Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

LtS TRAVAUX ET LES JOURS, atl
510 Des droits et des devoirs fait un égal partage
Entre tous les mortels, hôtes ou citoyens,
Voyez combien l'État fleurit, et que de biens,
Chaque jour, sur son peuple à grands flots se répandent !
De la paix, en tous lieux, les saintes lois s'étendent,
318 Et ce peuple, qu'au ciel ses vertus rendent cher,
Ne vit jamais sur lui le tonnant Jupiter
Appeler la discorde, ou la faim, ou la guerre ;
Des biens que, tous les ans, lui prodigue la terre,
Il jouit au milieu d'un paisible festin ;
320 Le gland croit sur les monts pour apaiser ?a faim,
Tandis qu'à leur penchant, pour lui, la douce abeille
Compose de son miel l'odorante merveille.
Pour lui seul, ses brebis le chargent de toisons,
Le ciel, incessamment, répand sur lui ses dons ;
323 Cependant qu'à la femme, heureuse d'être mère,
L'hymen donne des fils semblables à leur père;
Aussi ne vont-ils pas, se confiant aux flots,
Chercher d'autres climats, sur d'imprudents vaisseaux.
Mais des peuples soumis au joug de l'injustice,
830 Jupiter, sans pitié, prolonge le supplice ;
Et, quelquefois, poursuit d'un courroux immortel
Une immense cité pour un seul criminel :
Son bras y fait pleuvoir, de la voûte céleste,
Mille fléaux divers : la famine et la peste
335 A la cité maudite arrachent ses enfants;
Pour les femmes l'hymen n'a plus d'enfantements ;
L=» famille s'éleint ; par le fer décimées,
Sur leurs remparts croulants périssent les armées,
Et les flottes, en proie aux coups de Jupiter,
540 De leurs débris épars jonchent la vaste mer.
Redoutez donc, ô Rois ! la céleste vengeance ;
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