Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

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épique, et, en le rapprochant d'Homère, nous aurons un
juste et loyal hommage à rendre à un poète moderne qui,
par une rare et heureuse association, réunissant le génie
littéraire au mérite d'une profonde érudition, s'est voué à
la noble et difficile tâche de traduire en vers français les
épopées homériques, et qui dans ce double travail a réussi
avec un bonheur dont je me plais à le féliciter (1).
Hésiode , comme poète descriptif, a mérité une grande
gloire, une gloire dont aucun poète après lui ne s'est ja -
mais inquiété de jouir. C'est qu'entraîné par la pente naturelle
de pou œuvre à retracer des peintures dont pourrait
s'alarmer à bon droit une pudique susceptibilité, il a courageusement
résisté à ce penchant ; c'est qu'en un mot, il
est resté chaste et pur en dépit de son sujet et de son siècle.
Né dans une époque où la royauté, sur le bord de l'abtme
, résistait de tout son pouvoir à la destruction qui la
menaçait, Hésiode se sert en passant d'un ingénieux apologue
poiir l'avertir des excès où elle se laissait entraîner par
s'a faiblesse ; et cet admirable génie crée, comme en se
jouant, un genre tout nouveau, celui de l'apologue politique.
C'est encore à la politique qu'il appartient en qualité de
poète satirique. Acerbe et virulent comme Juvénal, mais
trop soigneux observateur de la saine morale pour y porter
la plus légère atteinte; ce n'est pas lui qu'un de nos
poètes eût pu flétrir comme un effronté qui prêche la
pudeur. Non, Messieurs, Hésiode n'est pas de ces écrivains
dont les paroles démentent les doctrines ; et, de même
qu'il y eut toujours une noble et sainte correspondance
. i M. A. Bignan, à qui notre littérature doit une traduction en vent
de l'Iliade et de l'Odyssée, double travail qu'on peut mettre au nomljre
des services les plus ëmlnents qui, de nos jours, aient pu P(re
rendus aux lettres françaises,