108 CHAPITRE 5 : ÉLABORATION DU CODE CAVIFstructure “ALE” (Arbitrary Lagrangian-Eulerien) : c’est une formulation mixte pour laquelle <strong>les</strong> élémentsfl ui<strong>de</strong>s se déplacent avec une vitesse arbitraire dite “ vitesse <strong>de</strong> grille” . Cette formulation a l’avantage, enplus <strong>de</strong> sa capacité à traiter <strong>de</strong>s domaines déformab<strong>les</strong>, <strong>de</strong> décomposer l’opérateur différentiel temporel entrois étapes :– contribution <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> termes source ;– contribution du gradient <strong>de</strong> pression et <strong>de</strong> la diffusion visqueuse ;– contribution <strong>de</strong>s termes convectifs.Les <strong>de</strong>ux premières étapes, purement lagrangiennes (dite phases A et B), ne voient la variation <strong>de</strong>squantités que par l’évolution <strong>de</strong>s termes sources (chimie, diffusion, forces <strong>de</strong> pression). Les termes convectifsn’interviennent pas <strong>dans</strong> ces étapes puisque le maillage suit le fl ui<strong>de</strong> avec sa vitesse.Pendant la troisième étape, eulérienne (dite phase C), le maillage se déplace avec sa vitesse propre et <strong>les</strong>termes convectifs qui résultent <strong>de</strong> la différence <strong>de</strong> vitesse entre le fl ui<strong>de</strong> et le maillage sont pris en compte<strong>dans</strong> le calcul <strong>de</strong> la solution finale.Le modèle <strong>de</strong> mélange est expliqué <strong>dans</strong> le chapitre §4. Le principe <strong>de</strong> ce modèle est <strong>de</strong> pouvoir exprimerla valeur <strong>de</strong> la pression à chaque endroit du domaine grâce à une simple relation analytique nedépendant que <strong>de</strong> la masse volumique du mélange. Cela permet <strong>de</strong> résoudre <strong>de</strong>s configurations d’écoulements<strong>dans</strong> <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> <strong>les</strong> variations <strong>de</strong> pression sont très importantes, sans craindre d’obtenir <strong>de</strong> fortesinstabilités numériques. Les changements <strong>de</strong> phase <strong>dans</strong> l’écoulement seront calculés <strong>de</strong> façon “ implicite”au sens propre du terme par l’évolution <strong>de</strong> la masse volumique, il n’y a donc besoin <strong>de</strong> la phase lagrangienneque pour le calcul <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> gradient <strong>de</strong> pression et <strong>de</strong>s contraintes visqueuses <strong>dans</strong> l’équation<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement.5.3.1.2 Description <strong>de</strong>s équationsLe système à résoudre est un système classique <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> Navier-Stokes pour un fl ui<strong>de</strong> monophasique,compressible et visqueux, en trois dimensions :avec :∂ρ∂t + ∂(ρu j)= 0∂x j∂(ρu i )+ ∂(ρu iu j )= − ∂P + ∂τ ij∂t ∂x j [ ∂x i ∂x j]ρ l a 2 lP = P g ,sa t + P g l log(ρ l + α(ρ g − ρ l ))(ρ g ρg a 2 g − α(ρ g a 2 g − ρ l a 2 l )) ,τ ij = 2µd ij − 2 3 µ ∂u jδ ij ; d ij = 1 ( ∂ui+ ∂u )j∂x j 2 ∂x j ∂x i(5.19)(5.20)La résolution du système d’équation se fera <strong>de</strong> la façon suivante : en tout point du domaine <strong>de</strong> calcul,on exprimera la variation en temps <strong>de</strong> masse volumique ( ∂ρ∂t) et la variation en temps <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvement<strong>dans</strong> <strong>les</strong> trois directions ( ∂ρ u∂t, ∂ρ v∂tet ∂ρ w∂t). Il sera ensuite aisé <strong>de</strong> calculer <strong>les</strong> gran<strong>de</strong>urs physiquesρ, u, v et w et <strong>de</strong> déduire la pression P grâce à l’équation d’état.5.3.2 Discrétisation spatialeLe calcul en volumes finis consiste à considérer que l’équation est satisfaite “ en moyenne” sur unvolume <strong>de</strong> contrôle donné. Soit Φ une gran<strong>de</strong>ur définie en chaque point du domaine, on peut écrire :∫Φdv = Φ Ω V Ω . (5.21)ΩDans la suite <strong>de</strong> ce chapitre, et par souci <strong>de</strong> simplicité <strong>dans</strong> <strong>les</strong> équations, <strong>les</strong> notations ρ, P , u i , µ représentent<strong>les</strong> valeurs <strong>dans</strong> <strong>les</strong> volumes <strong>de</strong> contrôle respectifs. Pour dériver Φ ponctuellement selon la directionx, en utilisant la formule <strong>de</strong> Green (qui permet <strong>de</strong> remplacer <strong>les</strong> intégra<strong>les</strong> <strong>de</strong> volume par <strong>de</strong>s intégra<strong>les</strong> <strong>de</strong>surface), on peut écrire :∫ ∫∂Φ∂x dv = Φ.n x dS, (5.22)∂ΩΩ
