs en termes <strong>de</strong> relation<br />
directe avec les producteurs et <strong>de</strong> <strong>produits</strong> « bio », ou tout au moins dont l’origine et les<br />
mo<strong>de</strong>s d’élaboration sont parfaitement connus. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les<br />
<strong>produits</strong> sous Signes officiels <strong>de</strong> la qualité et <strong>de</strong> l’origine (SIQO). Même si les normes qui leur<br />
sont associées génèrent <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> production supérieurs et peuvent compromettre leur<br />
compétitivité en termes stricts <strong>de</strong> prix face à la concurrence <strong>de</strong> <strong>produits</strong> d’importation, ils<br />
constituent une garantie <strong>de</strong> qualité qui accroît leur valeur ajoutée pour leurs producteurs<br />
et leurs fabricants. L’UFC-Que Choisir soulignait toutefois, en février <strong>de</strong>rnier, la nécessité <strong>de</strong><br />
faire preuve <strong>de</strong> vigilance <strong>de</strong>vant la multiplication <strong>de</strong>s mentions distinctives figurant sur les<br />
ANNEXES<br />
RAPPORT<br />
DÉCLARATIONS/SCRUTIN<br />
AVIS<br />
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