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Culture, patrimoine, création - Cluster 13

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Présentation des Psaumes Imprimées en Vers Français<br />

Le Livre des Psaumes est le principal livre poétique de la Bible hébraïque et sans doute, l’un<br />

des plus populaires aussi bien dans les temps anciens qu’à l’époque moderne. Si l’on connaît quelques<br />

traductions de ces psaumes en vers français au Moyen-Âge, elles restent très rares et se limitent le<br />

plus souvent à moins d’une dizaine de psaumes parmi les 150 psaumes de la Bible. Avec l’invention<br />

de l’imprimerie, les textes sont plus largement diffusés et en 1525, paraissent à Paris, les Heures de<br />

Nostre Dame mises en vers français par Pierre Gringore. Cette édition comporte 47 psaumes en vers<br />

français. La seconde édition de 1528 est présente à la BML.<br />

Récemment William Kemp et Jean-François Gilmont ont pu montrer qu’il était très probable<br />

que la première édition d’un psaume - le psaume VI - paraphrasé en vers français par Clément Marot<br />

a été réalisée à Lyon entre 1531 et 1533. C’est en quelque sorte le point de départ d’un nouveau genre<br />

de poésie française qui connaîtra par la suite un succès ininterrompu. Clément Marot poursuit son<br />

travail de traduction et, à sa mort, 49 psaumes ont été mis en vers français. Sous l’instigation de Jean<br />

Calvin, à Genève, le travail est poursuivi par Théodore de Bèze et tous les textes sont mis en musique.<br />

Les 150 psaumes paraphrasés par Clément Marot et Théodore de Bèze sont enfin publiés en 1562.<br />

Cette publication sera l’occasion d’une exceptionnelle entreprise de librairie et d’impression avec plus<br />

de 30 éditions en 1562-1563 simultanément à Genève, Lyon, Paris, Rouen, Caen, etc. Jusqu’à une<br />

date récente, il était convenu de désigner cette traduction sous le nom de “Psautier huguenot”,<br />

appellation inventée par Orentin Douen à la fin du XIX e siècle. Depuis les travaux de Pierre Pidoux<br />

(1905-2001), il est convenu de parler de “Psautier de Genève”.<br />

Les textes de ce psautier ont été révisées en 1677-1679 car la langue de Marot, celle du XVI e<br />

siècle, avait beaucoup “vieillie”. Moyennant quelques modifications, cette révision a été adoptée à<br />

Genève vers 1700, et dans les Églises du Refuge avec d’autres modifications spécifiques : à Berlin dès<br />

1701, à Londres peu après et dans les Églises wallonnes des Provinces-Unies en 1722-1729. Jusque<br />

dans les années 1870, ces paraphrases étaient chantées dans les églises réformées. Moyennant d’autres<br />

révisions des textes, elles le sont encore. Depuis 1562, ce sont les mêmes mélodies qui sont chantées<br />

dans ces églises. Ces éditions des psaumes en vers français que l’on peut qualifier de “réformées”<br />

représentent moins de la moitié des éditions recensées dans la Bibliographie des Psaumes Imprimés<br />

en Vers Français.<br />

L’idée de Clément Marot de paraphraser en vers français des psaumes bibliques a été suivie<br />

par de très nombreux poètes dès les années 1540. Très souvent, ils n’ont pas cherché à être exhaustifs<br />

et à paraphraser les 150 psaumes. Pour plus d’une centaine d’auteurs, nous connaissons moins de six<br />

traductions de psaumes en vers français. Inversement quelques psaumes ont connus plus de succès de<br />

traduction en vers français que d’autres et il a pu être présenté en 2005, à l’occasion du centenaire de<br />

la naissance de Pierre Pidoux une édition moderne d’une centaine de paraphrases du Psaume XVI,<br />

Conserva me, domine dans la revue PSAUME éditée par l’Institut Claude Longeon de St-Étienne.<br />

Si, dans les Églises réformées, les paraphrases sont souvent des révisions de celles de Clément<br />

Marot et Théodore de Bèze, ce phénomène n’a pas pu se produire dans l’Église catholique de langue<br />

française puisqu’il n’y a jamais été possible de chanter les psaumes et l’office en français. Néanmoins,<br />

quelques poètes se sont proposés de donner une paraphrase complète des 150 psaumes, au début tout<br />

au moins, pour contrecarrer l’usage des psaumes de Marot et Bèze. Il s’agissait alors d’un usage privé<br />

du psautier catholique en français en dehors de la Messe, pour l’édification personnelle du lecteur. Le<br />

premier auteur ayant donné un psautier complet avec un succès certain est le poète Philippe<br />

Desportes. Cette édition date de 1603 et paraît simultanément à Paris et à Rouen.<br />

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