Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

LA THÉOGOME. 8»
Sous les coups de Persée, et son sang a coulé.
Pégase et Chrysaor en tiennent l'existence :
L'un doit son nom aux mers témoins de sa naissance;
513 Et l'autre, dont la main brandit un glaive d'or,
De ce glaive a reçu le nom de Chrysaor ;
Pégase, au vol rapide, abandonnant la terre,
Alla trouver des Dieux le monarque et le père,
Dont il aime à porter la foudre et les éclairs.
520 C'est par Callirhoé, fille et nymphe des Mers,
Que du grand Chrysaor la flamme satisfaite
Engendra Géryon, géant à triple tête ;
Hercule, en Erytie immole ce géant,
Lorsqu'allant à Tyrinthe, il a de l'Océan
525 Fait franchir à ses bœufs les vagues redoutables ;
Car, avant son départ, il a, dans leurs étables,
Tué le chien Orthrus ainsi qu'Erytion.
Chrysaor eut aussi de la même union
- Un monstre sans pareil aux cieux et sur la terre,
550 C'est la nymphe Echidna, qu'une caverne enserre;
Par la moitié du corps chef-d'œuvre de beauté,
C'est un serpent hideux par l'autre extrémité;
Chez les Arimiens souterraine géante,
Sa dent n'aime à broyer qu'une chair pantelante,
353 Sa jeunesse est sans fin, et sans nombre ses jours,
Dans une immense grotte elle habile toujours,
Car, loin des immortels et des races humaines,
Le Ciel lui fit sous terre un illustre domaine.
Typhon, vent désastreux, fut aimé d'Echidna,
540 Qui, d'un hymen fécoi.d, à son époux donna
Une race d'enfants en horreur à la terre :
Orthrus d'abord, le chien de Géryon, son frère;
Puis un monstre indicible, un dogue sans rival,
8.