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Le discours de la francophonie

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Petru Ioan Marian – <strong>Le</strong> <strong>discours</strong> du récit journalistique…mine en contrepoint <strong>la</strong> narration fictionnelle et le récit journalistique.Si l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Jean-François Lyotard semble se proposer d’I<strong>de</strong>ntifierles traits propres aux <strong>discours</strong> du récit factuel, ses conclusionsvont vers l’effacement <strong>de</strong>s limites entre fiction et réa-lité.L’auteur analyse <strong>de</strong> point <strong>de</strong> vue narratologique une déc<strong>la</strong>ration<strong>de</strong> presse <strong>de</strong> <strong>la</strong> compagnie Renault, parue dans le journal <strong>Le</strong>Mon<strong>de</strong>, sur le meurtre d’un militant maoïste par un employé civil<strong>de</strong> l’usine <strong>de</strong> Bil<strong>la</strong>ncourt, en suivant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre référent ethistoire, événement et production du <strong>discours</strong>, réalité et scénographieet son montage dans <strong>la</strong> narration.<strong>Le</strong> soupçon exprimé dans <strong>de</strong>s termes marxistes <strong>de</strong> Lyotar<strong>de</strong>st que <strong>la</strong> neutralité longuement c<strong>la</strong>mée et <strong>la</strong> factualité du récit <strong>de</strong>presse, avec leur „effet d’anonymat, <strong>de</strong> scène vi<strong>de</strong>, <strong>de</strong> corps social”10 seraient une illusion entretenue par l’industrie capitalistegénératrice <strong>de</strong> biens, que lé récit journalistique est un objet culturellementproduit qui, d’une manière rétrospective, modifie etproduit à son tour, <strong>la</strong> réalité qu’il décrit, en contrô<strong>la</strong>nt ainsi sesaffects: „L’industrie que nous connaissons, capitaliste, non seulementproduit <strong>de</strong>s objets industriels, mais aussi culturels. <strong>Le</strong> conteur,lui «sait» qu’il produit l’histoire en même temps que son récit(…), ne part pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> référence, il <strong>la</strong> produit par <strong>la</strong> médiation<strong>de</strong> son récit. (…) <strong>Le</strong> narrateur ou metteur en scène ou romancierou conteur «sait» que <strong>la</strong> mise en scène ne peut aller sans une misehors scène concomitante, qui est <strong>la</strong> mise en réalité. Ainsi procè<strong>de</strong>t-i<strong>la</strong>u renversement artiste, par lequel l’objet que le lecteur oul’auditeur du récit reçoit comme l’histoire qui a provoqué <strong>la</strong> narration,est au contraire, pour lui qui <strong>la</strong> raconte, l’histoire que sanarration engendre. Non ce qui le fait parler, mais ce qu’il nomme.Nommer <strong>la</strong> chose en tant que <strong>la</strong> produire.” 11Effet <strong>de</strong> ce processus onomatourgique, l’événement est extraitdu régime <strong>de</strong> <strong>la</strong> référence, <strong>de</strong> l’évi<strong>de</strong>nce documentée et puisimp<strong>la</strong>nté sur le terrain fertile, plein <strong>de</strong> possibilités <strong>de</strong> <strong>la</strong> narration.10 Lyotard, Jean-François, op. cit., p.186.11 I<strong>de</strong>m, pp.152-155.115

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