Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

8 BIOGRAPHIE D'HÉSIODE.
les lyres sacrées, et qu'a célébrée Homère au xiu e livre de
VOdyitêe et au vt» de Y Iliade. Comme les anciens patiiarches,
en même temps qu'il gardait ses troupeaux il desservait
les autils des dieux; le front ceint du laurier prophétique
, i! présidait au culte des Muscs dans un temple qui
leur était érigé au pied du mont Hélicon. C'est par elles,
ainsi qu'il uons l'apprend, que tous ses hymnes commençaient,
par elles qu'ils finiraient toujours; car à ces intelligences
divines se rapportaient toutes ses pensées, de ces
seules intelligences lui venaient toutes ses inspirations.
C'est là ce qu'il nous affirme lui-même ; et quand il nous
parle ainsi, le noble poète, n'allons pas croire que ce soit
par une de ces forfanteries vaniteuses dont ne furent que
trop souvent coupables tant de, poètes ses successeurs. Oui,
Hésiode, le chantre theogonique, l'héritier des antiques
traditions qu'avaient conservées dans leurs sanctuaires les
collèges sacerdotaux de la Piérie, Hésiode était inspiré et
devait l'être nécessairement par les Piérides immortelles,
les Muses, filles que Mnémosyne. la mémoire et l'intelligence
des choses sacrées, avait conçues de Jupiter, su*
prême personnification de la souveraine sagesse.
Ni le double culte des Muses dont il était investi, ni le
soin de ses troupeaux, ni celui de son petit domaine, ne
paraissent avoir soustrait Hésiode à ses devoirs envers la
société; or, d'après ce poète, l'un des devoirs les plus impérieux
du citoyen c'est le mariage , c'est l'obligation de so
faire revivre dans ses enfants, Hésiode se maria donc Ctémène
était le nom de sa rompagne; son fils, qui, selon les
un*, fut le poète Stésiehore, s'appelait, selon d'autres, Archiépès
ou Mnasius, dont quelques écrivains ont fait une
fille qu'ils ont nommée Mnasée. Ce qu'il y a de certain
c'est que notre poète ne mourut point sans postérité ; lui-