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Kunstbulletin Juni 2021

Die Kunstbulletin Juni-Ausgabe 2021. Mit Beiträgen zu: Renée Levi, Olafur Eliasson, Mireille Gros, Franz Erhard Walther uvm.

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Co-lauréate du prix Simétría, Chloé Delarue est invitée en résidence<br />

au CERN à Genève et à l’Observatoire européen austral au<br />

Chili. Deux hauts-lieux d’étude de l’infiniment petit et de l’infiniment<br />

lointain qui trouveront un écho à sa poétique de l’étrange, à<br />

sa façon de raconter dans un simulacre du futur nos transformations<br />

à travers le tout digital. Nadia El Beblawi<br />

C’est un programme incroyable que prévoit le prix Simetría : trois semaines en résidence<br />

au CERN et dans les observatoires astronomiques installés dans le désert<br />

d’Atacama au Chili. La promesse d’une expérience hors du commun qui offre conjointement<br />

à deux artistes un regard direct au cœur de la science fondamentale, un rapport<br />

de réciprocité prospective et expérimentale qui a de quoi nourrir l’imaginaire et<br />

les pratiques artistiques. Les lauréates <strong>2021</strong> sont Chloé Delarue et Patricia Dominguez,<br />

l’une installée à Genève et l’autre à Santiago. Placée sous le signe de l’échange<br />

entre la Suisse et le Chili, cette invitation originale est organisée par Arts at CERN et<br />

la Corporación Chilena de Video y Artes Electrónicas (CChV).<br />

Chloé Delarue aborde sa résidence comme une occasion unique de dialoguer avec<br />

des chercheurs, de comprendre un peu de leurs perceptions et émotions envers des<br />

découvertes ou inventions qui transforment les lectures de notre monde. Dans sa<br />

pratique, l’artiste est attentive aux glissements qui s’opèrent dans notre utilisation<br />

du numérique, à la perception du vivant à travers la virtualité de nos activités digitales,<br />

lesquelles modifient subrepticement notre environnement et conditionnent<br />

l’avenir. Elle admet avoir une certaine fascination pour le milieu scientifique, en particulier<br />

cette quête de l’infiniment petit et de l’infiniment grand qui visualise une réalité<br />

étrange, improbable à expérimenter à échelle humaine et pourtant dépendante<br />

d’outils d’observation bien réels. Des technologies qui interrogent bien sûr l’espace<br />

et le temps, temporalité qu’elle questionne également dans son travail. L’héritage du<br />

Web et ses archives du CERN attirent évidemment son attention avec ses problématiques<br />

autour de la construction de réseaux et des partages dans la sphère digitale. À<br />

n’en pas douter, il y aura matière à explorer dans une œuvre traversée par les enjeux<br />

de l’accélération technique.<br />

Vers une apparence entièrement automatisée<br />

Inspirée par un titre de presse des années 1970 sur l’automatisation de la bourse,<br />

Chloé Delarue intègre son travail dans un cycle qu’elle intitule TAFAA – acronyme<br />

pour Toward A Fully Automated Appearance. Cette idée d’une automatisation dans<br />

un souci de marché et de capitalisme grandissant a porté sa réflexion sur nos transformations<br />

en tant qu’être vivant face à la dominance technologique. Une démarche<br />

entreprise à la fin de son master à la HEAD-Genève en 2015 et que l’artiste décline<br />

depuis au fil de ses expositions sous la forme de séquences. À chaque fois c’est une<br />

ambiance particulière, des sculptures hybrides à l’orée de la technique et de l’orga-<br />

FOKUS // CHLOÉ DELARUE<br />

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