Culture, patrimoine, création - Cluster 13

d’un manuscrit médiéval (modèle développé dans le cadre d’une thèse en cours de réalisation à l’ENS-
LSH par Alexei Lavrentiev) :
- le niveau normalisé, correspondant aux normes adoptées dans les éditions critiques. A ce niveau, les
variantes de caractères (s ‘long’ ou ‘court’, par exemple) sont neutralisées, la distinction
voyelle/consonne pour u/v et i/j est établie, certains signes diacritiques sont ajoutés pour désambiguïser
les graphies, la segmentation des mots est normalisée, les abréviations sont résolues, les majuscules de
noms propres et la ponctuation moderne sont ajoutées. Les corrections sont signalées en tant que telles
et la leçon originale est donnée en note. Ce type de transcription satisfera les non-spécialistes et la
plupart des spécialistes intéressés par le contenu et non par la forme graphique du texte du manuscrit ;
- le niveau diplomatique, correspondant aux pratiques de certaines éditions diplomatiques. A ce
niveau l’interprétation ‘désambiguïsante’ est abandonnée : aucun diacritique n’est ajouté, l’usage des u,
v, i et j, des majuscules et de la ponctuation est celui du manuscrit. Les abréviations sont résolues et
mises en évidence (en utilisant les italiques, par exemple). Les segmentations particulières (par
exemple les mots-outils ‘collés’ à des noms ou à des verbes) sont signalées par des marques
typographiques. En revanche, les variantes calligraphiques ne sont toujours pas prises en compte. Les
erreurs supposées du scribe seront signalées et des corrections proposées en notes. Ce type de
transcription intéressera les linguistes et les philologues cherchant à lire le texte médiéval expurgé des
interprétations éditoriales ;
- le niveau ‘ultra-diplomatique’ (ou ‘facsimilaire’) : ce niveau permet de se rapprocher encore un
peu de la réalité du manuscrit médiéval. Il correspond aux pratiques de certaines éditions ‘imitatives’ et
des albums paléographiques. Les principales variantes calligraphiques et les segmentations particulières
du manuscrit sont respectées. Les abréviations ne sont pas résolues (on représente les marques
d’abréviation). La variation dans la taille et la couleur des lettres rubriquées indiquant soit les
paragraphes soit les grandes parties est respectée. Des transcriptions de ce type pourront intéresser les
linguistes étudiant l’histoire des systèmes graphiques et de la ponctuation. Il permet en effet au lecteur
moderne de ‘se mettre dans la peau’ d’un lecteur médiéval.
La spécificité du projet Graal consiste en une relative indépendance des niveaux de représentation qui
pourront être alignés de façon dynamique, soit entre eux, soit avec l’image du manuscrit (colonne par
colonne ou page par page), soit avec la traduction. (cf. les maquettes d’écran présentées ci-dessous).
Dans un premier temps, le texte intégral de la Queste sera transcrit aux niveaux normalisé et
diplomatique. Un fragment du texte manuscrit a également été sélectionné pour être transcrit en mode
‘ultra-diplomatique’ (travail qui serait trop long et trop coûteux pour être étendu à l’ensemble du
manuscrit.
Les choix éditoriaux et les principes d’édition, qui varieront en fonction des trois niveaux de
représentation que nous venons de mentionner, seront par ailleurs précisément exposés dans l’apparat
critique et dans un texte introductif très fourni et beaucoup plus explicite que ce qu’il est possible de
donner dans une édition traditionnelle de type papier. Les éditions seront finement liées à la
documentation concernant les choix éditoriaux, afin d’enrichir les capacités de consultation de l’édition
en ligne – ce qui est un des aspects novateurs forts de cette proposition.
Enfin, l’encodage du texte au niveau normalisé sera conforme au protocole adopté par le Consortium
international pour les corpus de français médiéval (CCFM), qui, à son tour, s’appuie sur les
recommandations de la TEI, ce qui permettra d’assurer l’interopérabilité optimale entre notre édition et
les autres projets du même type développés au sein de la communauté des médiévistes comme au sein
de nombreux autres centres de recherche.
Les textes, ainsi que les guides de codage édités dans le cadre du projet pourront être consultées et
téléchargées dans leur format ‘natif’ XML et dans un format ‘stylé’ pour impression. Ils pourront aussi
être interrogés et analysés au moyen d’une interface ‘édition multi-facettes’ du logiciel Weblex
développée spécialement à cet effet. Cet aspect ‘corpus ouvert’ du projet constitue un deuxième
élément novateur de cette proposition.
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