Cyvard MARIETTE Louis-Claude Saint-MARTIN Les Décennies 19 ...
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Economie politique chrétienne ou recherches sur la nature et les causes du ... Page 139 de<br />
Alban de Villeneuve-Bargemont 1834 1764 pages<br />
ÉCONOMIE POLITIQUE CHRÉTIENNE, OU RECHERCHES SUR LA NATURE ET<br />
LES CAUSES DU PAUPÉRISME.<br />
TOME PREMIER.<br />
PARIS. : PAULIN, LIBRAIRE-ÉDITEUR…<br />
Livre I<br />
… [138] Madame de Staël, dans son admirable ouvrage sur l'Allemagne, peint à grands traits<br />
les principaux caractères des deux sectes philosophiques.<br />
« C'est en vain, dit-elle, qu'on veut se réduire aux jouissances matérielles ; l'âme revient de<br />
toutes parts. »<br />
« Tout ce qui est visible parle en nous de commencement et de fin, de décadence et de<br />
destruction; une étincelle divine est seule en nous l'indice de l'immortalité. »<br />
« Il n'y a plus de nature spirituelle dès qu'on l'unit tellement à la nature physique que ce n'est<br />
plus que par respect humain qu'on les distingue encore. Cette métaphysique n'est conséquente<br />
que lorsqu'on en fait dériver, comme en France, le matérialisme fondé sur les sensations, ou la<br />
morale fondée sur l'intérêt. La théorie abstraite de ce système est née en Angleterre. <strong>Les</strong><br />
métaphysiciens français avaient établi que les objets extérieurs étaient le mobile de toutes les<br />
impressions. D'après cette doctrine rien ne devait être plus doux que de se livrer au monde<br />
physique et de l'inviter comme un convive à la fête de la nature. Mais, par degrés, la source<br />
intérieure s'est tarie, et jusqu'à l'imagination, qu'il faut pour le luxe et pour les plaisirs, va se<br />
flétrissant à tel point qu'on n'aura plus bientôt assez d'âme pour goûter un bonheur<br />
quelconque, si matériel qu'il soit. »<br />
« Un abîme sépare ceux qui se conduisent par le calcul, de ceux qui sont guidés par le<br />
sentiment. »<br />
« Quand on veut s'en tenir aux intérêts, aux convenances, aux lois du monde, le génie, la<br />
sensibilité, l'enthousiasme agitent péniblement notre âme. »<br />
« Ce n'est pas assurément pour les avantages de cette vie, pour assurer quelques jouissances<br />
de plus à quelques jours d'existence, et retarder un peu la mort de quelques moments, que la<br />
conscience et la religion nous ont été données. C'est pour que les créatures en possession du<br />
[139] libre arbitre choisissent ce qui est juste, en sacrifiant ce qui est probable, préfèrent<br />
l'avenir au présent, l'invisible au visible, et la dignité de l'espèce humaine à la conservation<br />
même des individus. »<br />
« La morale fondée sur l'intérêt serait aussi évidente qu'une vérité mathématique, qu'elle<br />
n'exercerait pas plus d'empire sur les passions qui foulent aux pieds tous les calculs. Il n'y a<br />
qu'un sentiment qui puisse juger d'un sentiment. Quand l'homme se plaît à dégrader la nature<br />
humaine, qui donc en profitera? »<br />
décennies 1830_1839<br />
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