Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

204 NOTES DU BOUCLIER D'HERCULE.
La Toulc les admire ; un chantre, aimé des Dieux,
Joint sa voix aux accords d'un luth mélodieux,
Et deux sauteurs, aux yeux du groupe qui se presse,
De leurs tours en chantant ont déployé l'adresse.
Enfin, sur tous les bords de ces riches tableaux
Le grand fleuve Océan roule ses vastes eaux.
Fier d'avoir terminé ce bouclier solide,
Vuicain façonne encor pour le front d'Eacidc
Le casque précieux qui de son cimier d'or
Balance à flots épais le mobile trésor.
De feux éblouissants la cuirasse remplie
Brille, et l'étain flexible en brodequins se plie.
Le chef-d'œuvre fini, l'immortel ouvrier
A la mère d'Achille offre ce don guerrier,
Et l'Olympe neigeux voit soudain la déesse,
Du rapide épervier égalant la vitesse,
Emporter dans les airs cette armure d'airain,
Magnifique présent de l'habile Vuicain.
(Iliade, traduct. de M. Bignan.)
LE BOUCLIER D'ÉNÉE.
Mais, à travers les cieux, Vénus, qui vers son fils
Vole, et porte les dons par son amour promis,
De loiu, l'aperçoit seul errant dans la vallée :
La déesse à ses yeux s'est soudain révélée .
— « Les voilà, ces présents, chefs-d'œuvre qu'à Vuicain,
Dit-elle, a fait pour toi produire un art divin,
Mon fils, et de Turnus tu peux sans imprudence,
Ainsi que des Latins, provoquer la vaillance. »
En embrassant Énée, elle pose, à ces mots,
Sous un chêne voisin les armes du héros :
Et lui, lier des présents dont sa mère l'honore,