Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

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pouilles mortelles était pour eux CH quelque façon un secret
d'état. Les Orchoinéniens en Aient l'observation à la
Pythie; celle ci leur répliqua que le tombeau d'Hésiode
leur serait révélé par une corneille. Les Orclioméniens se
mirent donc à la recherche de ce tombeau ; à peine fiueiitils
entrés dans le bois qui le renfermait qu'ils virent une
corneille voler devant eux et s'abattre ensuite sur l'endroit
même où notre poète avait été inhumé. Ils ouvrirent sa se -
pulturc et en emportèrent ses cendres, auxquelles ils érigèrent
dans leur place publique une tombe avec une inscription
que nous avons traduite de la manière suivante :
Ascra, riche en moissons, fut jadis ton berceau;
Orchomène, à ta cendre, érigea ce tombeau,
Hésiode; et ton nom, jugé par la sagesse,
Sera toujours la gloire et l'orgueil de la Grèce.
11 est inutile d'ajouter que la peste disparut d'Orchomcnc
aussitôt qu'Hésiode y eût été inhumé.
L'antiquité reconnaissante drc?sa des statues à notre
poète : il en eut à Olympie, dans le temple de Jupiter;
au pied du mont Hélicon, dans les lieux même où s'écoula
sa noble et paisible existence ; à Thespic, petite ville béotienne,
célèbre par le culte des Grâces, et qui s'y rattachait
par un nouveau lien en rendant honneur à Hésiode;
enfin Byzance avait aussi dressé une statue à ce poète dans
son gymnase public.
Cet hommage, quelque grand qu'il soit, le cèle cependant
à celui que les Athéniens avaient décerné à Hésiode :
c'est sous la sauvegarde de ce grand homme qu'ils avaient
placé leurs enfants; le bien le plus précieux que puisse
avoir une cilé. Les œuvres de notre poète étaient le premier
livre qu'ils missent entre les mains de la jeunesse; c'était