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COUV ACTES - Psychologie communautaire

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Community Psychology: Common Values, Diverse Practicescentrera sur des contextes mettant en jeu des relations de pouvoir, on examinera les positions sociales affectéesaux acteurs sociaux. Quand on considèrera les milieux d’accueil où sont implantées de nouvelles formesd’actuation des sujets en situation d’émancipation, on cherchera les ressorts identitaires et systèmes dereprésentation qui risquent d’entraver leur acceptation.A titre d’illustration de ces remarques, je vais me tourner vers un thème qui ne se trouve pas souvent évoquédans les travaux de psychologie <strong>communautaire</strong> et qui met directement en jeu ses dimensions sociales, leproblème de la résistance aux interventions. On attribue généralement les difficultés rencontrées dans le supportà des catégories dominées aux pressions qui s’exercent sur elles « leur imposant un vocabulaire qui necorrespond pas à leur expérience, ne leur donnant pas les clés de l’accès au pouvoir des décisions centrales,même multipliant sous une forme apparemment neutre ou même favorable les signes de dépendance » ouencore « la crainte de ne pas réussir à atteindre les objectifs proposés » (Touraine, 2002). On souligne aussi lesinhibitions liées l’intériorisation de l’image négative que le milieu social renvoie aux victimes de la discriminationet de l’oppression. Cette intériorisation affecte leur estime de soi, donc leur pouvoir d’affirmation etd’autonomisation.Ces interprétations sont centrées sur les acteurs de l’émancipation. On s’intéresse moins aux obstacles quipeuvent tenir à la dynamique sociale des milieux où se développe l’action <strong>communautaire</strong>. La centration sur lessujets qui bénéficient de l’intervention <strong>communautaire</strong> fait parfois oublier que le milieu de vie n’est pas seulementun déterminant de leur situation qu’il faut modifier. Il est aussi un espace d’accueil des transformations proposéeset peut à ce titre présenter des formes de résistance contre lesquelles lutter.Car, le travail <strong>communautaire</strong> ne se déroule pas toujours dans la transparence et la facilité. Il se peut que lacommunauté auprès de laquelle on intervient soulève des obstacles entravant les possibilités d’action et desoutien social, en raison même des enjeux sociaux engagés dans la vie <strong>communautaire</strong>. Je prendrais deuxexemple, l’un montrant comment une communauté que lient des intérêts communs peut s’opposer à l’interventionpour préserver un « secret » dont la divulgation risque de nuire à sa cohésion et au maintien de l’ordre qu’elle aétabli. L’autre exemple montrant comment l’existence de coutumes fondées sur des normes culturelles régissantles relations sociales, peut engendrer des « conflits » avec les intervenants et conduire à des actions impliquantun conflit au sein de la communauté.L’échec d’une interventionLe premier exemple est emprunté à mon expérience au sein de la Colonie Familiale d’Ainay-le-Chateau quiabritait un système de placement familial permettant aux ressortissants d'une institution psychiatrique ouverted’être hébergés chez l’habitant et de vivre en liberté, étroitement mêlés au tissu social et à la vie collective d’unensemble de communes du centre de la France. Bien que leur passage à la direction de cette institution aitconforté des psychiatres comme Paul Sivadon ou Lucien Bonnafé dans l’idée des bénéfices apportés par la vie21

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