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combine deux poèmes distincts de Burns et <strong>le</strong>s traite<br />

comme un seul. La soprano rivalise avec <strong>le</strong> ténor pour<br />

pr<strong>en</strong>dre <strong>le</strong> dessus et Unterm F<strong>en</strong>ster est une petite<br />

scène de séduction parfaitem<strong>en</strong>t élaborée, digne de ce<br />

poète amoureux de façon incorrigib<strong>le</strong>.<br />

7 juil<strong>le</strong>t Schumann reçoit la joyeuse nouvel<strong>le</strong> : Wieck,<br />

incapab<strong>le</strong> de trouver des témoins pour <strong>le</strong> sout<strong>en</strong>ir,<br />

retire ses accusations d’ivrognerie contre Schumann.<br />

11–12 juil<strong>le</strong>t Frau<strong>en</strong>liebe und -<strong>le</strong>b<strong>en</strong><br />

op. 42<br />

3 cq–dn<br />

Ce très célèbre cyc<strong>le</strong> de Schumann (« L’Amour et la<br />

vie d’une femme »), une séqu<strong>en</strong>ce narrative de huit<br />

lieder, dans laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> postlude du numéro final<br />

rappel<strong>le</strong> la mélodie du premier, a suscité beaucoup de<br />

critiques au fil des ans, notamm<strong>en</strong>t de la part de<br />

femmes qui trouv<strong>en</strong>t impud<strong>en</strong>t qu’un poète ait mis<br />

de tels mots dans la bouche d’une protagoniste.<br />

En fait, Chamisso était un ré<strong>format</strong>eur de gauche<br />

solidaire de la Révolution française et si son cyc<strong>le</strong><br />

ne saurait répondre aux att<strong>en</strong>tes des féministes<br />

d’aujourd’hui, il constitue quelque chose d’exceptionnel<br />

pour <strong>le</strong>s normes de l’époque : la narratrice est une<br />

femme, assez indép<strong>en</strong>dante ; el<strong>le</strong> tombe amoureuse<br />

d’une personne de classe socia<strong>le</strong> plus é<strong>le</strong>vée (ce qui<br />

explique <strong>le</strong> profond respect et <strong>le</strong> manque d’assurance<br />

du premier lied), mais el<strong>le</strong> <strong>en</strong>tre vite dans une<br />

relation d’égal à égal, un mariage au lieu de la simp<strong>le</strong><br />

liaison humiliante qui était habituel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la norme<br />

<strong>en</strong>tre un g<strong>en</strong>tilhomme bi<strong>en</strong> né et une domestique. À<br />

partir du sixième lied, <strong>le</strong> radieux Süsser Freund, du<br />

blickest, l’auditeur s<strong>en</strong>t qu’el<strong>le</strong> maîtrise tota<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la<br />

situation : c’est el<strong>le</strong> qui annonce à son rythme qu’el<strong>le</strong><br />

est <strong>en</strong>ceinte à son mari énervé, et <strong>en</strong> nourrissant son<br />

<strong>en</strong>fant, el<strong>le</strong> plaint <strong>le</strong>s hommes de ne pas pouvoir<br />

connaître l’amour maternel. El<strong>le</strong> manifeste sa colère<br />

dans son chagrin d’une manière tout à fait incroyab<strong>le</strong><br />

58<br />

et est l’héroïne stoïque de sa destinée perman<strong>en</strong>te à la<br />

fin du dernier lied. Schumann et Chamisso devai<strong>en</strong>t<br />

s’att<strong>en</strong>dre aux critiques de <strong>le</strong>urs contemporains plus<br />

conservateurs pour avoir fait d’une femme à la fois la<br />

narratrice et la vedette d’une tel<strong>le</strong> histoire—<strong>en</strong> réalité<br />

pour avoir transformé <strong>en</strong> sujet poétique et musical<br />

un tel scénario familial—et il est ironique que <strong>le</strong>s<br />

comm<strong>en</strong>tateurs modernes reproch<strong>en</strong>t au poète<br />

comme au compositeur (qui se comptai<strong>en</strong>t parmi<br />

<strong>le</strong>s progressistes) de n’avoir pas eu une meil<strong>le</strong>ure<br />

compréh<strong>en</strong>sion des attitudes socia<strong>le</strong>s du XX e sièc<strong>le</strong>.<br />

Ceci mis à part, <strong>le</strong> pouvoir de cette musique parvi<strong>en</strong>t à<br />

surmonter ses erreurs d’appréciation politique, dont<br />

la perception reste erronée, et rares sont <strong>le</strong>s sopranos<br />

et <strong>le</strong>s mezzos qui rest<strong>en</strong>t à l’écart de cette œuvre.<br />

13–14 juil<strong>le</strong>t Drei Gesänge op. 31 4 1–3<br />

Le volume de Gedichte de Chamisso est <strong>en</strong>core ouvert<br />

sur son bureau lorsque Schumann compose trois<br />

lieder importants qui révè<strong>le</strong>nt des facettes différ<strong>en</strong>tes<br />

de ses sympathies littéraires. La lugubre et m<strong>en</strong>açante<br />

ballade Die Löw<strong>en</strong>braut est quelque peu autobiographique<br />

: Friedrich Wieck est clairem<strong>en</strong>t distribué dans<br />

<strong>le</strong> rô<strong>le</strong> du roi des animaux, tantôt nob<strong>le</strong>, tantôt fou,<br />

qui refuse de laisser sa fil<strong>le</strong> bi<strong>en</strong>-aimée épouser<br />

l’homme de son choix. Die Kart<strong>en</strong><strong>le</strong>gerin, traduction<br />

d’un poème français de Béranger, est une étude de la<br />

féminité rusée et impétueuse. Le lied semb<strong>le</strong> cou<strong>le</strong>r<br />

de source, chaque carte retournée dictant la direction<br />

de la musique. Comme Schubert, Schumann applique<br />

à ce g<strong>en</strong>re de lieder ces aspects de drame et<br />

d’intuition qui lui manqu<strong>en</strong>t mystérieusem<strong>en</strong>t<br />

lorsqu’il <strong>en</strong> vi<strong>en</strong>t aux œuvres scéniques. Die rote<br />

Hanne emprunte aussi sa source à un modè<strong>le</strong> français<br />

et nous montre <strong>le</strong>s référ<strong>en</strong>ces presque socialistes<br />

du poète comme du compositeur ; ce n’est peut-être<br />

pas <strong>le</strong> plus grand lied de Schumann, mais il est<br />

composé pour une cause tout à fait digne.

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