Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

DE LA THÉOGONIE. 83
» les dieux, ou s'ils avaient toujours été ; on y trouvait leur
» généalogie, leurs surnoms et le reste. » Mais voilà ce
qu'on trouve dans la Théogonie dont il s'agit, liieu plus
encore que dans les poèmes d'Homère.
> Insister après cela sur la tradition des Béotiens des
environs de l'Hélicon, dont parle Pausauias, ce serait
montrer qu'on ignore jusqu'où peut aller la vanité. La
possession des choses rares et précieuses est une des choses
qui la flatte davantage; mais on ne regarde comme vraiment
précieux que ce qui est parfait en son genre. Le
plomb à demi clfacé que possédaient es béotiens, loin
d'être une grande richesse, n'était presque rien; ils voulaient
pourtant qu'on le regardât comme une pièce d'un
grand prix, et, dans celte vue, non-seulement ils prétendirent
qifHésiode n'avait composé que le poème qu'on
avait gravé sur ce plomb, mais, pnree que le commencement
en était usé, ils soutinrent aussi que les dix premiers
vers qui y manquaient n'élaient pas d'Hésiode. La difficulté
qui me reste à résoudre parait plus considérable ; car, s'il
est vrai, comme on n'en saurait douter, qu'Hésiode est auteur
du poème les Travaux et les Jours, comment l'est-il
aussi de la Théogonie, où il raconte si différemment la
fable de Pandore? »
De La Barre répond en deux mots que cette différence
vient des égards auxquels le poète était obligé dans la
Théogonie, par rapport à l'histoire de la religion, et qui
n'étaient pas également indispensables dans les Travaux
et les Jours. Il ajoute qu'Hésiode a dû observer, dans la
Théogonie, l'ordre dans lequel le culte des diverses divinités
s'était introduit dans la Grèce, et que la reproduction
rigoureuse de celte succession chronologique n'était pas
aussi indispensable dans les Travaux et les Jours. Nous