Untitled - Facultatea de Teologie "Andrei Saguna" - Universitatea ...

nouvelles splendeurs qui s’effacent devant d’autres splendeurs qui leur succèdent.C’est l’aspect eshatologique de l’epectase. Cette “révélation de la beauté divine àtravers l’éternité des éons”, Saint Grégoire l’a decrite dans l’image de la sourcetoujours jaillissante:“Celui qui s’approchera d’une source jaillissante, admirera cette infinieetendue d’eau qui sourd de tout côté et se répand hors d’elle; il ne dira pasnéanmoins qu’il a vu toute l’eau. Comment verrait-il ce qui est caché dans les seinde la terre? Si bien que,il aura beau rester longtemps près de la source il seratojours au commencement de sa contemplation. L’eau ne cesse pas de se répandreet de continuer à jaillir. Ainsi celui qui regarde cette beauté divine et infinie,comme ce qui se découvre sans cesse se manifeste plus neuf et plus étonnant que cequi était saisi aupravant, admire d’une part ce qui apparait toujours et d’autrepart ne cesse pas de désirer voir, parce que ce qui est attendu est plus magnifiqueet plus divin que tout ce qui a été vu”. 14Dans cette vie et dans l’eschaton, pour Saint Grégoire, trouver Dieuconsiste à le chercher sans cesse... progresser toujours dans la rechérche c’est làvraiment jouir du Bien-Aimé. Nous arrivons ainsi à la théorie grégorienne de laperfection exposée au debut de la Vie de Moise:“La perfection, dans les choses qui sont d’ordre sensible est comprise danscertaines limites déterminees. Mais quand il s’agit de la Vertu, nous avons apprisde l’Apôtre lui-même que sa perfection (teleiotvh") n’a pas de limite. Cet hommeen effet, à l’esprit étendu et profond, ce divin Apôtre en courant dans la voie de lavertu en effet, à quoi participet-il si non à Dieu puisque la vertu parfaite est Dieului même. Si, par ailleurs, ceux qui connaissent le Bien aspirent à y participer,comme celui-ci est infini, nécessairement le désir de celui qui cherche à Leparticiper sera coextensif à l’infini et ne connaîtra pas de repos. Et donc il est toutà fait impossible d’atteindre la perfection... à moins que la disposition qui consisteà tendre toujours à un plus grand bien ne soit la perfection même de la naturehumaine.” 15 *14Homélies sur le Cantique des Cantiques, XLIV, 1000A-B, trad. franc chez J. Danielou,Platonisme..., p. 320; trad. rom. cit., p. 156.15La vie de Moïse, XLIV, 300 C-301 C, trad. cit., p. 51.42