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Cyvard MARIETTE Louis-Claude Saint-MARTIN Les Décennies 19 ...

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moins sous quelques rapports principaux, elles donneraient lieu aux objections, et laisseraient<br />

prise aux mêmes arguments ; ce seraient mêmes preuves à reproduire, nous aimons mieux y<br />

renvoyer.<br />

Ajoutons que, si l’on voulait suivre le système de <strong>Saint</strong>-Martin dans sa partie physique et<br />

mathématique, on n’y trouverait que des étrangetés qui, dans l'état actuel de ces sciences, ne<br />

mériteraient pas une discussion sérieuse. [232]<br />

Tel est, dans sa plus grande généralité, c’est-à-dire dans tout ce qui peut avoir quelque intérêt<br />

pour le public, l’illuminisme de <strong>Saint</strong>-Martin 4 . Pour qui aurait plus de curiosité, nous citerons<br />

les ouvrages suivants, que chacun peut consulter :<br />

1° des Erreurs et de la Vérité (Lyon) 1775, in-8° ;<br />

2° du Tableau naturel ;<br />

3° de l’Esprit des choses ;<br />

4° du Crocodile, la plus bizarre et la obscure des compositions de l’auteur ;<br />

5° du Ministère de l’Homme-esprit ;<br />

6° Éclair sur l’Association humaine (Paris, an V, 1797), in-8°.<br />

Il va sans dire qu’en plaçant <strong>Saint</strong>-Martin à la fin de l'école théologique, nous ne suivons pas<br />

l’ordre de date, car à ce compte il serait en tête ; c’est plutôt comme un lieu à part, que nous<br />

avons voulu lui donner ; nous l’avons placé le dernier pour isoler, et par là mieux marquer la<br />

nuance qui le distingue ; à peu près comme nous avons fait, dans l’école sensualiste pour le<br />

docteur Gall et M. Azaïs.<br />

Page 332<br />

Titre école éclectique, le nom <strong>Saint</strong>-Martin n’apparaît pas ci-dessous malgré l’intérêt de<br />

cette école qui combat, comme lcsm mais différemment, Condillac et autres disciples.<br />

… elle a [331] l'idée de sa durée ; elle comprend sa durée d'après la succession de ses<br />

actions ; elle comprend en général la durée par la succession; et par suite de ce jugement elle<br />

parvient bientôt à la croyance aussi ferme qu'inévitable d'une durée non seulement indéfinie,<br />

mais infinie, au-delà et en-deçà de laquelle il n'y a et ne peut rien y avoir : cette durée, c'est<br />

le temps, c'est l'éternité. C'est par un procédé en quelques points analogue que l'esprit<br />

comprend l'espace. En percevant un corps, il le perçoit dans un lieu, et ce lieu n'est pas tout ;<br />

il tient dans un lieu plus grand, et celui-ci dans un plus grand encore, ainsi de suite jusqu'à ce<br />

que paraisse l'espace indéfini, infini, l'immensité, qui contient tout.<br />

Telles sont, mais abrégées, mais affaiblies et dépouillées de leurs traits d'éclat et de leur<br />

force, les explications que donna M. Royer-Collard des faits dont Condillac avait si peu<br />

rendu raison. Pour faire sentir à nos lecteurs tout ce qu'ils perdent à notre analyse, nous<br />

citerons quelques passages empruntés à une des leçons que l'illustre professeur consacra au<br />

sujet qui vient de nous occuper : ce sera une espèce de dédommagement. Voulant prouver<br />

que, si la durée se conçoit par succession, elle n'est cependant pas la succession, il la<br />

considère dans le moi :<br />

« Le premier acte de la mémoire emporte la conviction de notre existence identique et<br />

continue, depuis l'événement qui est l'objet de cet acte. Mais notre identité continue n'est<br />

autre chose que notre durée. La durée est renfermée dans l'identité ; l'une et l'autre le sont<br />

dans l'exercice de la mémoire 5 . Puisque nous ne nous souvenons que de nous-mêmes, la<br />

durée qui nous est donnée par la mémoire est nécessairement la nôtre : car si elle n'était pas<br />

la nôtre, nous n'aurions pas le sentiment de notre identité. Mais le moi seul est identique ; ses<br />

pensées varient à tout moment. La durée qui est renfermée dans l'identité appartient donc au<br />

moi seul, non à ses pensées : elle est donc antérieure à la succession de celles-ci. Il ne dure<br />

pas parce que ses pensées se succèdent, mais ses pensées se succèdent parce qu'il dure. La<br />

4 Voyez l’article <strong>Saint</strong>-Martin dans la Biographie universelle, tome 40<br />

5 Nous savons désormais que notre mémoire n’offre aucune « assurance ».<br />

décennies 1830_1839<br />

16

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