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Cyvard MARIETTE Louis-Claude Saint-MARTIN Les Décennies 19 ...

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Histoire de la philosophie allemande depuis Leibnitz jusqu'à Hegel Page 123 de Auguste<br />

Théodore H. Barchou de Penhoën, Barchou de Penhoen 1836<br />

Page 101 … [101] …<br />

En France, la philosophie avait fait quelques efforts pour sortir des voies matérialistes du<br />

XVIIIe siècle. Déjà nous avons mentionné la noble protestation de <strong>Saint</strong>-Martin contre le<br />

matérialisme éloquemment professé par Garat. Sous le nom du philosophe inconnu, <strong>Saint</strong>-<br />

Martin avait publié, plusieurs années avant la Révolution, quelques uns de ses livres, où se<br />

trouve le système spiritualiste auquel il a donné son nom. Au milieu des orages<br />

révolutionnaires grondant autour de lui, sur le sol ensanglanté et couvert des débris de la<br />

patrie, il continua ses paisibles méditations. Ses ouvrages, demeurés inconnus de la foule,<br />

écrits même parfois dans une langue convenue, n'en agissaient que plus activement peut- être<br />

sur un petit nombre d'esprits, de fidèles disciples. On le sait : la doctrine de [102] <strong>Saint</strong>-Martin<br />

est un mysticisme chrétien. <strong>Saint</strong>-Martin croyait trouver dans la Bible, dans les Évangiles, des<br />

paroles mystérieuses, des sens inconnus de la foule, qui devaient dévoiler les lois de l'histoire<br />

et de la création. <strong>Saint</strong>-Martin, de même que ce Jacob Bœhm, dont il s'était fait le traducteur,<br />

considérait la terre, le monde comme une sorte d'emblème du christianisme. C'est le point de<br />

vue absolument opposé de celui du matérialisme, qui n'explique le monde, l'homme, la<br />

création, que par l'action des éléments. Moins mystiques, les idées d'un autre philosophe se<br />

trouvent pourtant, sur quelques points, en harmonie avec celles de <strong>Saint</strong>-Martin : nous<br />

voulons parler de M. de Bonald. M. de Bonald n'écrivit point sur la philosophie proprement<br />

dite ; mais ses théories religieuses et sociales se trouvaient encore en opposition absolue avec<br />

celles de la philosophie du XVIIIe siècle. La Philosophie du XVIIIe siècle avait eu pour but la<br />

destruction de la monarchie française. M. de Bonald se porta le défenseur de la vieille<br />

constitution française dans son intégrité. Le premier il prêcha parmi nous la [103] théorie<br />

d'une révélation primitive ; il soutint les idées innées, la révélation du langage à l'homme par<br />

un souffle divin. Sa théorie politique était toute chrétienne ; c'était la Bible que l'auteur de la<br />

législation primitive opposait au Contrat social. Il voyait dans la famille, non dans l'individu,<br />

l'élément de la société ; il voyait dans la constitution de la famille le modèle idéal, le type de<br />

la constitution de l'État. Par <strong>Saint</strong>-Martin et Bonald la philosophie française tendait donc à<br />

sortir du matérialisme du XVIIIe siècle, à la même époque où, par l'organe de Schelling, la<br />

philosophie allemande tendait à sortir de l'idéalisme exalté de Fichte. La philosophie de Fichte<br />

repoussait énergiquement le matérialisme français ; la philosophie de Schelling se trouvait en<br />

harmonie avec la nouvelle tendance spiritualiste de l'école française.<br />

(…)<br />

Page 123<br />

… [122]…<br />

Contemporain de Hobbes, le lord Edouard Herbert de Cherbury, suivant une direction<br />

opposée, s'efforçait, au contraire, de créer une philosophie toute religieuse, toute spiritualiste.<br />

Son enseignement n'eut que peu de retentissement.<br />

A la même époque, un médecin, Jean-Baptiste Van-Helmont (i577-i644), alliait le mysticisme<br />

à l'étude des sciences naturelles ; il cherchait à faire une philosophie du grand tout. Selon<br />

Van-Helmont, toute science, toute connaissance de l'intuition immédiate de a Divinité ; la<br />

nature entière est animée; dans l'univers sont enfermées, emprisonnées des substances<br />

spirituelles qui se manifestent à nous sous la forme de puissances naturelles. Van-Helmont<br />

faisait sortir toutes choses de l'air et de l'eau. En Angleterre, les idées de Paracelse trouvaient<br />

un ardent sectateur dans le médecin Robert Fludd (1574-1637). En Allemagne apparaissait<br />

(1575-1624) le fameux [123] Jacob Bœhm. Bœhm cherchait dans la Bible l'explication du<br />

monde extérieur. Selon Bœhm, ce monde n'était autre chose que le relief, la mise en saillie<br />

d'un monde invisible caché dans son propre sein; la Bible, la tradition en étaient comme<br />

décennies 1830_1839<br />

102

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