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Cyvard MARIETTE Louis-Claude Saint-MARTIN Les Décennies 19 ...

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entouré de quelques pieux disciples, sous les chênes druidiques de la Chesnaye, seul débris<br />

d'une fortune en ruines, il composait les premières parties d'un grand ouvrage de philosophie<br />

religieuse qui n'est pas fini, mais qui promet d'embrasser par une méthode toute rationnelle<br />

l'ordre entier des connaissances humaines, à partir de la plus simple notion de l'être : le but<br />

dernier de l'auteur, .dans cette conception encyclopédique, est de rejoindre d'aussi près que<br />

possible les vérités primordiales [569] d'ailleurs imposées, et de prouver à l'orgueilleuse<br />

raison elle-même qu'en poussant avec ses seules ressources, elle n'a rien de mieux à faire que<br />

d'y aboutir. La logique la plus exacte jointe à un fonds d'orthodoxie rigoureuse s'y fraie une<br />

place entre <strong>Saint</strong>-Martin et Baader. Nous avons été assez favorisé pour entendre durant<br />

plusieurs jours de suite les premiers développements de cette forte recherche : ce n'était pas à<br />

la Chesnaye, mais plus récemment à Juilly, dans une de ces anciennes chambres d'oratoriens,<br />

où bien des hôtes s'étaient assis sans doute depuis Malebranche jusqu'à Fouché; je ne me<br />

souvenais que de Malebranche. Pendant que lisait l'auteur, bien souvent distrait des paroles,<br />

n'écoutant que sa voix, occupé à son accent insolite et à sa face qui s'éclairait du dedans, j'ai<br />

subi sur l'intimité de son être des révélations d'âme à âme qui m'ont fait voir clair en une bien<br />

pure essence. Si quelques enchaînements du livre me sont ainsi échappés, j'y ai gagné<br />

d'emporter avec moi le plus vif de l'homme. Entre les disciples les plus chers de M. de La<br />

Mennais, il en est deux surtout dont, la destinée [570] se lie à la sienne, .et qu'on ne peut<br />

s'empêcher de nommer à côté de lui. Tous les deux en effet complètent, couronnent leur<br />

illustre maître, et, par une sorte de dédoublement heureux, nous présentent chacun une de ses<br />

moitiés agrandie et plus en lumière. L'abbé Gerbet a la logique aussi certaine mais moins<br />

armée d'armes, étrangères, une lucidité posée et réfléchie, persuasive avec onction et<br />

rayonnante d'un doux amour : l'abbé Lacordaire exprime plutôt le côté oratoire militant avec<br />

de la nouveauté et du jeune éclat; il a l'hymne sonore toujours prêt à s'élancer de sa lèvre, et la<br />

parole étincelante comme le glaive du, lévite.<br />

(…)<br />

Affichage du livre entier<br />

décennies 1830_1839<br />

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