Le royaume d’Icare

d’un clin d’œil. Elle répond en miroir. Feuerbach rappelle
l’attention de son époux en déplaçant une pièce.
Le menton appuyé au revers de la main, elle fixe la robe,
découragée. Comment ai-je pu entrer dans ça Jill fait le ménage
de l’énorme coffre en cèdre. Elle y a retrouvé sa robe de
mariée, soigneusement emballée au fond. Elle l’a déballée et
déposée sur le lit. La trentaine passée, Jill a pris un peu de
poids et de légères rides la tourmentent.
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«
Et Frank qui surgit à l’improviste :
— Mets-la, mon amour.
— No..on, répond-elle en se collant contre lui. J’ai grossi.
— À peine. Tu es simplement plus dodue.
— Je n’arriverai même pas à la boutonner.
Le ton est l’ambassadeur de ce que les mots taisent. Son
amour se ronge le cœur pour des coutures. Il saisit la robe en
vitesse.
— Je vais la faire ajuster, annonce-t-il en sortant de la
chambre.
Déjà il dévale l’escalier.
— Frank, s’il te plaît. Non!
Au rez-de-chaussée, la porte d’entrée se referme.
Son époux demeurant par la suite muet sur le sujet, Jill se
rend le surlendemain chez la couturière, qui ne comprend
rien à ce que madame raconte. Madame Reeves insiste,
entre femmes tout de même, une excellente cliente en plus.
La dame nie carrément. Jill se fâche mais la couturière ne
démord pas. Confuse, elle s’excuse et repart. C’est que monsieur
a donné des instructions sérieuses, billets en main. On