Le royaume d’Icare

vertes captives de leur clôture, une nature considérée irresponsable.
Un enfant pleure après avoir été giflé durement pour un
vilain mot prononcé.
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— Qu’y a-t-il mon soleil
Jonathan a neuf ans. Il est de retour d’une visite au musée.
Sa mère est étendue presque nue sur le divan. Ingrid, « ma
fleur butineuse » comme l’appelle Grâce sans que Jonathan
saisisse le sens de ce contresens déclamait du Baudelaire à
haute voix quand il est apparu au salon. Devant la mine déconfite
du gamin, elle s’est tue.
— Les autres disent...
— Quels autres
— Les élèves, précise Ingrid.
— Ils disent que les femmes se sont fait couper le zizi parce
qu’elles étaient méchantes.
— Le zizi. C’est ainsi que se nomme ton sexe
— C’est eux qui...
— Laisse les autres à leur stupidité. Parle, fruit de mon
fruit.
— Bien, le pénis.
— Les femmes n’ont pas de pénis, Jonathan. Elles n’en ont
jamais eu et il ne leur serait d’aucune utilité d’en avoir un. Le
sexe d’une femme est une fleur qui s’ouvre d’amour.
— Que tu butineras avec joie, petite abeille, quand tu seras
devenu un homme ferme, ajoute Ingrid en riant.
— Une fleur
«