Le royaume d’Icare

— Le prochain aspirant, c’est lui.
— Tu crois qu’il va me battre
— Je pense qu’il sera le prochain aspirant. Quant au résultat,
il faut encore que le match ait lieu. Il y a tant d’impondérables,
laisse flotter le Polonais.
Joseph rumine. Les escaliers se joignent au-dessus du
tableau. Une balustrade permet de voir en bas. En entrant,
Feuerbach ne voit pas Ekenstein ralentir et s’arrêter pour
laisser le champion faire son entrée. Tous les regards se
tournent vers Joseph Feuerbach quand, les yeux pétillants,
le baron Duquesne rugit :
— Le voilà!
Manoir Duquesne, midi huit
Pourquoi père veut-il partir seul avec ce pauvre monsieur
Ekenstein Ça chicote Hanna. Elle en cesse de se regarder
dans un grand miroir bordé d’une dentelle de bois doré. Père
est nerveux. Ce n’est que le tirage des positions.
— Un exercice sans intérêt. Il faut tous les affronter de
toute manière. L’ordre n’a pas influence si on ne s’en préoccupe
pas. Quant à la signification des nombres…
C’est ce que son père a l’habitude de dire. Rendu là, ses
mains s’agitent car il ne trouve pas les mots. Bianca trépigne
d’impatience, elle a hâte de partir et fait du surplace. Je suis
maigre. Hanna étire le temps, ce qui attise d’autant sa gêne
et exaspère sa jeune sœur. Néanmoins la robe lui sied. Délaissant
le miroir, où est-elle elle constate que non! sa sœur
est allée frapper à la porte de monsieur et madame Reeves.
La porte s’ouvre. Monsieur apparaît et, voyant Bianca, y va
d’un :
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