Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

DISCOURS. 51
notre poète, viennent se confronter avec lui ; et alors, Messieurs,
quelle riche cl abondan'e moisson n'aurons-nous
pas à recueillir!
Ce sera d'abord la Grèce homéiïi|ue, Va Grèce avec son
Achille, dont nous aurons à Comparer le bouclier avec cehii
d'Hercule , et par là aura lieu réellement en votre présence
celte lutte poétique, tant célébrée par une douteuse
érudition , mais qui n'aura pour nous rien de prob'ématique,
quand nous verrons les deux chantres les plus célèbres
de Paiiliqne Hcllade venir en vôtre présence se disputer la
palme de la poésie.
Après les Ages héroïques , les siècles historiques de la
Grèce auront leurtitm*; ils nous présenteront des points
de comparaison avec Hésiode pendant leurs trois phases l*s
plus illustres, celles qui tottr à tour ont pris le nom et
adopté la gloire de Pisistrate, de Périclès et d'Alexandre.
Durant cette triple évolution qui constitua le génie grec
dans les rapports les plus intimes et les plus élevés avec la
|H>lit'rque, les beaux-arts et la guerre, au milieu des luttes
ardentes et passionnées des peuples contre la tyrannie, de
la Grèce contM la Perse , de 1» civilisation progressive de
l'Occident contre l'Orient et sa civilisation stationnaire,
nous entendrons plus d'un poète philosophe répéter les leçons
de sagesse données autrefois par Hésiode, et nous
chercherons à y découvrir ce que la succession des temps
a fait perdre ou gagner à de fi lointaines doctrines, ce que
ces doctrines ont acquis ou perdu dans leur contact avec la
science militaire, le développement intellectuel et l'art difficile
de gouverner. C'est par là, Messieurs, que nous parvienilrons
à éclaircir, peut-êtie même à résoudre l'un des
problèmes les plus difficiles qui aient jamais été soumis aux
investigations humaines; car, grâce à l'étude comparée