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Cyvard MARIETTE Louis-Claude Saint-MARTIN Les Décennies 19 ...

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évélation naturelle. Par exemple, la plus légère attention suffit, dit-il, pour nous apprendre<br />

que nous ne communiquons, et que nous ne formons même aucune idée, qu'elle ne soit<br />

précédée d'un tableau ou d'une image engendrée par notre intelligence ; c'est ainsi que nous<br />

créons le plan d'un édifice ou d'un ouvrage quelconque. Notre faculté créatrice est vaste,<br />

active, inépuisable; mais en l'examinant de près, nous voyons qu'elle est secondaire,<br />

temporelle, dépendante, c'est-à-dire qu'elle doit son origine à une faculté créatrice supérieure,<br />

indépendante, universelle, dont la nôtre n'est qu'une faible copie. L'homme est donc un type<br />

qui doit avoir son prototype ; c'est une effigie, une monnaie qui suppose une matrice, et le<br />

Créateur ne pouvant puiser que dans son propre fonds, a dû se peindre dans ses œuvres, et<br />

retracer en nous son image et sa ressemblance, base essentielle de toute réalité. Malgré le<br />

rapport et la tendance que nous conservons vers ce centre commun, nous avons pu, en vertu<br />

de notre libre arbitre, nous en approcher ou nous en éloigner. La loi naturelle nous ramène<br />

[41] constamment à notre première origine, et tend à conserver en nous l'empreinte a de<br />

l'image primitive ; mais notre volonté peut refuser d'obéir à cette loi ; et alors la chaîne<br />

naturelle étant interrompue, notre type ne se rapporte plus à son modèle, il n'en dépend plus,<br />

et le place sous l'influence des êtres corporels qui ne doivent servir qu'à exercer nos facultés<br />

créatrices, et par lesquelles nous devons naturellement remonter à la source de tout bien et de<br />

toutes jouissances. Cette disposition vicieuse, une fois contractée par notre faute, peut, comme<br />

les autres facultés organiques, se transmettre par la voie de la génération : ainsi nous héritons<br />

des vices de nos parents. Mais la vertu, mais l'étude et la bonne volonté pourront toujours<br />

diminuer ou détruire ces affections dépravées, et corriger en nous ces altérations faites à<br />

l'image de la Divinité ; nous pouvons, en un mot, nous régénérer, et seconder ainsi les vues<br />

réparatrices de l'Homme-Dieu. » Malgré cette analyse que nous avons rapportée en entier, on<br />

ne voit d'un peu clair dans la doctrine de <strong>Saint</strong>-Martin, sinon que Dieu voit tout en l'homme,<br />

qui est son image, tandis que Malebranche voit, comme cela doit être, tout en Dieu, comme le<br />

principe infini d'où dérive tout ce qui est créé. Celui qui connaît Dieu, disaient les philosophes<br />

anciens, devient Dieu lui-même. » Et <strong>Saint</strong>-Martin soutient que l'homme vertueux redevient<br />

l'image de Dieu. » Parmi plusieurs maximes erronées ou mal connues du philosophe français,<br />

celle-ci est plus à la portée de tout le monde : II est bon, dit-il, de jeter continuellement les<br />

yeux sur la science, pour ne pas se persuader qu'on sait quelque chose ; sur la justice, pour ne<br />

pas se croire irréprochable ; sur toutes les vertus, pour ne pas penser qu'on les possède. Le<br />

livre de <strong>Saint</strong>-Martin a trouvé beaucoup de partisans en Angleterre, et on en a imprimé à<br />

Londres une suite en anglais, 1784, en 2 volumes in-8 ; mais l'auteur français n'y a eu aucune<br />

part, et elle s'éloigne des principes de son système.<br />

2° Le ministère de l’homme-esprit, Paris, an 11 (1802), 3 part., in-S;<br />

3° Eclair sur l'association humaine, an 5 (1797), in-8. Il y cherche les fondements du pacte<br />

social dans le régime théocratique, et les communications entre Dieu et l'homme,<br />

4° Le Livre rouge ;<br />

5° Ecce Homo, Paris, an 4 (1796), in-12 ;<br />

6° L'homme, de désir, Lyon, 1790, in-8, nouv. édit., Metz, an 10 (1802), in-12;<br />

7° Le Cimetière d'Amboise ;<br />

8° Le Crocodile ou La Guerre du bien et du mal, arrivée sous le règne de <strong>Louis</strong> XV, poème<br />

épico-macaronique en 102 chants, Paris, 1799, in-8. C'est l'ouvrage le plus obscur qu'ait<br />

décennies 1830_1839<br />

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