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Cyvard MARIETTE Louis-Claude Saint-MARTIN Les Décennies 19 ...

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Revue de Rouen et de Normandie Page 254 de Société des émules, Rouen 1835<br />

Le terme émules me paraît particulièrement intéressant… Relire les lettres de<br />

Martinès…<br />

Page 253<br />

PHILOSOPHIE RELIGIEUSE.<br />

— 1er -volume : SAINT-<strong>MARTIN</strong>. — Rouen, Nicétas Periaux.<br />

— Se trouve chez Frère, Legrand, etc.<br />

Ceci est un livre de bonne foi. Cette publication n'est, ni une spéculation d'argent, ni une<br />

spéculation de vanité ; elle n'a qu'un seul but : faire fructifier dans l'âme des lecteurs la parole<br />

de <strong>Saint</strong>-Martin, comme elle a fructifié dans l'âme de son abréviateur. Pourquoi faut-il que<br />

notre reconnaissance soit réduite à soupçonner le bienfaiteur sous le voile de l'anonyme ?<br />

Sans doute l'abréviateur du Philosophe inconnu s'est répété ces paroles de son maître : « J'ai<br />

désiré de faire du bien, mais je n'ai pas désiré de faire du bruit, parce que j'ai senti que le bruit<br />

ne faisait pas de bien, comme le bien ne faisait pas de bruit ?"» Rien de plus juste que cette<br />

maxime en une foule de circonstances ; mais toute règle à ses exceptions, et un beau nom n'est<br />

pas inutile à une bonne œuvre ; il la rend plus fructueuse, en lui communiquant quelque chose<br />

de sa popularité.<br />

Peu de temps avant de mourir, <strong>Saint</strong>-Martin disait :<br />

Je sens que je m’en vais ; la Providence peut m'appeler, je suis prêt : les germes que j'ai<br />

tâché de semer fructifieront. Je rends grâce au ciel de m'avoir accordé la dernière faveur que<br />

je lui demandais. »<br />

Certainement, l'homme de désir devait souhaiter un disciple loyal et fervent qui le traduisit à<br />

l'intelligence des masses, qui fit luire à leurs yeux la lumière cachée dans les nuages<br />

impénétrables dont il avait trop souvent eu le tort de s'environner. Après plus de trente ans, ce<br />

service vient enfin de lui être rendu : on peut espérer que désormais <strong>Saint</strong>-Martin, mis à la<br />

portée, sinon de tous, du moins du plus grand nombre, ne sera plus le philosophe inconnu.<br />

Tout en rendant justice au zèle et aux excellentes intentions de son abréviateur, nous<br />

avouerons que nous ne l'avons pas, sans quelque étonnement, entendu affirmer que, depuis<br />

1807, il n'avait été question de ce philosophe nulle part, si ce n'est dans quelques écrits de M.<br />

<strong>Saint</strong>e-Beuve. Non, l'homme qui, selon sa propre expression, avait jeté une pierre au front du<br />

sensualisme, n'a pas été oublié à ce point par ceux qui de nos jours ont combattu, comme lui,<br />

quoiqu'avec d'autres armes, cette triste et sèche philosophie. M. Cousin (cours de 1829, leçon<br />

13), observant que, même dans la dernière moitié du dix-huitième siècle, le sensualisme<br />

Page 254<br />

n'a pas régné sans opposition, ajoute : « il est juste de reconnaître que jamais le mysticisme n'a<br />

eu en France un représentant plus complet, un interprète plus profond, plus éloquent, et qui ait<br />

exercé plus d'influence que <strong>Saint</strong>-Martin. » Et M. Damiron, dans son Essai sur l'Histoire de la<br />

Philosophie en France, au dix-neuvième siècle (deuxième édition), consacre un article assez<br />

long à l'exposition de la doctrine de ce philosophe.<br />

Nous ne voudrions pas ajouter au trouble tardivement inspiré à l'auteur anonyme de cet<br />

opuscule, au sujet de l'orthodoxie de <strong>Saint</strong>-Martin : nous devons lui dire, cependant, que ces<br />

doutes ne sont pas nouveaux, et nous lui rappellerons, sans avoir la prétention de décider cette<br />

question, ce que disait M. de Maistre ( Soirées de <strong>Saint</strong>-Pétersbourg, t. II, p. 332 ) : « Le plus<br />

instruit, le plus sage et le plus élégant des théosophes modernes, <strong>Saint</strong>-Martin, dont les<br />

décennies 1830_1839<br />

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