Le royaume d’Icare

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Au Bonheur des dames,
quinze heures quarante-neuf
Comment allons-nous faire Le projet semblait excellent.
Accompagnée des sœurs Feuerbach, Jill se rend Au bonheur
des dames, un nom adorable, une boutique de vêtements, le
dernier chic parisien. Jill disposait de l’après-midi. Ce soir
ils vont à l’opéra. Madame Reeves n’avait pas déduit qu’elles
demeuraient toutes trois seules deux bonnes heures. Hanna
possède un anglais des plus rudimentaires et Jill ignore tout
de l’allemand. En plein Paris. Avec l’aide de la cadette, elle a
loué une calèche. Mais elles étaient sur le boulevard et devant
un stand.
Le trajet est agréable et l’air doux emporte ses préoccupations.
Si blonde à côté d’elle, Bianca a pris son bras et nomme
en français certaines choses qu’elle pointe tandis que comme
Jill, sa grande sœur se laisse bercer par le trot du cheval.
— Un écrivain français y aurait campé une intrigue amoureuse.
Son nom m’échappe.
«
— Émile Zola, madame Reeves.
— Frank a raison, vous êtes un phénomène. Vous semblez
tout connaître. Si jeune.
Nilsson se contente d’un sourire gêné. Sa troupe réunie au
salon ce midi, Jill organise le trajet. Hier, monsieur Feuerbach
a demandé à Frank de l’aide pour ses filles. Le pauvre
homme a perdu sa femme l’hiver passé. N’était pas prévu
que Boey accompagne Nilsson voir sa sœur hospitalisée,
troubles nerveux semble-t-il. Ils vont faire un bout de chemin
ensemble.
Jonathan traduit en allemand ce que l’Américaine dit.
Depuis qu’elle sait que madame Reeves admire John, il est