Le royaume d’Icare

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— C’est pratique, Frank, tu sais…
— Quelle adorable croupe, mon amour.
Tape à la croupe.
— Fra..ank.
Jamais son homme ni ne jure ni n’utilise des termes vulgaires
ou blessants. Ils ont tous deux reçu une bonne éducation.
Avant qu’elle ne proteste, par pure habitude comprend-elle,
il la monte dans ses bras à l’étage. De justesse.
Considérant leur âge et leurs dix années de vie commune …
Madame couvre un rire d’une main gantée amenée avec
grâce sur ses lèvres soulignées au rouge. Frank a insisté pour
qu’ils soient levés avec le soleil pour contrer le décalage horaire.
Mais ce matin le soleil est caché derrière les nuages
encore présents au loin. Un violent orage a frappé tard dans
la nuit. Une brise fraîche enveloppe Jill. Soudain, tout un jeu
de couleurs miroitent dans les vagues.
»
— Frank, regarde comme c’est beau.
La voix rauque et basse de Jill lui attire des regards. Frank
lève la tête et, satisfait, la regarde droit au fond des yeux.
Même après tant d’années de bonheur, ce regard assuré n’a
pas atténué d’un iota le brasier de tendresse qu’il fait éclore
en elle. Un trouble qu’elle redoute encore, impuissante devant
le désir qu’il suscite. Frank retourne à sa lecture. Tout
simplement. Jill ne comprends pas comment il fait pour
conserver son calme. L’arrivé du télégramme d’invitation
avait pourtant enflammé son époux.
«
— Ma belle, nous allons à Paris.
— Et l’épidémie