Le royaume d’Icare

Ce soir-là, dans la chambre d’hôtel, une autre déception
attendait son époux.
— Nous partons en vacances!
Il sort nu de la douche, terriblement sexy.
— Tu es déçu
— Très! J’ai subi toute une raclée. Personne n’aime perdre,
même contre le meilleur. Mais on apprend de ses défaites.
En train de se sécher les cheveux, Frank ne semble croire
qu’à demi les vérités qu’il clame.
— À plate couture tout de même, risque Jill dont le soudain
fou rire soulage toute la tension accumulée.
Il s’approche, riant aussi, la prend dans ses bras et la porte
jusqu’au lit :
— Si j’avais eu madame sur l’échiquier, je l’aurais écrasé.
Ils rient pendant qu’il désagrafe sa robe.
— Et avec moi demande-t-elle, la voix grave, apprendrastu
de tes défaites
— Tu n’es pas un adversaire, mon amour. Nous jouons nos
pièces ensemble.
Le fixant, elle lâche :
— Il faudra que tu trouves une autre femme si tu veux
jouer avec de petits pions.
— Tu as eu le résultat
— Oui. Je n’aurai jamais d’enfants. Le médecin est catégorique.
Désolée, mon amour.
— Alors ce sera une vie à deux.
Il la sert doucement dans ses bras.
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