Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

LA THÉOGOME. 75
Jupiter et sa gloire en sont toujours le but;
Enfin, la race humaine et la race géante
Sont les derniers sujets que sur sa lyre chante
La troupe des neuf sœurs. Déesse d'Éteulher
60 Mnémosyne autrefois conçut de Jupiter
Ces chastes déiléa, lorsque, dans la Piérie,
Pour nous soustraire aux maux dont nolreâme est flétrie,
Le roi des Dieux, neuf fois, par la main de la Nuit,
Aux bras de Mnémosyne en secret fut conduit.
63 Après que les saisons, de journée en journée,
Ont enfin parcouru te cercle de l'année,
Neuf filles, dont la voix, l'esprit et la beauté
Reflètent de leurs cœurs la naïve gatté,
Près de l'Olympe altier naissent de Mnémosyne.
70 Dans cet heureux séjour, à leur danse enfantine,
Veillent, en partageant leur joie et leurs plaisirs,
Les Grâces, à leur suite entraînant les Désirs.
De leurs charmantes voix la divine harmonie,
Célèbre, dans des chants dictés par le génie,
73 Des Dieux, maîtres du monde, et les lois et les mœurs.
L'Olympe, snr si cime, un jour, voit ces neuf sœurs
Gravir, et de leurs chants, qui les enorgueillissent,
Les terrestres échos doucement retentissent;
Le sol rend sous leurs pas un son mélodieux ;
80 Elles vont vers leur père, auguste roi des Dieux,
Qui fait voler la foudre et gronder le tonnerre,
Depuis qu'heureux vainqueur de Saturne, son père,
Par un partage égal du monde aux immortels,
Sa prudence a partout relevé leurs autels :
83 Dans l'Olympe, étonné de leur divin génie,
Voilà ce que chantaient les Muses, Polymuie,
Euterpe, ïerpsichore, et Thalie, et Clio,