Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

LKS TRAVAUX ET LES JOUISS. 289
Suspends le gouvernail à Tâtre du foyer;
280 (Jusqu'au jour où, pouvant à la mer se fier, .
Ton navire lesté sur les ondes s'élance,
Pour qu'avec lui chez toi revienne l'opulence.
Voilà comment ton père, ô Persée ! et le mien ,
Sur les mers navigua, dépourvu de tout bien ;
285 De Cume, en Éolie, abandonnant la rive,
Il fraya , sur les flots , à sa nef fugitive,
Un humide sentier, et, jusque sur ces bords ,
Vit toujours le destin contraire à ses efforts ,
Lorsqu'il vint dans A sera, mUérablc village ,
290'| Au pied de l'Hélicon, terminer son voyage.
Applique-toi, Persée, à ces travaux divers ;
Prends un pelit vaisseau pour sillonner les mers;
De fardeaux, s'il est vaste, emplis-en la charpente,
Car le profit toujours par le profit s'augmente,
293 Dès que le vent permet aux flots de se calmer.
Quand tu voudras les voir sous ta proue écuiner,
Et contre le malheur t'offrir une ressource,
Mes vers t'enseigneront l'art d'y régler ta course.
Ne crois pas, cependant, qu'habile à naviguer,
300 Mon vaisseau , sur les mers, ait souvent dû voguer,
Hors le jour où d'Aulis je partis pour l'Eubée,
AulU qui vit la mer sous nos vaisseaux courbée,
Leur fermer les chemins par son fatal repos,
Quand la vengeance à Troie appelait nos héros !
503 La mort d'Amphidamas invitait mon navire
A voguer vers Chalcis, où les jeux de la lyre
A vingt talents rivaux donnaient un noble essor;
Vainqueur, j'en fais l'aveu, j'obtins un trépied d'or;
Et, de retour ici, j'en consacrai l'hommage
5 0 Aux Muses, qui des vers m'ont appris le langage ;