COUV ACTES - Psychologie communautaire

Community Psychology: Common Values, Diverse PracticesDes femmes migrantes, actrices du développement ici et là-bas.par Annick Durand-Delvigne 1 , Sylvie de Chacus 1 , Marie Agbessi 1 ,Sabine de Bosscher 1 & Caroline Desombre 1 .Dans le contexte économique actuel couplant globalisation et migration, la part des femmes est de plus en plusimportante. Le début des années 90 se caractérise par la féminisation croissante des flux migratoires. En 2000,les femmes représentent 49 % des migrants internationaux (OIT, 2003). Dans certains pays, elles représententla majorité des émigrants.Pendant longtemps, cette migration féminine s’est faite dans le cadre du regroupement familial : on les appelaitalors « les rejoignantes ».Actuellement, c’est essentiellement une migration de travail.La migration des femmes : de nouveaux visages ?Les femmes migrent de plus en plus de manière indépendante, à la recherche d’un travail ou de promotionssociales et économiques. Les expériences et les stratégies migratoires des femmes se diversifient. Cela sepourrait se traduire par un gain en visibilité, en reconnaissance, en autonomie et par une meilleure mise au jourde leur participation au développement, ici et là-bas. Cependant, leurs rôles au niveau social et économique sontencore insuffisamment peu reconnus dans les pays d’accueil.Par ailleurs, cette migration féminine a des impacts positifs sur les zones d’origine par le soutien à lacommunauté, l’aide financière à la famille et la création ou le renforcement de nouveaux modèles de rôle pour lesfemmes au pays.Enfin, cette migration des femmes réactive la question des rapports sociaux de sexe : met-elle du jeu dans lesystème des rôles de sexe, peut-elle contribuer à l’autonomisation des femmes ainsi qu’à la création denouveaux modèles ?Développement durable et inégalités sociales : la part des femmesUn programme de recherche participative, inscrit dans le projet « rapports sociaux de sexe, travail et transition »de la MESHS de Lille, est conjointement mis en œuvre auprès de femmes migrantes originaires de l’Afrique subsaharienneen France et de femmes ayant migré de zones rurales pauvres vers des mégapoles au Brésil. Vivantdans des contextes socio-économiques et culturels différents, elles ont en commun de faire face, non seulementà l’antagonisme matériel et symbolique caractérisant les rapports sociaux de sexe sur lequel repose l’économiedes sociétés, mais aussi, plus spécifiquement en tant que migrantes, aux difficultés d’accès aux ressources1Université de Lille 3- MESHS Lille Nord de France110