CHAPITRE 5 : ÉLABORATION DU CODE CAVIF 109FIG. 5.5: Numérotation locale <strong>de</strong>snoeuds <strong>de</strong> la maille i4FIG. 5.6: Partie du volume <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>quantité <strong>de</strong> mouvement centré en i4 quiappartient à la maille i4avec Ω, volume <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> Φ. Il faut discrétiser l’ensemble du domaine par <strong>de</strong>s mail<strong>les</strong> hexaédriques(mail<strong>les</strong> à six faces). Chaque sommet <strong>de</strong> la maille régulière est un noeud du maillage, et l’ensemble <strong>de</strong> cesmail<strong>les</strong> constitue le maillage sur lequel sont calculées <strong>les</strong> dérivées spatia<strong>les</strong>. Toute gran<strong>de</strong>ur a une valeuruniforme à l’intérieur d’une maille et sur chacune <strong>de</strong>s faces <strong>de</strong> celle-ci. Comme chaque élément (maille ounoeud) doit être i<strong>de</strong>ntifiable, voyons comment sont numérotés ces éléments.5.3.2.1 NumérotationsNumérotation mono-indicielle globaleLes mail<strong>les</strong> et noeuds sont numérotés <strong>dans</strong> CavIF par une métho<strong>de</strong> continue , qui consiste à compter <strong>les</strong>mail<strong>les</strong> d’abord selon l’axe −→ Oi (indice i), puis selon −→ Oj (indice j) et enfin −→ Ok (indice k). Le numéro d’unemaille correspond au numéro <strong>de</strong> son noeud situé “ en bas à gauche” . i4 étant le numéro d’une maille, on aalors :i4 = (k − 1)N kp + (j − 1)N xp + i. (5.23)On dit que, <strong>dans</strong> ce cas, le maillage est structuré.Numérotation localeLes huit sommets d’une maille sont également numérotés localement, avec le noeud inférieur gauche portantle numéro 4 (voir figure 5.5). On repère également pour <strong>les</strong> calculs <strong>de</strong> fl ux <strong>les</strong> six faces <strong>de</strong> la maille : la facel (left) est la face bornée par <strong>les</strong> noeuds 4378, la face r (right) par <strong>les</strong> noeuds 1265, la face f (front) par <strong>les</strong>noeuds 4158, la face d (<strong>de</strong>rrière) par <strong>les</strong> noeuds 3267, la face t (top) par <strong>les</strong> noeuds 8567, et enfin la face b(bottom) par <strong>les</strong> noeuds 4123.Il est important <strong>de</strong> noter que, comme la face r <strong>de</strong> la maille i4 est la face l <strong>de</strong> la maille i4 + 1 (et que lamême analogie peut être faite pour <strong>les</strong> faces f et b), on utilise généralement pour le calcul <strong>de</strong>s fl ux troisfaces caractéristiques, i.e. <strong>les</strong> faces l, b et f.5.3.2.2 Volumes <strong>de</strong> contrôleLa discrétisation utilisée est <strong>de</strong> type décalé. Les vitesses sont localisées aux noeuds, et <strong>les</strong> quantitésthermodynamiques sont définies aux centres <strong>de</strong>s mail<strong>les</strong>. Deux types <strong>de</strong> volumes <strong>de</strong> contrôle sont doncutilisés par le co<strong>de</strong>.Volume <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> masseComme nous l’avons vu, <strong>les</strong> quantités thermodynamiques sont définies aux centres <strong>de</strong>s mail<strong>les</strong> et sontconstantes <strong>dans</strong> toute la maille. Donc le calcul du terme ∂ρ∂test effectué au centre <strong>de</strong> la maille, définissantalors le volume <strong>de</strong> contrôle comme la maille régulière elle-même.Volume <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvementLes vitesses étant localisées aux noeuds, le volume <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement est décalé. Il