Le royaume d’Icare

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— Monsieur est marié.
— Oui. Oune dame rémarquable, mais... accaparanté
Le bijoutier sourit. Miguel ajoute :
— Jé souis déjà venou à Paris, ouné belle ville.
— Ha ! C’est beau Paris. Mais Venise! Rome!
— Oui. Lé dames ici sont très jolies. Vous en êtes la preuve,
madame, adresse Belladona-Pellegrini à la femme, qui proteste
pour la forme.
— Vous désirez acheter un bijou pour impressionner une
dame. Le coquin!
— Jé suis vénou à cause d’oune dame, certes. Mais cé elle
la coquine. Jé mé suis fait, comment vous dites Elle m’a fait
les poches.
— Oh! ne peut retenir Andrée qui s’esclaffe. Pardon.
— J’avoue que la chose est, euh… cocasse
— Mais comment puis-je vous venir en aide, monsieur ...
— Pellegrini.
Il a du métier. Le bijoutier vérifie son nom d’emprunt. Les
débutants tombent dans le piège. Une brève hésitation les
trahit. Manque de préparation.
— Jé né peux pas télégraphier pour dé l’argent à Gênes.
— Et pourquoi donc Vous pourriez dire qu’on vous a dévalisé.
Ça arrive aux meilleurs, vous savez. Et pas seulement
à Paris!
— Oh oui ! fait écho sa dame en hochant de la tête.
— Cé que, officiellement, jé souis à Marseille, confesse Miguel
les yeux arrondis. Pour madame, cé un voyage d’affaires.
Vous comprenez.